L’avocat Mithilesh Lallah représente actuellement les intérêts de la Road Development Authority (RDA) dans l’enquête judiciaire sur les inondations meurtrières du 30 mars 2013. Portrait d’un trentenaire chez qui le droit coule de source.

Livrer à la magistrate toutes les informations relatives au contrat liant la RDA à la General Construction Company Ltd par rapport à l’élargissement du pont du Pouce, c’est le rôle de Mithilesh Lallah durant l’enquête judiciaire visant à situer les responsabilités dans les 11 morts tragiques découlant des inondations de ce jour-là.

Bien qu’il soit triste qu’il y ait eu mort d’homme, il exerce son métier avec l’assurance de celui qui a longuement et minutieusement potassé son dossier. «There is no substitute for hardwork », dit-il.

Ce trentenaire est le benjamin des trois enfants du Senior Counsel Subhas Lallah. Étonnamment, tous trois ont embrasé une carrière d’avocat, les aînées, Natasha et Manisha, se spécialisant en droit des sociétés et Mithilesh touchant un peu à tout, même s’il a une préférence pour le droit des affaires.

S’il a choisi le droit, c’est parce qu’il a toujours voulu s’inscrire dans la lignée de son arrière-grand-père, Dunputh Lallah, deuxième Mauricien d’origine indienne à exercer comme avoué à Maurice en 1913 après son frère aîné Bhoodhun Lallah en 1903, et premier député mauricien d’origine indienne à siéger au Conseil législatif en 1926.

Mithilesh Lallah a été en quelque sorte élevé à la dure car à 10 ans, ses parents l’envoient en internat au Hebron International School en Inde. C’est à 15 ans qu’il regagne Maurice et termine sa scolarité secondaire au Bocage International School.

Comme il veut continuer à écrire l’histoire familiale dans le sens commencé par ses aînés, il étudie le droit à l’université de Nottingham et au BPP Law School en Grande-Bretagne.

Assermenté avocat au Lincoln’s Inn, il regagne Maurice et après un court stage chez l’avoué Jaykar Gujadhur, il complète son pupillage chez les avocats Antoine Domingue et Gavin Glover. Chez le premier, il apprécie le tempérament doux et la méticulosité et chez le second, sa maîtrise du droit en tant qu’avocat-plaidant et son autorité presque rude.

Mithilesh Lallah a rejoint les Lallah Chambers en 2009 et a notamment défendu les intérêts de Sakoor Patel dont la fille Shabana est dans un état végétatif après un accident de voiture, et ce jusqu’au Judicial Committeedu conseil privé. Affaire où le père a obtenu gain de cause.

Même si la profession lui paraît saturée, Mithilesh Lallah estime qu’il y aura toujours la «recognition forhard work».