Publicité

Dans l’avion: les colis de Soornack juste derrière le cockpit

20 février 2015, 16:59

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Dans l’avion: les colis de Soornack juste derrière le cockpit

Les langues commencent à se délier au sein d’Air Mauritius. C’est ainsi qu’une photo d’un colis au nom de Nandanee Soornack, sur un vol en provenance de Milan, le 18 mars 2012, nous a été envoyée par un employé de la compagnie d’aviation. Ce colis se trouvait dans le ‘bunk’ (ou couchette) du pilote, qui se trouve juste derrière le cockpit.

 

Mais fait marquant : Mme Soornack aurait plus d’une fois utilisé ses contacts pour faire voyager ses colis de cette façon. Comme ils étaient pris en charge, ces colis n’étaient pas fouillés, fait-on ressortir. Ce qui pourrait constituer un sérieux ‘security breach’.

 

Selon notre source, «nappies from Mothercare were also regularly being dispatched to Mauritius via same channel (...) A full Audit Trail of all Unchecked/Checked packages/ baggages in the name of Soornack should be requested from London, Mauritius, CDG, Milan stations for past 3 years».

 

En 1999 : une valise perd étrangement 30 kg en moins d’une heure à l’aéroport

 

Les valises pleines d’argent de Navin Ramgoolam et la douzaine d’autres de Nandanee Soornack qui ont évité tout contrôle ramènent à celle d’un directeur d’un corps parapublic. Début 1999, sa valise à lui s’est allégée inexplicablement de 30 kilos.

 

Cet ancien directeur était soupçonné de transporter une somme de Rs 80 millions en livres sterling dans sa valise en 1999. Des policiers de la Flying Squad avaient interpellé le «courrier», alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour la Grande-Bretagne, en se basant sur des informations.

 

Toutefois, la valise, qui initialement pesait 40 kilos, devait ne contenir que deux pantalons, une paire de chaussettes, un slip et quelques mouchoirs. Et quand elle a de nouveau été pesée, la valise ne faisait pas plus de dix kilos!

 

À l’arrivée des policiers à l’aéroport, la valise du directeur avait déjà été transférée dans la soute à bagages. Les douaniers qui faisaient partie de l’opération ont dû remplir les formalités pour que la valise soit ramenée au comptoir. Mais l’attente allait être longue – soit 45 minutes – avant que la fameuse valise n’atterrisse au comptoir de départ.

 

La surprise était de taille lorsque les policiers ont pris connaissance de son contenu : aucune trace des billets totalisant 1,5 million de livres sterling qui devaient s’y trouver.

 

 

Cette brigade volante, créée pour combattre la contrebande et la drogue, devait être démantelée peu après. Le tort commis par cette équipe, disait-on à l’époque au sein de la police, c’est d’avoir osé interpeller le passager en partance pour Londres.

 

 

L’information était donc fausse ? Non, ces enquêteurs sont plus que jamais convaincus qu’ils avaient raison. Cela après avoir vérifié l’étiquette (tag) autour de la poignée de la valise. Comment expliquer qu’à la pesée avant l’embarquement son poids était de 40 kilos, mais que lorsqu’elle a été rappelée, son contenu pesait moins de dix kilos!

 

La Flying Squad soupçonnait alors qu’une personne aurait alerté le «courrier» de la descente de police à l’aéroport à temps. Et que le «courrier» aurait eu des complices à l’aéroport qui ont fait le nécessaire pour que le contenu illicite de sa valise soit retiré.

 

Malgré cet échec, les hommes de la brigade volante ne se sont pas déclarés vaincus. Toujours sur la base d’informations, ils se sont rendus auprès du propriétaire d’un bureau de change illégal dans la capitale. Le gérant était soupçonné d’avoir vendu des livres sterling à ce directeur de corps parapublic. Au moment même de la descente de police, les agents ont surpris un individu qui venait échanger des devises.

 

Le gérant a été arrêté sous une accusation provisoire de «acting as money changer without the licence of the Bank of Mauritius». Lors du raid, la police a saisi Rs 1,5 million en devises étrangères de même que des bouteilles de whisky et des cartons de cigarettes. La police a aussi retenu une accusation de possession of smuggled goods contre le gérant. Plus tard, à l’issue du procès, le gérant a écopé d’une amende et l’argent saisi lui a été restitué.

 

L’enquête allait permettre de remonter jusqu’à celui qui aurait confié la valise au «courrier». Mais sans plus attendre, le 22 mars 1999, la brigade volante allait être démantelée. Ses membres ont été éparpillés et affectés à divers postes de police. Les enquêteurs soupçonnaient que l’argent de la valise provenait de commissions de 1,5 million de livres sterling après la conclusion d’un deal concernant un projet quelconque.

 

Après l’arrivée de sir Anerood Jugnauth au pouvoir, en septembre 2000, la brigade volante, démantelée le 22 mars 1999, allait être rétablie. D’anciens membres de cette unité disent garder un mauvais souvenir de cette affaire. Et au fond d'eux, la ferme conviction d’avoir agi dans le cadre légal.

Publicité