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Poste-de-Flacq: Sajan Auchaybur, «tayer» traditionnel et fier de l’être
13 août 2014, 11:03
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Poste-de-Flacq: Sajan Auchaybur, «tayer» traditionnel et fier de l’être

Cela fait 35 ans déjà que Sajan Auchaybur gagne sa vie en tant que tailleur, dans son vieil atelier de Poste-de-Flacq. Son métier lui a valu l’affectueux sobriquet de «Sajan Tayer» dans le village, et son talent lui a assuré une fidèle clientèle.
À 57 ans, Sajan Auchaybur, tailleur de son état, a choisi l’authenticité : il occupe toujours le même atelier en tôle, utilise encore son ancienne machine à coudre, et garde surtout la notion du travail bien fait. Sajan «tayer», comme le surnomment les habitants de Poste-de-Flacq, où il opère, a en effet choisi ce métier par vocation.
«Laz 11 an, kouma monn fini mo siziem, monn al apran sa metye la», se souvient-il. Il sera apprenti tailleur pendant six ans chez un certain Sareed Seerally, avant d’être jugé apte à se lancer seul, à l’âge de 17 ans. Il construit son atelier, et après un essai pas très concluant en tant que marchand à la plage, il décide de s’y consacrer à plein temps.
Au fil des ans, Sajan Auchaybur sera témoin de l’émergence du prêt-à-porter. Face à cette menace pour le métier de tailleur, il s’adapte et se repose sur une clientèle qui lui est restée fidèle. «Mo travay a lez, san presion, parski enn dimoun ki finn abitie avek kalite travay, li continye vini», confie-t-il.
Trois ans avant la retraite
Être tailleur est pourtant un travail exigeant : il faut toujours suivre la mode et évoluer selon les tendances afin de plaire au client. Ses yeux sont également fatigués après tant d’années à peaufiner les détails de ses créations. Pour cette raison, il se donne encore trois ans avant de prendre sa retraite.
Son métier, Sajan ne regrette pas de l’avoir choisi : il lui a permis de nourrir sa famille et d’envoyer ses trois fils à l’école. «Il y a aussi les touristes et les gens du circuit hôtelier qui viennent me voir pour créer leurs costumes, c’est une fierté», dit-il.
Il déplore néanmoins que les jeunes se détournent de plus en plus des métiers traditionnels. Par exemple, aucun de ses fils n’assurera la relève, et les jeunes qui sont passés à son atelier n’ont plus la patience d’apprendre.
Quoi qu’il en soit, Sajan Auchaybur travaille avec tout le sérieux voulu en attendant la retraite. Il ne plaisante pourtant pas avec les moments de loisirs : il ferme son atelier à 16 h 30 tous les jours pour une partie de pêche ou pour jouer à la pétanque.
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