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Urvashi Haurheeram, Miss University of Mauritius - Des rêves plein la tête
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Urvashi Haurheeram, Miss University of Mauritius - Des rêves plein la tête

Une chevelure tombant droit comme un rideau presque jusqu’à sa taille. Des yeux rieurs où l’on a forcé sur l’ombre à paupières. Une bouche bien maquillée dévoilant un sourire espiègle. Du vernis mat en vogue sur les ongles des mains, une French manucure sur les ongles des orteils, une tenue vestimentaire mini et des bijoux assortis, bref une jeune fille très au fait de la mode, c’est la première impression que livre Urvashi Haurheeram, qui a été élue Miss UM le 8 octobre.
Se promène-t-elle ainsi court vêtue dans les rues de Petit-Raffray où elle vit entourée de son père Vidhyaraj, maçon de profession, de sa mère Devianee, femme au foyer et de sa soeur aînée Priya, employée dans le département d’audit interne à Abax Corporate Services ? «Bien sûr !» N’est-elle pas confrontée à des regards concupiscents et à des commentaires sur son physique ? «Tout le temps. Mais je fais mine de ne rien entendre.» C’est sans doute le prix à payer pour quelqu’une qui avoue aimer qu’on la regarde. Se maquille-telle toujours autant lorsqu’elle va à ses cours de Law and Management, à Réduit ? «Je me maquille, mais moins. Là, j’ai forcé la dose pour la photo du journal.»
On peine à le croire, mais elle affirme que petite, elle était un peu garçon manqué. C’est à la puberté qu’elle a commencé à devenir féminine, à suivre la mode en regardant l’habillement des actrices, notamment celles de Bollywood et d’Hollywood. «Toutes les filles de mon âge aiment s’habiller. J’aime être féminine et porter des jupes et des robes et me vernir les ongles.»
Si à 16 ans, Urvashi a participé à un précédent défilé à l’université à la demande de sa soeur et y a pris du plaisir, elle n’a jamais foulé les podiums depuis et n’a pas cherché non plus à faire du mannequinat auprès d’agences en vue. «J’étais en Forme VI, étudiant la comptabilité, l’économie et l’hindi. Et comme je me calque sur ma soeur, mes études ont passé avant.» Maintenant qu’elle est en première année universitaire – elle a commencé ses cours il y a deux mois –, elle se retrouve avec davantage de temps libre et moins de pression.
C’est sans l’en avertir que des amies l’ont inscrite au concours Miss UM. Lorsqu’elle l’a appris, elle ne s’est pas désistée car elle voulait se «sentir plus en confiance et avoir plus d’amies».C’est ainsi que 69 autres étudiantes et elle ont passé l’audition où, en sus d’être bien mises et souriantes, il leur fallait répondre à des questions sur leur avenir après l’université. Urvashi a déclaré qu’elle voulait passer son Bar, travailler dans l’offshore comme sa soeur et être mannequin à mi-temps.
Ses réponses ont plu car elle a figuré parmi les 11 sélectionnées. Et le 8 octobre, les élues ont défilé en tenues de plage, saris et robes de soirée et Urvashi était parmi les cinq finalistes. Autant les autres candidates avaient le trac, autant ce n’était pas son cas car elle aime fouler le podium et entendre crépiter les flashs des appareils photo. Ce qui les a départagées, ce sont leurs réponses à des questions tirées au sort. La sienne avait trait à la pauvreté. Elle a développé des arguments à l’effet que ce fléau est causé par une disparité des ressources et est aggravé par la corruption des gouvernements qui se remplissent les poches au lieu de développer le secteur éducatif et celui de l’emploi. Comme l’interview était en anglais et qu’elle maîtrise aussi cette langue, elle était confiante.
Lorsque l’animateur a appelé les deux dauphines, Urvashi a su qu’elle devait forcément être la gagnante car elle et les deux autres étaient celles qui avaient répondu le mieux aux questions. Ce qui a ravi ses parents et sa sœur, qui la couvent généralement d’affection et de cadeaux au point où elle peut se permettre de s’acheter deux ou trois robes ou jupes toutes les trois semaines. «Quand je fais du shopping, je fais tous les magasins de Port-Louis et de Grand-Baie.»
