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Concert de Khaled: «vraiment» bon

Khaled a attendu la toute fin. Malgré les cris du public réclamant Aicha, avec ce sourire qui ne le quitte jamais, le Roi du raï répond «Non. Pas encore». Nouveaux cris. «J’ai décidé de lui faire des misères, comme si elle n’existait pas». C’était samedi soir, au Centre de conférences Swami Vivekananda à Pailles. Le chanteur d’origine algérienne – qui était à son second passage chez nous – y donnait un unique concert.
Justement, les expatriés du Maghreb en général et de l’Algérie en particulier étaient présents en force dans l’assistance. Comme en témoignent les drapeaux vert et blanc frappés du croissant et de l’étoile rouge agités par des spectateurs en joie. Ainsi que les youyous enthousiastes.
Un autre drapeau était aussi de la partie. Trois bandes horizontales – noir, blanc vert – traversées par un triangle rouge. Drapeau aux couleurs de la Palestine, qu’une main a tendu à Khaled. Le chanteur l’a pris pour le porter contre son coeur.
Les expatriés, à la nostalgie du pays festive, ne se sont pas fait prier pour se lever, chanter et danser. Si au début la sécurité a demandé à ceux qui allaient se défouler devant la scène de regagner leur fauteuil, à la fin, les spectateurs les plus envoûtés par le rythme ont pu se déhancher à plaisir. Au point où l’une des allées de la salle de concert était elle aussi noire de spectateurs debout.
Ambiance survoltée
N’en déplaise aux notables assis au premier rang, réduits à suivre le concert sur les écrans géants disposés des deux côtés de la scène. Parmi eux : les ministres Rashid Beebeejaun et Shakeel Mohamed. Et si certains étaient à bout de souffle, d’autres avaient plus mal au bras qu’autre chose, à force de tenir un téléphone, un appareil photo ou une tablette, pour immortaliser Khaled en concert et l’ambiance survoltée qui a réchauffé cette soirée d’hiver.
Et dire qu’au début, le chanteur, monté sur scène avec 45 minutes de retard sur l’horaire prévu, n’a pas parlé au public. N’a pas dit bonsoir, n’a pas présenté les titres qu’il interprétait, les enchaînant sans temps mort, preuve que l’on était devant une mécanique bien huilée.
La magie de sa voix a fait le reste. Les effets de voix n’ont d’ailleurs pas manqué. Khaled s’en est amusé, rendant ce qui reste du travail, simple et agréable.
Pas besoin de comprendre les paroles pour que le charme opère, quand Khaled dialogue avec le luth ou les percussions. Pas besoin de comprendre les paroles pour comprendre qu’il parle d’amour. Pas besoin de comprendre les paroles pour que vos bras esquissent des vagues. Et se laisser porter par un répertoire riche et varié. Du raï, qui a su se marier au reggae, ya man ! De l’arabe en duo avec de l’hindi sur El harba wine, devenir très pop avec Didi, pour céder aux sirènes de l’évolution et de la musique pour discothèque, avec l’endiablé C’est la vie.
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