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Patrimoine musical: la ravanne revient en force

16 juin 2014, 07:10

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Patrimoine musical: la ravanne revient en force

Caution scientifique pour «bater ravann». Le groupe ABAIM change de palier. Portant la ravanne comme un bouclier dans sa mission de sauvegarde et de diffusion du patrimoine musical local. Vingt-huit ans après la création de son école de ravanne à Barkly, ABAIM montre qu’il a dépassé le stade de l’observation et de la pratique sur le terrain. Que la ravanne se prête désormais à la rigueur académique. Ce tournant dans le parcours du groupe se signale par trois manifestations. Elles s’échelonneront entre le mardi 24 juin et l’année prochaine.

 

Tout en égrenant le calendrier d’activités d’ABAIM, c’est surtout la philosophie d’un groupe de convaincus qu’Alain Muneean a réaffirmée. «Nou pa zis rely lor loralite». Travail de «réhabilitation», de «retour aux sources» effectué avec le soutien académique de l’Américaine Diana Heise, chargée de cours en art et vidéo à l’université du Kansas. Profitant d’une bourse d’études Fullbright de neuf mois, en 2012, la jeune femme a apporté «so manyer get bann zafer kot li rod bann sinifi - kasion a bann pratik lontan». En somme une «bénévole» avec un regard extérieur.

 

Une caution intellectuelle d’Amérique qui a servi à la réalisation d’un film documentaire d’une heure sur la fabrication traditionnelle de la ravanne. Lame la kone sera projeté le mardi 24 juin à 19 h 30 au cinéma Star à Bagatelle. «Nous savons tous à peu près comment se fabrique une ravanne, mais peu de gens connaissent la méthode traditionnelle. D’ailleurs nous n’avons pas trouvé de gens qui fabriquent encore la ravanne comme cela.» Selon cette technique patrimoniale, une ravanne met deux mois avant de résonner. Le documentaire étant basé sur l’expérience vécue, les souvenirs d’Alain Muneean et de ses collaborateurs. Lame la kone se veut donc un film qui «vient fixer les connaissances».

 

Poursuivant son travail de collecte du patrimoine musical, ABAIM annonce aussi la sortie d’un album de séga typique en octobre 2014. «C’est la première fois que nous faisons un album de séga typique enregistré en live», précise Alain Muneean. Un album de 13 titres enregistré en 2012 en même temps que l’album précédant, Zoli letan pou zanfan. Les morceaux qui composent cet album, dont le titre n’est pas connu pour l’heure, sont issus de l’atelier de musique d’ABAIM. Il a aussi été nourri par les, «influences des différents rythmes que nous avons appris à déchiffrer».

 

Dans la foulée, ABAIM prévoit aussi de lancer une méthode d’enseignement de la ravanne, déclinée dans un coffret contenant un livre et un DVD. «C’est l’aboutissement de plus de 25 ans d’expérience dans l’enseignement de la ravanne.» Une accumulation de recherches, d’observations qui tient en compte les manières de tirer le meilleur de l’instrument dans les diverses parties de Maurice, mais aussi à Rodrigues et aux Chagos. Une méthode où la boursière américaine Diana Heise de l’université du Kansas a contribué au système de notation.

 

«Sa bout lamizik ki inpe difisil, ki parfwa kapav dekouraz dimoun, me li inportan pou teorise».Le coffret devrait sortir en 2015.

 

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