Publicité
Mario Ramsamy: «Je demande au nouveau gouvernement de se servir de moi»
15 janvier 2015, 04:51
Par
Partager cet article
Mario Ramsamy: «Je demande au nouveau gouvernement de se servir de moi»

Rentré en France sans avoir pu participer à la clôture du Festival Kreol en raison des intempéries, Mario Ramsamy dit à quel point il souhaite aider son pays natal à réussir.
L’année dernière, vous nous aviez exprimé le souhait de revenir vivre à Maurice. Qu’en est-il aujourd’hui ?
C’est toujours le cas, plus que jamais même. Je sens que notre pays va vers un grand changement. Je suis un artiste, je ne fais pas de politique, mais je sens au travers de leur vote la volonté des Mauriciens d’aller plus loin, pour faire réussir cette île.
Pour le moment, je suis engagé dans une tournée avec Stars 80, qui prendra fin le 20 décembre 2015. J’en profite pour préciser qu’on sera à Maurice le 16 mai, grâce à Claire Lelay, l’organisatrice de cet événement.
Je suis aussi pris par la préparation de mon album qui s’intitule Mario. Ce sera un opus à mon nom. Ce n’est pas pour autant que je quitte Emile & Images mais je veux créer un certain enthousiasme à mon nom. J’ai approché certaines maisons de disques et j’attends leurs retours. Avec ces projets, mon retour à Maurice ne se fera que dans deux ou trois ans, je pense.
Plusieurs artistes français ont préféré quitter la France à cause du fisc, est-ce votre cas ?
Non pas du tout, je n’ai pas de compte à Maurice. La France m’a réussi, je me dois de respecter la décision républicaine. Quand on est à Rome, on vit comme les Romains. Il ne faut pas essayer de tricher. J’ai des enfants ici qui profitent de la loi française. Si moi, qui suis un Mauricien, je m’adonne à ce genre de choses… Non ce n’est pas un exemple à donner. Les Mauriciens ne trichent pas. Je ne suis pas un tricheur.
Vous deviez être à l’affiche de la cérémonie de clôture du Festival Kreol, qui a déjà été renvoyée en deux occasions à cause du mauvais temps. Peut-on toujours compter sur votre présence pour la clôture?
Bien sûr, j’ai un pied en France mais mon coeur est à Maurice. Si l’île Maurice a besoin de moi, je cours pour ça. Avec le nouveau gouvernement, c’est un grand changement qui s’annonce. Je leur demande même de se servir de moi. Je suis connu en France. Je ne souhaite qu’aider mon pays et non pas prendre de mon pays. Je demande qu’on se serve de ma popularité pour faire connaître notre culture en Europe. Les Européens ont beaucoup à apprendre de nous, de notre vivre ensemble. Il y a beaucoup de Mauriciens qui se sont fait un nom à travers le monde et qui souhaiteraient aider leur pays. Je crois qu’il est temps. Je sens une volonté mauricienne de vouloir réussir.
Vous a-t-on communiqué une date ?
Non, je n’en ai aucune idée. Mais je serais heureux de venir chanter pour les Mauriciens.
Vouloir aider son pays est un beau geste patriotique de votre part, mais auriez-vous tenu le même discours il y a 30 ans ?
Écoutez, on va être franc. Je suis allé en France parce que je n’avais qu’une envie : quitter ce pays. Je suis artiste, j’avais du talent mais il n’y avait pas de perspectives pour moi. C’était à ce moment vital que je suis parti. Maintenant que j’ai réussi, pourquoi ne pas aider mes frères ?
Vous étiez sur la scène de l’All Nite Concert du Festival Kreol, en décembre. Combien de jours avant le festival vous a-t-on invité ?
C’est la Mauritius Tourism Promotion Authority qui m’a fait parvenir l’invitation. Un mois avant le festival, on m’avait contacté pour me dire que si jamais l’alliance Lepep passait, je serais invité à me produire. Je me suis donc préparé.
Qui est ce «on» qui vous a contacté ?
Ça, je ne peux pas vous le dire.
Serait-ce le ministre du Tourisme en personne ?
Je suis ami avec lui sur Facebook et nous en avons parlé quelques fois. Mais ce n’est pas lui qui s’en est chargé. Il n’est pas le commanditaire.
Combien de jours avant le festival «on» vous a effectivement confirmé l’invitation ?
C’était quatre à cinq jours avant le festival.
Quels sont vos liens avec le nouveau gouvernement ?
Je suis un artiste, pas un politicien. Je n’ai pas plus de liens que cela. D’ailleurs, je n’ai rien demandé. La preuve : j’ai produit La Métisse avec mon argent. Je ne demande rien à l’État. Je vais également produire le single de Linzy Bacbotte Mone fer enn rev adapté de la biographie de Martin Luther King, cela en attendant la sortie de l’album. Tout cela, je le fais avec mon argent. J’ai vendu 17 millions d’albums. La question maintenant est : qu’est-ce que je peux faire pour mon pays ?
Justement quels sont vos projets ? En avez-vous d’autres avec des artistes mauriciens ?
J’ai ramené avec moi des chansons de Zulu que je vais travailler. Je pense aussi à Maista que j’ai rencontré à Maurice. Nous avons mangé ensemble. Mon rôle, c’est cela : je m’intéresse à ce que fait le Mauricien, à sa créativité.
Revenons à l’All Nite Concert. Yannick Noah en était l’invité principal. Pensez-vous qu’il est représentatif de la créolité ?
En tout cas, il est représentatif de sa musique. Mais concernant la créolité, je ne peux pas vous répondre. Je pense que même lui en a un peu marre et a envie de se faire oublier. La France a passé des moments difficiles. Tout le monde a souffert.
Vous parlez de l’attentat contre Charlie Hebdo. Êtes-vous Charlie ?
Je suis Charlie bien sûr mais sans provoquer les autres. En France, on a connu des jours heureux. Mais la France refuse la culture de l’autre. Cela crée des tensions, des animosités. J’ai peur pour mes enfants qui sont des métis. À Maurice, on n’aurait jamais eu ce genre d’attentat. Les Mauriciens ont appris à vivre ensemble et c’est cela que nous pouvons montrer aux Français. Et je pense que cela peut se faire au travers de notre musique.
Publicité
Publicité
Les plus récents

Égalité des genres
«Pena tansion» et «koz manti» : La ministre et sa junior s’affrontent

«Finance Bill»
Haniff Peerun demande au président de bloquer le texte de loi

Natation – 13ᵉ Jeux de la CJSOI – Épreuves du 4 au 7 août - 1ᵉ journée
Maurice débute avec 4 médailles : 1 d’argent et 3 de bronze

Opération coup de poing de la FCC
Voitures de luxe, motos et drogue saisies

Première édition de «Sport Contre la Drogue»
Djahmel Félicité redonne vie à son quartier à Saint-Pierre