Alors que les atrocités subies à Guantanamo par des prisonniers de guerre font encore frissonner, le journal anglais The Telegraph vient de révéler qu’une telle prison aurait pu officiellement voir le jour très près de chez nous, à Diego Garcia. D’après le journal, le gouvernement Bush aurait officiellement demandé à celui de Tony Blair l’autorisation de construire une prison de haute sécurité pour terroristes sur cette île des Chagos, en 2001.

«La Grande-Bretagne a rapidement rejeté l’idée de l’administration Bush sous prétexte que le plan n’était pas praticable», précise l’article du Telegraph. Cette information tombe juste au moment où les révélations concernant des prisonniers qui auraient été détenus illégalements à Diego Garcia se précisent de plus en plus.

Le résumé déclassifié d’un document secret de 3 600 pages sur ces transferts apparemment opérés par la Central Intelligence Agency (CIA), pourrait en effet bientôt être rendu public. Dans le cadre d’une enquête sur les agissements du gouvernement US après le 11 septembre, le Sénat américain devait ainsi publier un rapport, la semaine dernière, mais les démocrates ont dénoncé un trop-plein de censure.

Parallèlement, les pressions se font de plus en plus fortes sur le Foreign Office britannique, sommé d’expliquer s’il a joué un rôle quelconque dans ces opérations illégales ou juste fermé les yeux.

The Telegraph relate les propos de Michael Blyth, Head of Security de la base américaine, tenus au lendemain du 11 septembre. «Il y avait une discussion pour savoir si oui ou non Diego Garcia pourrait recevoir 500 prisonniers de guerre en transit venant d’Afghanistan», a-t-il confié.

Egalement interrogé, Adam Peters, à l’époque plus haut gradé britannique sur la base, soutient que «l’ordre venait de l’US Command au Japon», et que l’idée a été abandonnée après que les Britanniques eurent appris qu’un centre de détention de cette envergure avait besoin de 300 gardes, des chiens et de l'installation de plusieurs caméras de sécurité.