Être Miss UM 2014-2015, c’est être l’ambassadrice du campus, explique-t-elle. «C’est être belle, polie et souriante mais aussi faire du social. Je veux créer un groupe avec les étudiantes et faire du social mensuellement.» Elle le fait déjà d’ailleurs dans une institution pour personnes âgées implantée dans sa localité. «Ces personnes sont seules et abandonnées par leur famille. Ce serait bien que nous leur apportions des friandises.» La jeune fille, qui a aussi participé au concours dans le but d’avoir plus d’amies, a atteint son but car elle en a 4 400 sur Facebook. «Et tous les jours, je reçois des friend requests.»
Si Urvashi sort seule le matin, en soirée, elle est toujours accompagnée de sa soeur ou de ses parents. Elle n’a jamais mis les pieds en boîte de nuit et aimerait bien découvrir cet univers un jour. Mais elle n’est pas pressée. «Je préfère sortir avec ma soeur.»
Elle suit l’actualité du pays via Facebook et se dit choquée du nombre d’agressions sexuelles sur les enfants. Elle ne comprend pas non plus le suicide chez les jeunes. «J’aime bien ma vie, si bien que je ne comprends pas que des jeunes puissent se l’ôter, pas même pour un chagrin d’amour.» Et si c’était à cause des pressions parentales en raison d’amourettes qu’ils désapprouvent ?
«Il faut comprendre les parents quelque part. Si le garçon que leur fille fréquente a mauvaise réputation, je comprends leur inquiétude. Mais les parents ne peuvent pas décider avec qui leur fille va faire sa vie. Ils peuvent lui donner des conseils mais le choix final lui appartient.»
Lie-t-elle relations sexuelles et mariage ? «Pas forcément. Mais on doit bien voir avec qui on a des relations sexuelles. Chacun doit prendre ses responsabilités. On doit bien choisir son partenaire et insister pour que celui-ci mette des préservatifs. Trop de jeunes filles tombent enceintes. Je sais que les aînés ne seront pas d’accord avec ce que je dis là mais c’est mon opinion.»
Et que pense-t-elle de la politique, elle qui votera pour la première fois aux prochaines élections ? «La politique est importante pour un pays. Oui, j’irai voter car quand on ne vote pas, on ne peut pas critiquer le gouvernement que l’on a. Mais je ne voterai pas bloc. Je voterai pour des candidats.» À ses yeux, c’est l’alliance PTr-MMM qui incarne le mieux la jeunesse. «Et ce, bien que des proches à moi soient davantage en faveur de l’Alliance Lepep, je trouve que l’Alliance de l’unité et la modernité pense davantage aux jeunes. J’ai assisté à la causerie de Robin Sharma organisée par le Premier ministre et c’était formidable. Sharma a inspiré les jeunes.»
Urvashi est connue dans son quartier et même à l’université comme «Ronaldo» en raison de l’admiration sans bornes qu’elle voue au joueur du Real Madrid, Cristiano Ronaldo, ainsi qu’à sa copine, le mannequin Irina Shayk. Son engouement est tel qu’elle se lève à 3 heures pour regarder les matchs du Real Madrid sur le Net et dévore toute lecture qui a trait à ce joueur de football. Un de ses rêves est d’ailleurs de travailler pendant un temps comme hôtesse de l’air chez Emirates Airline, qui parraine Ronaldo, et ce, dans l’espoir de le rencontrer enfin. «Je l’adore !» Dans dix ans, comment se voit-elle ? «Je me vois réalisant tous mes rêves, c’est-à-dire être diplômée en droit, riche et capable de me payer tout ce dont j’ai envie, conduisant une voiture mini Cooper rose personnalisée avec des empreintes d’animaux, être connue comme mannequin et rencontrer…» Stop, attendez que l’on devine... Ronaldo ? Who else…
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