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Nirmala Boodhoo, présidente de la PSC et de la DFSC: «Je présiderai sans crainte et en toute impartialité»
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Nirmala Boodhoo, présidente de la PSC et de la DFSC: «Je présiderai sans crainte et en toute impartialité»

Jusqu’à jeudi dernier, Nirmala Boodhoo, haut fonctionnaire à la retraite, coulait des jours heureux à Albion entourée de ses proches. L’appel du Premier ministre lui demandant de prendre la présidence de la Public Service Commission (PSC) et de la Disciplined Forces Service Commission (DFSC) l’a désarçonnée, raconte cette femme aussi élégante dans son propos que dans sa tenue.
Elle a résolu l’équation en acceptant l’offre et a prêté serment lundi. «L’éducation que j’ai reçue m’a dicté qu’il y a un protocole à observer lorsqu’un Premier ministre vous parle et que je ne peux refuser lorsqu’il s’agit de servir le pays.» Tout en reconnaissant que son rôle ne sera pas simple, elle précise qu’il est facile d’être en dehors du système et de le critiquer. «Lorsqu’on en a l’opportunité, on entre dans le système, on l’améliore et on le corrige de l’intérieur.»
La question d’opacité de fonctionnement de ces deux organismes revient toujours dans l’actualité. Nirmala Boodhoo en est consciente. «It’s challenging mais pour moi, ce sera présider without fear or favour.»
Hormis son siège comme membre de la Public Officers’Welfare Council et membre du jury de la Public Service Excellence Award, elle est restée en inactivité professionnelle pendant cinq ans. Mais elle a l’air de s’être facilement retrempée dans le bain. Cela fait maintenant cinq jours qu’elle a pris ses fonctions à la PSC et est ravie d’avoir d’anciens collègues et surtout quatre femmes comme membres du conseil. «Nous sommes tous d’anciens fonctionnaires formés. Nous parlerons le même langage et il y aura moins de risques de dérapages», dit Nirmala Boodhoo qui a reçu la décoration Grand Officer of the Star and Key en 2010.
Née Seerutun, elle est originaire de Belle-Rose. Sa fratrie est composée de quatre frères et de trois soeurs et elle est la benjamine du lot. C’est au Queen Elizabeth College que son frère l’incite à se faire admettre après une scolarité au Belle-Rose R.C.A.
Nirmala Boodhoo suit la filière classique et obtient son Higher School Certificate en février 1968. Les temps étant à l’austérité après l’Indépendance, les emplois sont rares. «Nous allions à l’Employment Office faire estampiller nos cartes.» Une fois rentrée à la maison, elle apprend à cuisiner et à faire toutes les tâches domestiques dont elle avait été dispensée durant sa vie scolaire.
C’est le 2 juillet 1968 que l’Establishment la fait appeler pour lui proposer un emploi «to give Extra Clerical Assistance» au ministère des Finances. Elle accepte et touche Rs 8 par jour. À l’époque, son ministre de tutelle est feu sir Veerasamy Ringadoo.
Trois ans plus tard, le gouvernement se refait une santé et cherche à recruter des Clerical Officers. Nirmala Boodhoo postule et est recrutée. En 1973, elle fait une application pour être Executive Officer. Elle réussit l’examen et monte en grade.
Comme elle est nommée Assistant Secretary en 1976, elle ne peut rester aux Finances et est envoyée au Prime Minister’s Office puis au ministère de l’Éducation où officie feu sir Kher Jagatsingh. En 1978, on l’envoie à l’université de Maurice pour prendre son diplôme en Public Administration and Management.
En 1981, elle est envoyée au ministère du Commerce. À cette époque, elle est déjà mariée depuis quatre ans à Swaraj Boodhoo, fonctionnaire qui est Assistant Secretary au Prime Minister’s Office. Le couple a deux filles en bas âge, Aradhna et Sudha.
Subséquemment, elle est nommée pour un stage de trois mois au Royal Institute of Public Administration en Grande-Bretagne en 1988. À son retour, elle est mutée au ministère de la Fonction publique. Peu après son arrivée, en 1991, elle est promue Principal Assistant Secretary. Elle est envoyée au ministère des Affaires étrangères où elle passe dix ans. Là, elle côtoie à tour de rôle plusieurs ministres.
En 1994, cette brave femme perd son mari qui était en fonction au PMO en tant que Clerk to Cabinet. Il n’a que 42 ans. Elle élève seule ses deux filles qui ont alors 14 et 10 ans. Elle n’envisage jamais de refaire sa vie, car, dit-elle, son mari et elle avaient un rêve pour leurs filles. «Notre priorité était l’éducation des enfants et je voulais réaliser notre rêve pour elles.»
Après un passage au ministère du Logement, en 2003 elle est promue Permanent Secretary au ministère des Arts et de la Culture puis à l’Agro-industrie et à la Pêche.En 2008, on lui offre le poste de Senior Chief Executive.
Et de toutes les responsabilités qu’elle a menées à bien et dont elle est satisfaite, elle ne cite que le premier rapport sur la sécurité alimentaire pour 2008- 2011. Pour Nirmala Boodhoo qui est de nature modeste, il y avait simplement un travail à effectuer et elle l’a fait.
Elle ne peut s’empêcher de penser qu’à ses débuts en tant que Clerical Officer au ministère des Finances, elle a côtoyé le Deputy Financial Secretary Vishwanaden Sooben, l’Assistant Financial Secretary Bramduth Ghoorah et l’Assistant Secretary Régis Yat Sin. L’ironie de la vie veut qu’ils aient tous au final présidé la PSC. «Je finirai par croire que le chemin était tout tracé.» Nous aussi…
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