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Perry Ah-Why: un créateur de mode mauricien en pleine ascension à Paris

1 novembre 2014, 09:55

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Perry Ah-Why: un créateur de mode mauricien en pleine ascension à Paris

Dans le créneau des robes de mariée à Paris, Perry Ah-Why fait figure d’excellence. En sus d’une clientèle fidélisée, ses créations uniques paraissent régulièrement dans le magazine Mariage du groupe Marie-Claire, dans Mariée Magazine, dans Point de Vue Images du Monde Spécial Mariage et d’autres publications spécialisées en robes de mariée et de soirée. Il fait aussi régulièrement l’objet de commentaires élogieux sur plusieurs blogs.

 

À la fin de septembre, le magazine Le Point a consacré deux pages à son travail. Des marques de voitures comme Renault lui ont commandé des créations destinées aux publicités. En 2015, il démarrera sur les chapeaux de roue car il a été approché pour être partenaire de la soirée de lancement du marché en ligne Mon Exclusif. Événement qui se tient en même temps que la célèbre FashionWeek de janvier où les plus importants couturiers du monde présentent leur collection. Et la particularité de ce lancement est que les mannequins sélectionnés seront habillés par Perry Ah-Why.

 

Ces marques de reconnaissance auraient pu lui monter à la tête. Or, il n’en est rien. Ce Mauricien, qui est d’un naturel timide, voire discret, n’a jamais joué des coudes ou joué au créateur pour arriver. Il a toujours fait les choses par instinct, comme il le dit par mail: «J’aime exprimer mon talent mais sans superflu. J’ai juste envie de vivre de ma passion.»

 

Ce jeune créateur de mode, qui a grandi à Pointe-aux-Sables, est sorti de l’anonymat après ses études au collège St-Joseph. Sachant d’emblée qu’il voulait faire un métier lié à l’esthétisme, à 18 ans, il réalise sa première robe de mariée. «Avec le recul, je dirai qu’elle manquait de fini car à l’époque, je n’avais aucune expérience en couture. Mais je dois admettre qu’elle avait un certain style.»

 

Ce sont d’immenses fleurs en tissu qu’il réalise pour des bouquets de mariée, de même que cette fameuse première robe, qui lui font apparaître pour la première fois dans les colonnes de l’express au début des années 90. À partir de là, il est invité à participer à un défilé entre créateurs de l’océan Indien. Les modèles qu’il crée rencontrent un franc succès.

 

Il ne lui en faut pas plus pour persévérer, «le métier étant devenu une évidence pour moi», raconte-t-il. S’il décide de se spécialiser en robes de mariée, c’est parce qu’elles «évoquent le rêve». Et les deux mots présents dans son esprit lorsqu’il crée sont «originalité et intemporel». Il réussit son coup et tous les six mois, ses collections apparaissent dans la presse, notamment dans les supports de La Sentinelle. À l’époque, ce sont essentiellement les hôtels qui permettent aux créateurs de mode de présenter leurs modèles lors des défilés. Mais le créateur n’a que peu de contact avec la clientèle.

 

Le Club Méditerranée recherchant un costumier, Perry Ah-Why postule et il est choisi. Il commence alors à parler de ses créations. Si on lui fait nombre de propositions, son instinct le pousse à se montrer sélectif. Jusqu’à ce qu’il rencontre une créatrice parisienne de robes de mariée. Avant de quitter l’hôtel, elle lui recommande de passer la voir lorsqu’il sera de passage à Paris. Il connaît bien la capitale française car à chacune de ses vacances, il y fait un saut.

 

Quatre ans plus tard, alors qu’il est à Paris, il rend visite à cette créatrice. Elle refuse de le laisser partir et l’embauche. C’est au sein de son atelier que Perry Ah-Why se forme durant six ans. Se sentant prêt à se mettre à son compte, il ouvre sa première boutique Perry Ah-Why à Montmartre, en face de l’épicerie Amélie Poulain. 

 

Chaque année, il est invité à participer aux défilés ayant lieu au Carrousel du Louvre. Ce qui active sa créativité et fait booster ses ventes. Vu que les affaires marchent bien, au bout de huit ans, il se trouve à l’étroit et emménage dans une plus grande boutique au 41, rue Condorcet, dans le 9e arrondissement, pas trop loin de Montmartre. Il vit dans le quartier connu comme So-Pigalle où ont lieu toutes les fêtes d’après défilés. 

 

Sa clientèle est essentiellement parisienne mais, au fil des années, le bouche-à-oreille fonctionne et il a un carnet d’adresses rempli de clientes des États-Unis, du Brésil, de Londres, du Canada, d’Israël, d’Australie, de Chine, de la Thaïlande et même de Maurice. Toutes sont sensibles à ses créations élégantes et subtiles, à son fini délicat mais aussi à sa gentillesse naturelle. «Je crois que ce sont des qualités propres aux Mauriciens», dit-il modestement. Ce qu’il aime le plus dans cette aventure, c’est quand les femmes sortent de son atelier «les yeux brillants comme des étoiles».

 

S’il a ajouté à son savoir-faire les robes de soirée, c’est parce que les mariées ou leurs invités lui demandaient des créations exclusives. «Les clientes modernes n’ont pas envie d’être déguisées mais recherchent une création subtile. Et cela cadre avec mes modèles qui sont classiques mais avec une pointe de folie. On pourrait dire que la ligne Perry Ah-Why est chic et sobre avec une touche modeuse.»

 

L’industrie de la robe de mariée étant saisonnière, comment en vit-il ? «C’est vrai que c’est une activité saisonnière qui dure généralement entre avril et septembre. Mais les futures mariées passent commande de leurs robes six mois à l’avance. Comme les lieux de réception sont onéreux à Paris, de plus en plus de femmes choisissent de se marier en hiver. Ce qui me permet de tourner tout au long de l’année.» En sus de ses créations, Perry Ah-Why continue à réaliser des fleurs en tissu «un savoir-faire devenu rare à Paris», de même que des accessoires comme des sautoirs, des broches et autres bijoux de fête, des écharpes, des pochettes soirées, des sacs en tissu ou en cuir, des chapeaux, le tout en pièces uniques.

 

Bien qu’il ait passé plus de 18 ans à Paris, Perry Ah-Why a toujours le nombril attaché à Maurice où vivent ses parents. Il revient régulièrement en vacances. L’an dernier, il a été sollicité pour présenter un défilé à l’hôtel St Géran et y a présenté 80 créations dont certaines ont paru dans le prestigieux magazine touristique Hotel & Lodge. De retour à Paris après ça, l’Indosuez Private Banking lui a commandé une robe couture pour un film documentaire intitulé «Histoires de Passions» que l’on peut voir sur YouTube.

 

Cette année, une marque de voitures japonaises lui a demandé de réaliser une création pour un film publicitaire. Il ne peut en dire plus car la pub bouclée n’est pas encore diffusée. Et ce n’est pas fini ! Quelques-uns de ses modèles paraîtront bientôt dans le magazine Elite. Perry Ah-Why croise les doigts car une agence lui a demandé de répondre à un appel d’offres d’un poids lourd français pour la création de modèles. «Mon projet a été sélectionné et j’espère qu’il aboutira», conclut-il.

 

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