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Deepak Yardi, Managing Director d’Aadicon Biotechnologies Ltd : «Nous prévoyons des recettes d’au moins Rs 300 millions par an
17 juillet 2014, 10:41
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Deepak Yardi, Managing Director d’Aadicon Biotechnologies Ltd : «Nous prévoyons des recettes d’au moins Rs 300 millions par an


© DEV RAMKHELAWON
La compagnie indienne a investi gros à Maurice pour développer le secteur de l’agro-biotechnologie. Elle va bientôt commercialiser du sperme bovin.
Cela fait huit ans qu’Aadicon Biotechnologies Ltd s’est installée à Maurice, avec des investissements de quelque 13 millions USD (Rs 390 millions). Aujourd’hui, où en êtes-vous dans votre vaste projet d’agro-biotechnologie et d’insémination artificielle à Maurice ?
C’est un 2011 que nous avons lancé la filière de production de sperme de bovins pour notre projet d’insémination artificielle, en vue de l’amélioration génétique des races bovines. Nous sommes fin prêts à passer à la phase commerciale de notre projet de production de sperme pour l’insémination artificielle. Dans un premier temps, nous avons ciblé les marchés de l’Ouganda, du Kenya et de la Tanzanie.
Pour donner un ordre de grandeur, à combien se vend un conteneur standard de sperme bovin ?
Une paillette de semence (sperme congelé) peut se négocier entre 10 USD et 20 USD. Les paillettes sont exportées dans des conteneurs cryogéniques.
Nous prévoyons d’exporter environ 1 million de paillettes par an, ce qui nous fera des recettes d’au moins 10 millions USD par an. C’est dire que les possibilités de bénéfices sont immenses. Avec cette rentrée d’argent, ce n’est pas seulement Aadicon Biotechnologies Ltd qui en profitera mais toute l’île. Nous employons directement pas moins d’une centaine de Mauriciens.
Tout récemment, lors de la conférence internationale sur la biotechnologie, vous souleviez un problème qui n’a pas manqué d’étonner l’assistance. Il s’agit de la nonreconnaissance de vos produits en Afrique, marché pourtant important pour vos semences de sperme.
Je dois saluer le gouvernement mauricien. Dès que ce problème a été soulevé, les ministères de l’Agroindustrie, des Affaires étrangères et du Commerce régional et de l’Industrie, le Board of Investment, Enterprise Mauritius et le Mauritius Standards Bureau ont tout fait pour le résoudre à la source. Les conditions sont désormais réunies pour faciliter l’entrée de nos produits sur le marché africain.
Qu’attendez-vous précisément de l’État mauricien ?
Nous ne souhaitons pas faire la promotion de nos produits à titre individuel. Nous souhaitons que le gouvernement mauricien fasse la promotion de l’île comme centre de production de sperme bovin et caprin dans la région. En effet, notre choix de nous installer à Maurice apporte de facto à cette île ce qu’il lui fallait pour se faire un nom sur le marché de l’insémination artificielle, surtout pour les régions Afrique et océan Indien.
Nous nous attendions à ce que les programmes de promotion du Made in Moris incluent également ce que le pays peut offrir comme produits et services dans les domaines que nous maîtrisons, à savoir l’insémination artificielle bovine et caprine, la production de bio-fertilisants pour tout type de sols et tout type de plantes, les pratiques agricoles qui respectent l’environnement.
Ce qui n’empêche pas l’opérateur que vous êtes de mettre en place sa propre stratégie de partenariat et de partage avec des opérateurs d’autres marchés...
En effet. Mais opérer sous l’égide d’un pays est un avantage considérable. Cela signifie que l’opérateur est précédé par des initiatives prises au plus haut niveau, que ce soit de gouvernement à gouvernement, de ministère à ministère ou d’agence de normalisation à agence de normalisation. Nous avons tout récemment reçu la visite d’une délégation de l’Africa Institute for Strategic Services and Development. Le siège de cet organisme est situé en Ouganda. Un de ses objectifs est de combler le fossé qui sépare les petits planteurs et le monde de la technologie de l’agriculture.
C’est dans ce contexte que nous apporterons notre savoir-faire dans le domaine de l’agrobiotechnologie dans ce pays. La visite de cette délégation se situe dans le cadre de notre entrée prochaine sur le marché ougandais. L’Ouganda veut s’assurer que les conditions dans lesquelles notre produit est fabriqué respectent les normes internationales. Cette visite a débouché sur la signature d’un protocole d’entente en vue de promouvoir le secteur agricole de ce pays. Nos prochaines cibles sont les marchés kenyan et tanzanien. De plus, nous sommes en passe de signer un accord de collaboration avec le Madagascar Dairy Board.
