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Anil Gayan: «Nous allons moderniser les dispensaires pour réduire la pression sur les hôpitaux»
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Anil Gayan: «Nous allons moderniser les dispensaires pour réduire la pression sur les hôpitaux»

Comment comptez-vous concrètement réduire la pression sur les hôpitaux régionaux ?
Il s’agit de rationaliser le service médical et de canaliser les gens selon la gravité de leurs problèmes. Beaucoup de patients ont des problèmes mineurs qui ne nécessitent pas des soins dans les hôpitaux. Pour des cas comme ceux-là, les gens peuvent aller dans les dispensaires et les médicliniques de leur localité. Il faut se rendre dans les hôpitaux pour des problèmes précis et sérieux. Cela réduira le nombre de patients dans les hôpitaux.
Encore faut-il que les dispensaires soient en bon état…
Nous avons pensé à cela et nous projetons de réhabiliter et moderniser les dispensaires,surtout ceux qui datent de plusieurs années. Ce projet concernera également des médicliniques, et même certains hôpitaux tels que l’ENT Hospital et l’hôpital de Poudre-d’Or. Pour commencer, avant de lancer ce projet, nous allons établir une liste de priorités.
La création d’un second «Cardiac Centre» est abordée dans le discours-programme. Y a-t-il une augmentation du nombre de personnes souffrant de problèmes cardiaques ?
Il n’y a pas de hausse mais cette mesure vise à réduire le temps d’attente des patients. Avec la population vieillissante, il y a une demande pour réduire ce temps d’attente. Certains patients veulent parfois trouver une voie rapide pour les opérations et interviennent auprès des ministres ou des députés pour avoir la priorité. Mais ce n’est pas possible, sauf dans des cas urgents. Dans ces cas-là, les médecins eux-mêmes savent qu’il ne faut pas respecter la liste d’attente. Sinon, il faut attendre son tour. Nous allons également faire un audit du centre cardiaque de Pamplemousses pour déterminer ce qu’il faut changer et moderniser.
Moderniser oui, mais pouvons-nous le faire ?
Naturellement on souhaiterait avoir des appareils à la pointe de la technologie mais les ressources et le personnel qualifié manquent à l’appel. Si nous faisons l’acquisition de nouveaux équipements, nous devons nous assurer d’avoir du personnel qualifié pour les utiliser et pour les entretenir. Je constate que très souvent, nous avons des équipements qui tombent en panne mais il n’y a personne pour effectuer les réparations. Il est important de considérer le problème dans sa globalité afin d’éviter qu’il y ait des interruptions dans le service médical.
Des discussions étaient en cours entre le ministère de la Santé et les syndicats pour l’introduction d’un système de garde pour les spécialistes dans les hôpitaux. Est-ce toujours d’actualité ?
Non, j’adopte une approche très simple. Tout Mauricien qui se rend dans un hôpital doit y recevoir les soins adéquats. Pour les urgences, s’il faut faire venir un spécialiste la nuit à l’hôpital, il y a des procédures à suivre et le spécialiste se déplacera.
Dans les cas urgents, n’est-ce pas risqué d’avoir des spécialistes uniquement «on call» ?
Il faut être raisonnable. Les spécialistes ne peuvent pas rester sur place en attendant une urgence. S’il n’y a pas d’urgence, ils font quoi ? Ce serait un gaspillage de ressources.
Pour assurer un meilleur service, les infirmiers ne devraient-ils pas être formés dans des domaines spécifiques ?
La formation des infirmiers doit être généraliste. Mais naturellement, il faut des gens formés dans des domaines spécifiques, comme pour la maternité. Il faut également augmenter le nombre de cours pour les infirmiers. Il ne s’agit pas de les former uniquement pour travailler dans le pays mais il faut aussi valoriser nos ressources à l’étranger.
L’introduction d’un «Health Professionals Bill» a été mentionnée. Quel est l’objectif d’un tel projet de loi?
Il faut encadrer tous les services liés à la santé. Il y a des secteurs qui ne sont pas réglementés. À titre d’exemple, il y a plusieurs psychologues qui pratiquent dans le pays mais il n’y a pas de Psychologists Council. Il y a aussi d’autres pratiques liées au secteur de la santé. Il faut les regrouper sous un cadre juridique.
Le discours-programme fait mention d’un projet de loi pour les institutions privées.Cette mesure est-elle liée aux tarifs pratiqués par les cliniques ?
Non, régulariser les tarifs dans le secteur privé n’est pas une priorité. Je suis contre une réglementation pour les tarifs mais il faut, bien entendu, que les tarifs pratiqués soient raisonnables. Ce projet de loi va permettre d’avoir un cadre juridique pour le fonctionnement des cliniques et aussi pour s’assurer qu’elles offrent le service qu’elles sont censées offrir. Il faudrait aussi que les gens qui optent pour le service public aient accès aux mêmes soins et à la même attention que s’ils étaient dans un établissement privé.
Il y a un projet qui a été proposé par d’autres ministres : la mise en place d’un système de médecin de famille dans les dispensaires. Est-ce envisageable ?
Il faut que le service médical soit le plus proche possible du public et on travaille sur un projet qui va dans ce sens.
L’ancien gouvernement a essayé de recruter des spécialistes comme des diabétologues mais en vain. Comment attirer les postulants qualifiés ?
Nous allons former nos médecins dans des secteurs spécifiques à Maurice avec la collaboration de médecins étrangers, dont des Français. À titre d’exemple, il y a maintenant une demande grandissante pour la gériatrie et, avec une population vieillissante, nous aurons besoin de personnel qualifié.
La situation des médecins chômeurs a fait polémique l’année dernière. Avez vous un plan pour régler ce problème ?
Les médecins qui sont chômeurs peuvent toujours aller dans le privé. Il ne faut pas penser qu’ils doivent absolument aller dans le service public. Si on est un professionnel, on peut toujours pratiquer dans le privé. Pour les études, on a déjà mis en place des règlements et les élèves voulant faire des études de médecine doivent avoir de bons résultats au Higher School Certificate (HSC). Si certains veulent prendre le risque d’aller faire des études de médecine même s’ils n’ont pas le niveau suffisant au HSC, leur diplôme ne sera pas reconnu.
Pourquoi avoir choisi la clinique MedPoint pour centraliser les services liés au traitement du cancer ?
On a choisi la clinique MedPoint pour être le centre national pour les traitements du cancer car ce bâtiment à l’avantage d’être bien situé et il est facile d’accès. Nous avons là la possibilité de faire quelque chose de très bien. Nous avons déjà du personnel qualifié et nous devons maintenant former encore d’autres personnes. D’ici la fin de l’année, ou même avant je l’espère, nous aurons mené à bien ce projet.
Des officiers de mon ministère visiteront les lieux car il faut réhabiliter ce bâtiment. La clinique est un bien de l’État qui n’a pas été utilisé pendant trois ans et en attendant, le bâtiment se dégrade. Il faut l’utiliser dans l’intérêt public. Ce centre national pour le cancer sera doté équipements de pointe car à l’hôpital Victoria, le service de traitement du cancer date de plus de 20 ans et il faut moderniser tout ça.
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