Lorsqu’on parle de cité La Cure, l’on a tendance à penser que c’est une localité à éviter de par les fléaux sociaux qui gangrènent cette petite banlieue de Port-Louis. Mais une victoire dans l'un des tournois les plus prestigieux du pays semble mener la vie dur aux idées reçues.

Pourtant, La Cure Sylvester, un des nombreux clubs de football qui existent dans cet endroit, a prouvé qu’il y a également du talent, un énorme potentiel et surtout une solidarité à toute épreuve dans la cité en dépit du peu de moyens et de considération que bénéficie cette région.

Cette formation dirigée par Danilo Perticot a obtenu la consécration la semaine dernière en soulevant l’Omnicane Republic Cup au bout d’une séance de tirs au but, déconseillée aux cardiaques, et entre par la même occasion dans l’histoire en devenant la première équipe à être sacrée sous l’ère de la professionnalisation du football mauricien. « Nous n’avons pas de gros budget mais nous croyons en nos rêves. Il suffit de voir le terrain de football sur laquelle nous nous entraînons pour se faire une idée des conditions déplorables dans laquelle évoluent nos joueurs. D’ailleurs, après chaque averse, il est impossible de tenir une session d’entraînement car le terrain devient impraticable », souligne Claudy Faron, le team manager de La Cure Sylvester. « Je lance un appel à la municipalité de Port-Louis car il est temps de rénover le terrain et d’offrir plus d’encadrements aux jeunes de cette cité », fait ressortir Claudy Faron.

Malgré toutes les difficultés auxquelles font face les habitants, il y a toujours le 12e homme pour amener du réconfort. Ceux qui sont nostalgiques de l’ambiance qui régnait dans les stades  lorsque la discipline du ballon rond remplissait les enceintes sportives et qui regrettent cette période n’ont surement pas encore assisté à un match de La Cure Sylvester.

 Le club portlouisien reste jusqu’à présent l’unique formation à pouvoir se vanter d’avoir un fan-club parfaitement opérationnel et qui arrive à amener plus d’un millier de supporteurs les jours de matches. De plus, les fans n’ont pas besoin de se faire prier pour se montrer bruyants et cela même si leur club est mené au score. 

« C’est un groupe d’ancien joueur qui a constitué le fan club et ils ont parfaitement su trouver la bonne formule pour attirer les foules. Cela n’a pas été trop difficile car ici, tous les habitants aiment le football et y jouent depuis leur plus jeune âge. C’est un devoir pour eux de venir supporteur les joueurs car cité La Cure est avant tout une grande famille et tout le monde se connaît ici », confie Claudy Faron. Ce dernier explique d’ailleurs que ce sacre est avant tout une récompense pour les supporteurs. « L’équipe leur doit ce succès car les fans n’hésitent jamais à sacrifier leurs dimanches qu’il pleuve ou qu’il vente pour nous donner un coup de main. De plus, notre situation délicate en championnat n’a pas altéré l’engouement de notre public qui est toujours aussi nombreux », soutient le team manager.

Le titre d’Omnicane Republic Cup dans la poche, c’est une partie de la saison de La Cure Sylvester qui est sauvée. L’autre mission désormais consiste à se maintenir dans l’élite, chose qui demeure compliquée eu égard de la position de relégable qui colle à la peau du club de la capitale, toujours empêtré à la 9e place du classement avec seulement cinq victoires en 22 rencontres disputées. « Nous sommes toujours en construction car nous arrivons à dominer mais pas à assurer le score. Mais je crois fermement que le meilleur reste à venir pour nous »,  confie Claudy Faron.

Avec 16 journées à disputer dans le championnat, La Cure Sylvester peut ambitionner de changer le cours de son destin en s’installant durablement dans l’élite. Même si cette tâche reste compliquée pour les troupes de Danilo Perticot, ils ont néanmoins des raisons d’y croire, la Coupe de la République est là pour le rappeler.