Vous vous êtes installé dans un pays éloigné des centres d’affaires mondiaux. Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre autant de risques, d’un point de vue financier d’abord, et géographique ensuite ?
Entrepreneuriat et risques sont inséparables. Les risques sont nécessaires, à condition qu’ils soient calculés. Il faut tenir compte tant des conséquences que des effets directs sur les opérations. Nous estimons que c’était un bon calcul que d’avoir opté pour le secteur de l’agrobiotechnologie à Maurice. La biotechnologie est un secteur prometteur. Sa contribution à la promotion d’une pratique agricole soucieuse de l’environnement est considérable. Sur le continent africain, les opportunités, tant pour les produits que pour les services associés à la biotechnologie, sont immenses. Et Maurice est une véritable plateforme pour pénétrer ces marchés.
Il ne faut pas non plus négliger le fait qu’en tant que ressortissants indiens, nous nous sentons comme chez nous à Maurice. Nous évoluons dans un environnement semblable au nôtre dans plusieurs domaines.
Pourquoi avoir choisi d’implanter votre ferme à Piton-du-Milieu ?
C’est un site idéal pour mener à bien les activités propres à une ferme de biotechnologie agricole. On y trouve de l’eau en abondance. Nous avons besoin d’au moins 30 000 litres d’eau par jour. Toute cette eau provient d’un système de captage que nous avons mis en place grâce à un puits que nous avons creusé en aval. Le surplus d’eau est dirigé vers la mer.
Lorsque nous sommes arrivés ici, c’était une véritable jungle car il s’agissait d’une soixantaine d’arpents de terres abandonnées par les ex-planteurs de thé. Huit ans après, nous en avons fait une véritable ferme où la bio-agriculture est une réalité. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Agricultural Extension Unit pour le transfert des fruits de notre savoir-faire aux planteurs de Maurice.
Nous avons donné notre accord pour contribuer à la réalisation d’un ambitieux projet dans le cadre de Maurice île Durable. Ce projet consiste à créer des normes pour les produits agricoles dont la culture a été faite dans les paramètres d’une approche bio-agricole. Le consommateur mauricien aura enfin la possibilité de choisir entre les produits agricoles dont la culture a été faite soit avec l’apport de fertilisants chimiques, soit avec des produits organiques.
Nos activités comprennent, entre autres, la production de semences pour l’insémination artificielle bovine et caprine ainsi que pour l’amélioration des races, la culture de bactéries pour produire des biofertilisants, la production du lait que nous vendons à des petits distributeurs. Notre ferme est un laboratoire à ciel ouvert où on montre tout ce qu’il est possible de réaliser grâce à une approche intégrée de la science au coeur même de la nature.
Nous cultivons également sous serre des fraises et des fleurs dont des roses, des hibiscus, des anthuriums, que nous vendons sur le marché. Notre expérience porte également sur la culture des plantes telles la canne à sucre, le guatemala, un fourrage que nous utilisons pour nourrir nos bêtes, des fruits tels que l’ananas, des légumes comme la laitue, le chou, le chou-fleur ou encore le haricot.
La promotion d’une agriculture organique bio est certes alléchante mais du point de vue de la rentabilité, cela vaut-il la peine d’investir dans cette direction ?
La nature a sa propre façon de se venger. Si on continue de doper le sol avec des produits chimiques dont les résidus ne sont pas biodégradables, il n’est pas interdit de penser que dans une centaine d’années, Maurice deviendra un vrai désert. C’est dire que nous avons intérêt à éviter d’utiliser des procédés et des pratiques qui contribuent à appauvrir le sol. À terme,une telle stratégie a des conséquences fâcheuses sur le plan économique.
Nous avons fait des tests au niveau de la culture de la canne pour vérifier si une dose de produits organiques peut contribuer à rentabiliser les opérations. Nous l’avons fait sur une proportion graduée de 100 %, 75 %, 50 % et 25 % des fertilisants chimiques contre un apport de bio-fertilisants. Le recours à des bio-fertilisants a résulté en une amélioration du rendement et du saccharose du sucre de la canne. Le rendement était de 5,18 % et 6,89 % dans des champs vierges et des champs de repousses respectivement.
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