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Du briani aux «delicacies» marocaines
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Du briani aux «delicacies» marocaines

Le père de l’enseigne «Star Deg», incontournable pour les amateurs de briani, diversifie sa carte. Il inaugure vendredi un restaurant d’inspiration marocaine au Jumbo de Phoenix.
Belall Jauffurally, 38 ans, né à Plaine-Verte, est parti de rien. Chez les Jauffurally dont le père Ibrahim est maçon, on vit modestement. Belall, qui fait partie d’une fratrie de cinq enfants, est contraint pour des raisons financières d’arrêter l’école en Form II. Il fréquente alors une école coranique à Cassis, la Dar UlUhun, dans le but de mieux appliquer dans son quotidien les principes du Coran. Mais son père le pousse à apprendre un métier.
Auprès d’un cousin, il découvre la couture et se lance dans la confection de vêtements pour hommes. Mais l’invasion du prêt-à-porter asiatique finit par tuer sa petite entreprise. «J’ai réfléchi à un métier possible, tout en cherchant l’inspiration dans la prière. Et Celui qui m’a envoyé sur terre m’a inspiré car un ami, chef cuisinier, qui sait préparer le briani, m’a proposé de m’enseigner à le faire.»
C’est sur feu de bois à son domicile à Plaine-Lauzun que l’ami vient lui apprendre à cuisiner le briani. La concurrence étant féroce, Belall Jauffurally décide de faire plusieurs tests pour obtenir le briani le plus digeste qui soit. «Le secret d’un bon briani réside en des ingrédients frais de premier choix, en un bon dosage d’épices et en une cuisson appropriée.»
Une fois ce bon dosage trouvé, il se met à commercialiser son briani sous une devanture de magasin, non loin de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. La qualité de son produit et l’emplacement choisi lui valent tout de suite une clientèle d’habitués. À la demande de ses clients, il prend le risque de s’installer rue Sir Seewoosagur Ramgoolam, malgré la forte présence de concurrents potentiels, et abandonne le Ward IV.
Comme sa clientèle le suit à la rue SSR et grossit même, Belall Jauffurally fait des envieux, alors qu’il vendait son briani, dit-il, «entre 16 heures et 19 heures seulement et pas toute la journée». Au final, des policiers viennent le déloger sous prétexte qu’il opère dans l’illégalité. Belall Jauffurally se met à la recherche d’un local, qu’il trouve à deux pas de là, à la rue Joomaye. Avec l’argent amassé, il y emménage un petit restaurant d’une vingtaine de couverts. Star Deg voit le jour en 2005.
Sa clientèle va en augmentant. Et il tente de diversifier ses produits. Il décide alors de louer l’étage du bâtiment pour y emménager une fabrique d’épices qu’il commercialise dans les petites boutiques. Les affaires marchent si bien qu’en 2009, il se permet de fermer Star Deg pendant un mois pour aller faire le hadj en Arabie saoudite. Ses clients s’en agacent mais au bout d’un mois, lorsqu’il rouvre, «mes clients avaient doublé», raconte-t-il.
La demande pour son briani est si forte qu’il transforme une bonne partie du premier étage de Peeroo Buildingen un restaurant de 75 couverts, le rez-de-chaussée ne servant plus que du briani à emporter. Mais Belall Jauffurally ne veut pas se contenter d’une clientèle portlouisienne. Il cherche donc un local sur les hautes Plaines-Wilhems.
En 2012, Ascencia Ltd, membre du groupe Rogers, l’approche pour lui offrir un emplacement au sein de la nouvelle aile de Jumbo à Phoenix. Il y ouvrira donc un autre Star Deg. Et pour attirer le plus grand nombre, en sus de son incontournable briani, il propose une cuisine indo-mauricienne et chinoise. Et comme c’était le cas au Ward IV, les gens qui font leurs courses à Jumbo de Phoenix font queue.
Face à cet engouement, Ascencia Ltd lui propose une plus grande surface, ce que Belall Jauffurally accepte, sans pour autant fermer son snack. Il pense alors à la cuisine marocaine qu’il connaît bien car son épouse vient de ce pays du Maghreb. Pour cela, il embauche une chef marocaine appelée Latifa. Et pour que le lieu cadre avec le concept, il confie à Houmaid Joholee, architecte associé chez Ramphul Associates, né en Arabie saoudite, la décoration intérieure. Des arabesques stylisées égayeront ainsi le repas de 120 convives.
Parmi les délicatesses marocaines proposées, il y aura du couscous, des tagines et des pâtisseries marocaines servies avec du thé ou du café de ce pays, des spécialités chinoises et indo-mauriciennes et bien évidemment le célèbre briani. Pour que ses clients de foi islamique puissent faire leurs prières et autres ablutions avant de passer à table, Belall Jauffurally a aussi fait aménager deux petites salles pour hommes et dames à cet effet.
Cet aménagement lui a demandé un investissement d’environ Rs 5 millions qu’il a injectées au coup par coup. Si Belall Jauffurally est heureux d’avoir pu faire aboutir son rêve de se mettre à son compte, il ne s’attribue aucun mérite. «Si j’en suis arrivé là,c’est en réponse à mes prières…»
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