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Madagascar : Discours de programme – Une continuité de l’offensive internationale ?
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Madagascar : Discours de programme – Une continuité de l’offensive internationale ?

Les réformes répondant aux attentes internationales et l’application du Programme d’urgence présidentiel pourraient truster le discours du Premier ministre. Une allocution qui risque d’être maigre en perspectives concrètes sur les points sensibles.
Point d’ancrage. Jean Ravelonarivo, Premier ministre, reste discret sur l’axe principal du discours qu’il prononcera devant l’Assemblée nationale, demain, sauf changement.
Toutefois, quelques pistes données par le général de brigade aérien pourraient indiquer qu’il compte piloter une Politique générale de l’État (PGE) portée, particulièrement, sur la séduction des instances internationales.
Souhaitant donner la primeur à la Chambre basse, le Premier ministre n’a pas été trop disert sur la teneur de son allocution, n’omettant pas de souligner qu’il ne s’écartera pas du Plan national de développement (PND) et du Programme d’urgences présidentiel (PUP) qui, au regard du document, fait office de PND intérimaire. Toutefois, à lui d’ajouter que: « Selon vous, le gouvernement ne mettra-t-il pas en œuvre les réformes nécessaires au respect des Droits de l’Homme, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption (entre autres), requises par la communauté internationale »
Lors d’un entretien téléphonique, vendredi, le directeur de cabinet civil de la Primature avait déjà indiqué que le discours du Premier ministre devra reprendre, du moins en partie, les arguments mis en avant lors du dialogue politique avec l’Union européenne (UE).
Les concepts énumérés par le général Ravelonarivo ont été les principaux sujets de discussion, qui ont conduit au satisfecit des diplomates européens. Le Premier ministre devrait alors annoncer, demain, les réformes promises aux Européens et la manière de les concrétiser.
Manne financière
Le renforcement de l’État de droit, la bonne gouvernance et une justice équitable figurent, par ailleurs, en pole position des « grandes lignes d’orientation » de la PGE, inscrits dans le PND, suivis de « la reprise économique », par le biais, notamment d’« un climat des affaires attrayant ». Du reste, des observateurs soutiennent que l’État mise sa politique de relance et de développement sur des investissements massifs, surtout internationaux.
Ce qui pourrait expliquer une éventuelle volonté de Premier ministre de conduire la PGE dans une offensive de charme internationale. La mise en œuvre des grands travaux d’infrastructure et d’équipement, source d’emplois, ou encore la relance du secteur privé et du tourisme, parmi les composantes des grands axes du PND, nécessitent une manne financière importante que les sources propres de l’État sont loin de couvrir.
Remplir le cahier des charges international serait s’assurer le décaissement des aides internationales, mais aussi le maintien des projets en cours, comme la réforme énergétique financée par la Banque mondiale, et déjà acquis. Sur cette lancée, comme l’indique le PND, « les urgences à résoudre dans l’immédiat ou à très court terme » concernent le volet PUP. Les indications sommaires du PND exigent, pourtant, des précisions et des détails de la part du Premier ministre.
Hier, le général Ravelonarivo a parlé « d’objectifs, des moyens pour les atteindre et de chronogrammes ». Des points qui devraient figurer dans son discours, mais qui sont occultés dans le PND et le PUP. Le Premier ministre devrait alors donner des perspectives précises aux objectifs relatés dans le PUP, comme « la réduction du délestage et la revitalisation de la Jirama », ou encore, « l’amélioration des statistiques agricoles, la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
L’emploi, l’éducation et la santé figurent également dans le PUP. Des cordes sensibles qui pourraient pourtant jouer un rôle dans « l’éradication des crises politiques répétitives et la restauration de l’autorité de l’État », premiers points du PUP. 504 millions de dollars sont nécessaires et surtout à trouver pour couvrir les besoins du PUP. Ceci étant, il est probable que le Premier ministre sera avare de détails quant aux sujets sensibles. Ceux qui s’attendent à une avalanche de chiffres et de deadlines pourraient être déçus.
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