Publicité
«L’Inde soutiendra Maurice dans son projet de ‘Route de l’engagé’ devant l’Unesco»
Par
Partager cet article
«L’Inde soutiendra Maurice dans son projet de ‘Route de l’engagé’ devant l’Unesco»

© DEVIND JHUNDOO
Au moment où s’installe le nouveau gouvernement indien, le point sur la coopération culturelle entre la Grande péninsule et Maurice, le nouveau haut-commissaire de l’Inde.
Quelle est la philosophie de la mission culturelle de l’Inde dans un pays comme Maurice, où l’héritage indien est très vivant ?
L’objectif de notre mission culturelle est de nous assurer que les liens magnifiques qui nous unissent, ancrés dans des valeurs et un passé communs, s’épanouissent et soient transmis aux générations futures. Le département de la Culture et l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR) sont les principales institutions gouvernementales engagées dans la promotion des échanges culturels entre l’Inde et d’autres pays. L’ICCR a été créé en avril 1950 par le maulana Abdul Kalam Azad, le premier ministre de l’Éducation de l’Inde indépendante. À ce jour, l’ICCR compte plus de 35 centres à travers le monde. Son principal objectif est de promouvoir et de consolider les liens culturels avec des institutions nationales et internationales. L’ICCR a, par exemple, établi des chaires d’Indian Studies dans plusieurs universités étrangères. Il en existe 108 à travers le monde. Outre d’apprendre aux étudiants étrangers ce que c’est que l’Inde, ces chaires sont des noyaux autour desquels les Indian Studies prennent leur essor, dans des institutions académiques. L’Indira Gandhi Centre for Indian Culture (IGCIC), à Phoenix, antenne de l’ICCR à Maurice, est l’un des plus grands au monde. En sus d’être le siège de nos activités culturelles, il est aussi un lieu de choix pour l’échange d’idées, la rencontre et la célébration de la diversité culturelle mauricienne, qui reflète celle de l’Inde.
Dans le tout nouveau gouvernement indien, la culture et le tourisme sont regroupés au sein d’un seul ministère, entre les mains du «State Minister» Naik. Est-ce le signe d’une nouvelle orientation de la politique culturelle de la Grande péninsule et quel en sera l’impact sur Maurice ?
La culture et le tourisme sont très liés. Ces deux secteurs rapprochent les gens par-delà les frontières. La diversité culturelle de l’Inde constitue l’une des attractions principales pour les touristes. Plusieurs organisations et agences sont actuellement occupées à formuler et à appliquer des politiques dans ces régions de l’Inde. Je suis sûr que le développement de ce secteur sera l’une des priorités du nouveau gouvernement.
Revenons à vos efforts localement. Sont-ils dirigés vers la promotion de formes d’expression contemporaines ou cherchez- vous à transmettre les traditions ?
Tout comme la culture est dynamique et évolue sans cesse, notre mission culturelle a plusieurs facettes. À l’IGCIC, par exemple, des centaines d’étudiants mauriciens apprennent le chant classique, le kathak, le tabla et le yoga. Nous avons des enseignants dûment qualifiés qui viennent de l’Inde pour cela. Nous avons en même temps toute une palette d’activités organisées et présentées par desartistes à la fois indiens et locaux, qui vont des performances classiques à des compositions «fusion».
L’un des aspects les plus visibles du programme d’échange est la venue régulière de troupes culturelles chez nous. Parlez-nous des autres points forts mais méconnus de ce programme.
Il y en a plein. L’IGCIC tient des rencontres littéraires, des projections de films, entre autres. Notre bibliothèque est bien fréquentée et on y trouve de la littérature, des CD et DVD dans plusieurs langues, sur tous les aspects de la culture indienne. Nous avons récemment rénové l’espace d’exposition de l’IGCIC et nous encourageons les artistes locaux à y tenir des expositions de photos ou d’art. Nous prévoyons d’y organiser bientôt des activités autour de la science traditionnelle ayurvédique. L’IGCIC travaille aussi avec plusieurs institutions locales pour faire la promotion des langues telles que l’hindi, l’ourdou, le tamoul, le bhojpuri, le marathi, le sanskrit, etc.
Toujours dans le domaine de l’éducation, l’Inde soutient le «Mahatma Gandhi Institute» (MGI) et le «Rabindranath Tagore Institute» (RTI). Un «Memorandum of Understanding» (MoU) vient même d’être signé. Cette coopération va-t-elle continuer, voire s’intensifier ?
Oui, vous n’êtes pas sans savoir que le MoU pour la continuation de la chaire de sanskrit et de philosophie indienne vient d’être renouvelé, lors de la récente visite du directeur de l’ICCR ici. Notre engagement auprès du MGI et du RTI est un des éléments clés de nos échanges académiques. Ils vont sans nul doute se développer dans le futur. Chaque année, l’ICCR offre 100 bourses à des étudiants mauriciens pour poursuivre leursétudes en Inde.
Parlez-nous du «World Hindi Secretariat». Où en est ce projet ?
Je dois d’abord vous dire que le World Hindi Secretariat est une entité qui fonctionne. Vous voulez sans doute parler de la construction de ses locaux ? Il y a du progrès de ce côtélà. Le design du bâtiment doit maintenant être finalisé. Le coût, lui, ne sera vraiment connu qu’avec les appels d’offres.
Et le projet de nouveaux locaux pour le haut-commissariat ? Un terrain a été identifié àÉbène pour cela.
Là aussi, un design préliminaire a déjà été réalisé. Il doit maintenant être approuvé. Il y a du matériel technique qu’il faudra faire venir parce qu’il n’est pas disponible ici. Tout cela pourrait influer sur les délais. Nous estimons que cela devrait prendre trois ans.
En ce qui concerne le projet de «Route du travailleur engagé», l’Inde soutiendra-t-ellecette initiative mauricienne devant les instances de l’Unesco ?
Mais certainement. Lors du Pravasi Bharatiya Divas à Delhi, en janvier, une exposition de photos, sur les travailleurs engagés, a été très appréciée. L’Inde a vivement soutenu l’inscription de l’Aapravasi Ghat au patrimoine mondial en 2006.
D’ailleurs, l’ancienne ambassadrice de l’Inde Bhaswati Mukherjee, qui était la représentante permanente de l’Inde à l’Unesco à cette époque, était récemment à Maurice. Les autorités locales ont sollicité ses conseils sur les procédures de demande d’inscription de la Route de l’engagé au registre des mémoires du monde de l’Unesco.
Publicité
Publicité
Les plus récents




