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Madagascar: le Président présente ses nouveaux ministres
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Madagascar: le Président présente ses nouveaux ministres

Après dix jours de réflexion, Hery Rajaonarimampianina, président de la République, et le général Jean Ravelonarivo, Premier ministre, ont présenté le nouveau gouvernement malgache. Une nouvelle équipe présentée hier, dimanche 25 janvier, à Iavoloha. De prime abord, le renouveau n’est, toutefois, pas le maître mot de l’équipe type retenue.
«Un gouvernement de combat», tel est le qualificatif utilisé par le président Rajaonarimampianina hier pour qualifier la nouvelle équipe de l’Exécutif. Le nouveau gouvernement se voulait être le reflet d’un nouvel élan. Celui présenté hier laisse toutefois perplexes certains observateurs. À part un effectif réduit à 30 départements et huit nouvelles têtes, contre huit expulsions, une très large majorité des ministres de l’ère Roger Kolo, l'ex-Premier ministre, ont été soit reconduits, soit affectés à d’autres départements.
La logique de la préséance des grades parle pour les ministères voués à la défense et à l’ordre public, où les trois ministres, ceux de la Défense, de la Sécurité publique et du secrétariat à la Gendarmerie nationale, restent les mêmes. Pour les autres départements, il semble que l’argument politique ait plaidé, même si le Président de la République argue sur le fait que «nous ne raisonnons qu’en termes de résultat.»
Avant de remettre sa démission, Roger Kolo aurait donné son rapport des performances individuelles de ses ministres au chef de l’État. En référence aux propos du locataire d’Iavoloha, les ministres redoublants pourraient avoir été gratifiés par l’ex-Premier ministre d’une belle mention. Force est pourtant de constater que presque tous les ministres membres du parti Hery vaovao ho an’i Madagasikara ont été reconduits ou affectés.
Sur la touche
Selon un analyste contacté, «cette configuration manifeste une certaine autosatisfaction, le parti au pouvoir n’ayant pas encore passé l’épreuve des urnes.» Certaines reconductions, comme celle du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, ou encore de celui de l’Économie et de la planification, pourraient s’expliquer par le fait que l’un a réussi à engager la politique de décentralisation du pouvoir et l’autre de mettre sur pied le Plan national de développement (PND). Ce qui pourrait être le choix de la continuité. D’autres ministres pourraient avoir été reconduits du fait de leur influence dans certaines régions troubles, comme l’Est.
Dans le sens des propos du chef de l’État, il semble alors que Roger Kolo aurait été évincé pour cause de mauvaise performance. «C’est comme dans une équipe de foot, il se peut que le capitaine ou l’entraîneur change, mais pas les joueurs», a déclaré le Président.
Outre l’ancien Premier ministre, Jules Étienne Roland est également écarté du gouvernement. L’affaire Sucoma Morondava pourrait avoir plaidé en sa défaveur. Les deux anciens candidats à la présidentielle, qui ont présenté Hery Rajaonarimampianina, comme remplaçant aux élections sont désormais sur la touche.
Les principaux changements concernent les ministères ayant une relation privilégiée avec les bailleurs, comme les Finances et les Affaires étrangères, ainsi que l’Environnement, l’écologie et les forêts. «Il semble qu’ils n’ont été pointilleux que sur les secteurs sous bailleurs, en choisissant des personnalités, notamment des techniciens, bien passants à leurs yeux», soutient l'analyste. Du reste, la quatrième République est réputée être un régime d’inspiration parlementaire. Toutefois, les forces à l’Assemblée nationale, notamment la Plateforme pour la majorité présidentielle (PMP), semblent ne pas s’y refléter.
Deux ministres sont les chefs de file des groupes parlementaires Mapar 2 et 3, deuxième force de la PMP, avec 23 députés. Une manière de les garder au sein de «la majorité, qu’il faut soigner tous les jours», comme l’a déclaré hier le président de la République.
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