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Fête du Printemps: l’occasion de consolider l’harmonie familiale
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Fête du Printemps: l’occasion de consolider l’harmonie familiale

Les Mauriciens d’origine chinoise célèbrent aujourd’hui la Fête du Printemps. Il s’agit de la célébration la plus importante de leur calendrier car c’est l’occasion de consolider l’harmonie familiale. Décryptage avec un passionné de culture chinoise.
Charles Ng Cheng Hin qui s’est rendu en Chine au moins 40 fois pour mieux comprendre sa culture, explique que les Chinois estiment que la vie est une lutte perpétuelle. Et que c’est pour cela qu’ils cherchent l’harmonie dans tous les aspects de leur vie. Il précise qu’il faut se garder de confondre le Nouvel an chinois, qui est le jour désigné de la Fête du Printemps, et la fête en elle-même qui s’étale sur environ un mois.
Pour les Chinois et les Mauriciens d’origine chinoise, il est important de clore l’année en respectant les traditions. Deux semaines avant le Nouvel an chinois, ils nettoient leur maison, font don du superflu et offrent aux démunis vêtements, argent et produits alimentaires. Pour remercier le Dieu du ciel et de la terre de tout ce qu’ils ont reçu au cours de l’année écoulée, ils se rendent à la pagode. Là, ils prient et offrent des plats cuisinés comprenant du poulet, du poisson, du porc, des fruits et des gâteaux. Ils en profitent pour honorer leurs parents disparus en faisant brûler des vêtements en papier, des liasses de billets factices en papier, du papier doré et argenté représentant des lingots. Leurs prières sont adressées au père céleste et à Kwan Yin, «qui est l’équivalent de la Vierge Marie», explique notre interlocuteur. Ils prient aussi de saints hommes ayant existé. Notamment Pao Koung, un magistrat réputé pour son sens de la justice, Tsoy Shing afin d’être à l’abri du besoin, Fu Chien Chi Koung, le Laughing Buddha afin qu’il apporte de la joie au sein de la famille et Thi Shee Ah Koung pour jouir d’une bonne santé. «Les Chinois prient tous ces saints hommes pour bénéficier de leur protection afin que leur vie soit moins dure et plus harmonieuse car le rêve de tout Chinois est d’atteindre le Fook Look Soo qui signifie l’honneur, la prospérité et la longévité.»
Dîner traditionnel
La veille du Nouvel An chinois, ils préparent un dîner traditionnel réunissant la famille. Celui-ci est composé de huit à neuf plats comprenant du poulet, du poisson et du porc. Ce copieux repas, qui commence à 17 heures et se termine vers 19 heures, est généralement arrosé de vin et de whisky. «Tout dépend des moyens financiers.» Nian, bête mythique Les femmes préparent ensuite un repas purement végétarien qu’elles offrent au père céleste mais aussi à leur père ou grand-père décédés. Ce repas agrémenté d’oranges et de pêches est ensuite rangé pour être ressorti le lendemain. Des prières sont dites devant l’offertoire de la maison et des bâtonnets d’encens sont brûlés. À partir de 23 heures, les Mauriciens d’origine chinoise font éclater des pétards pour accueillir la nouvelle année et faire fuir Nian, bête mythique qui, selon la légende, apparaissait la veille du Nouvel an pour effrayer les gens. À partir de minuit, ils se rendent à la pagode taoïste ou bouddhiste.
Le matin de la Fête du Printemps, ils font brûler de l’encens dans la maison et prient le père céleste. Ils se rendent ensuite à la pagode ou à la messe chrétienne. De retour à la maison, ils font éclater des pétards. Cela avant de ressortir le repas végétarien cuisiné la veille qu’ils agrémentent de champignons noirs et blancs, d’algues très fines, connues comme Fat Choy ou «Ti Sévé» en raison de leur ressemblance avec des cheveux, de vermicelles faites à partir de haricots blancs, de soja. Toute la famille se réunit pour consommer ce repas exclusivement végétarien. «Ce sacrifice compte pour toute l’année.» Les aînés offrent ensuite des Foong Pow, enveloppes rouges contenant de l’argent, de préférence des billets rouges, aux enfants. Des gâteaux dont le fameux gato lasir sont offerts aux voisins avant que la famille ne mette le cap sur un hôtel.
Fête de la fraternité et de l’humanité
Le lendemain du Nouvel an chinois, les femmes rendent visite à leurs parents, toujours dans l’optique de consolider les liens familiaux. Le septième jour de la nouvelle année, les frères et sœurs se retrouvent autour d’un déjeuner végétarien pour célébrer la fête de la fraternité et de l’humanité et ils ajoutent un an à leur âge officiel. Le 15e jour de la nouvelle année, ils célèbrent la fête des lanternes qui marque la clôture des célébrations de la nouvelle année. En sus d’installer des lanternes rouges dans la maison, la famille se réunit à nouveau autour d’un dîner fin comprenant notamment de l’abalone, de l’aileron de requin, du concombre de mer et du porc. Le tout arrosé de whisky et de vin. La quête d’harmonie ne se limite pas uniquement au Nouvel An chinois mais est aussi présente lors de naissances, de mariages et de funérailles, de même que dans l’aménagement de leurs maisons où certains dépensent des fortunes à consulter des maîtres en Feng shui.
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