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Bertrand Meheut, président du groupe Canal +: «La MBC est une offre très attendue par nos clients»
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Bertrand Meheut, président du groupe Canal +: «La MBC est une offre très attendue par nos clients»

Améliorer son offre. Tel est le principal objectif de Canal +. Et pour amener plus de contenu à ses abonnés, le groupe satellitaire s’est associé avec des chaînes de télévision publiques de Maurice. Selon le président du groupe, Bertrand Meheut, «la MBC est une offre très attendue par nos clients.»
C’est l’anniversaire de Canal +, vous n’êtes pas venu les mains vides.
Je suis là pour les 30 ans de Canal + mais surtout pour les 15 ans de MC Vision, notre société en partenariat avec le groupe Currimjee.
La société a connu un développement très important, c’est le premier groupe de télévision payante à Maurice. On a beaucoup d’idées de développement, de nouveaux services et je trouve cette collaboration très efficace.
Vous avez atteint 100 000 abonnés en juin, qu’est-ce qui reste à faire ?
On peut toujours progresser.
Le prochain objectif ?
Nous voulons améliorer l’offre, amener plus de contenu à nos abonnés. Des contenus locaux en association avec des chaînes de télévision publiques de Maurice.
A propos de télévision publique, pour ses 15 ans, MC Vision propose une sélection de programmes de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Pourquoi reprendre la télévision nationale locale ?
Nous devons être attentifs aux souhaits du public mauricien et je pense qu’il veut accéder aux chaînes de la MBC, y compris sur le satellite, ce qui est possible désormais.
Avant de proposer MBC Sat, avez-vous sondé le marché pour sentir la demande des abonnés ?
Oui, la MBC n’était accessible que par la TNT. C’est une offre très attendue par nos clients.
En dépit des critiques qui fusent contre la télévision nationale ?
Nous avons pour objectif d’amener à nos clients les chaînes qu’ils souhaitent regarder.
Vous avez un bras armé de fabrication de contenu. Serait-ce trop rêver que d’imaginer que vous fabriquiez du contenu local ?
Écoutez, on peut l’envisager.
Votre visite signifie qu’on va en parler ?
Je crois que dans tous les pays où nous sommes, nous devons nous adapter à l’offre locale et, si possible, participer à l’effort de création avec les talents locaux. Il n’y a pas de sujet d’actualité pour Maurice, mais récemment en Afrique, nous avons lancé la chaîne A+ avec du contenu africain fait par les Africains pour les Africains. Pourquoi pas un jour pareil à Maurice ?
Plus que la déclaration d’intention, est-ce qu’il y a déjà une demande et un projet ?
Ce que l’on constate c’est qu’il y a une attente pour accéder à une diversité de contenus. C’est la raison pour laquelle les chaînes de la MBC sont sur le bouquet satellitaire. C’est le téléspectateur qui guide nos choix.
Au-delà du téléspectateur, il y a aussi ce que les autorités décident. Ici, il a été question de télévision privée mais sans informations. Est-ce un concept viable selon votre expérience ?
Dans beaucoup de régions du monde nous avons effectivement des chaînes sans informations…
Chez nous cela a provoqué un tollé...
Cela a fait un tollé qu’il n’y ait pas d’informations sur des chaînes privées ? Mais pas toujours, surtout si ces chaînes sont thématiques avec des identités propres.
Revenons à la fabrication de contenu. Vous avez mentionné la chaîne pour les Africains par les Africains. Dans l’océan Indien, on pourrait imaginer un projet spécifique à la région ?
Nous avons annoncé très récemment l’acquisition de chaînes de télévision autour d’une société qui s’appelle Thema et qui comprend la chaîne Nollywood. Est-ce une étape qui irait dans votre sens, il faut l’examiner. Je n’ai pas d’annonces à faire à ce sujet.
N’empêche que les attentes sont bien réelles.
Même si nous sommes un groupe global, la télévision est un divertissement local. Il est hors de question de ne pas adapter notre offre à l’attente que de penser à l’uniformisation du divertissement.
Le fait de venir dans un petit pays, cela signifie que vous croyez dans les spécificités ?
Je ne crois pas que Maurice est un petit pays. Vous avez plus de 300 000 foyers. On a 100 000 foyers abonnés. Je leur en suis reconnaissant et je considère qu’ils sont très importants.
Un coup d’oeil à l’offre de la région montre que Maurice a moins de chaînes et services que Madagascar et La Réunion. Comment est-ce que cela s’explique ?
Écoutez, elle est en perpétuelle augmentation. Nous avons rendu possible par exemple l’enregistrement de tous les programmes. Vous pouvez accéder en rattrapage à l’ensemble de nos programmes. Nous allons lancer une offre My Canal très prochainement permettant d’accéder à des chaînes à partir d’une tablette.
Les abonnés pourront continuer à regarder le sport chez vous pour combien de temps encore ?
Nous ferons tout pour satisfaire l’ensemble du public mauricien. Il y a des échéances à chacun des contrats. Il faut qu’on gagne à chaque fois. Plus on est important et plus on satisfait les abonnés, plus on a des chances de réussir à acquérir les droits à nouveau. C’est mon souhait. Nous avons la volonté d’offrir une offre sportive de premier choix et c’est vraiment la situation qu’on connaît aujourd’hui.
Vous vous êtes exprimé en faveur de l’exception culturelle. Vous n’êtes pas en faveur d’une programmation où il n’y aurait que des séries américaines, mêmes si elles sont immensément populaires.
Je ne vais pas critiquer les séries américaines, elles sont très populaires mais je ne vois pas pourquoi les séries américaines devraient faire le cœur de notre offre de séries. Au contraire, nous devons être originaux et amener au public du contenu qu’il ne peut pas obtenir de façon banalisée autrement. Les séries américaines, on peut les obtenir par tous les moyens.
On pourrait imaginer une filiale de Studio Canal à Maurice, voire dans la région ?
Nous voulons développer nos activités à Maurice. Si nous trouvons des producteurs, des scénaristes, des talents mauriciens qui peuvent bénéficier d’investissements, nous le ferons.
Vous avez déjà un budget pour cela ?
Si on considère que les talents sont suffisamment attractifs et qu’ils ont une audience qui peut être significative, nous le ferons très volontiers. Je pense que ce n’est pas le budget qui détermine le talent, c’est les talents qui attirent les budgets.
Maurice, c’est aussi un engouement pour les chaînes bollywood. Comment est-ce que vous tenez cela en compte dans l’équation ?
Vous pardonnerez ma connaissance imparfaite, mais dans nos bouquets de chaînes nous avons des chaînes qui répondent à cet objectif. Nous avons la volonté et le devoir de nous adapter à la culture locale.
Après trois décennies, comment se porte l’esprit Canal ?
L’esprit est toujours présent, il se renforce. Aujourd’hui, le groupe Canal dispose d’à peu près 15 millions d’abonnements sur l’ensemble des territoires où nous sommes présents. Ce nombre est en croissance ce qui veut dire que notre public considère toujours que nous sommes innovants.
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