C’est le plus ancien employé de Grewals Ltd, l’une des plus grosses entreprises d’importation de bois à Maurice. A presque 70 ans, Purmanand Ramsaha compte plus de 52 ans de service. Et s'il avait décidé l'an dernier de prendre un repos bien mérité, cet infatigable travailleur a finalement changé d'avis. Il a choisi de prolonger son contrat de quatre mois. Histoire de «donner un coup de main» à cette entreprise avec laquelle il a pratiquement grandi, et qu’il a vu évoluer.

Tout commence le 1er juillet 1962. Purmanand Ramsaha, alors âgé de 17 ans, est à la recherche d’un travail et se présente chez Grewals. Le responsable lui demande de lui montrer la paume de ses mains afin de voir si elles sont assez rugueuses pour le travail sur un chantier. Son constat est sans équivoque : Purmanand Ramsaha est embauché comme helper. «Au départ, je trouvais le travail tellement dur que je voulais me sauver !» confie-t-il. Il s’acquitte de toutes les tâches qu’on lui confie, que ce soit pour soulever le bois ou encore nettoyer la sciure. «À l’époque, je gagnais Rs 4 par jour», raconte le septuagénaire qui a conservé la débrouillardise de sa jeunesse.

Celui qui a connu Hardanshan Singh Grewal, le fondateur de Grewals Ltd, souligne qu’il a par la suite été muté à différents postes, dont ceux de foreman, d’indoor salesman et de responsable de production avant d’être promu au rang d’Assistant Production Manager. Poste qu’il a occupé jusqu’à la retraite, l’année dernière.

Purmanand Ramsaha raconte qu’avant 1972, Grewals commercialisait du bois local, comme le pin, le filao ou l’eucalyptus. Ce n’est qu’après son rachat par le groupe ENL que l’entreprise s'est spécialisée dans l’importation et le traitement du bois. Notre interlocuteur explique que la demande et l’offre se sont par la suite diversifiées citant, à titre d’exemple, la fabrication de tôle profilée depuis quelques années et la demande des clients pour du bois de construction, entre autres. Et d’ajouter que s’il y avait autrefois plus d’employés, l’entreprise a vite fait de recourir à la mécanisation avec le temps.

Ce père de trois enfants ayant cinq petits enfants et cinq arrière-petits-enfants essaie tout de même de profiter de sa retraite : «J’ai du mal à rester en place ! J’ai travaillé dès mon plus jeune âge.» Raison pour laquelle il se réjouit de pouvoir prêter main-forte encore quelque temps à l’entreprise à laquelle il a dédié presque toute sa vie.