■ Comment évaluez-vous la situation des droits d’auteur à Maurice ?

La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement a pris la bonne décision en amendant le Copyright Act. Il comprend l’importance des artistes dans la vie culturelle de l’île. Il faut maintenant appliquer la loi et la renforcer, surtout pour les musiciens locaux qui souffrent de voir leur musique être vendue en bordure de route alors qu’ils attendent en vain de récolter les fruits de leurs créations. La prochaine étape est certainement de renforcer la loi.

■Vous avez rencontré le nouveau président de la Mauritius Rights Management Society. Que pensez-vous de la situation de la société des droits d’auteur ?

Elle a certes un rôle important à jouer dans la collecte de royalties, mais ce n’est qu’une partie de la propriété intellectuelle dans l’utilisation de la musique.

L’important, c’est de mettre en place une loi permettant de protéger tous les artistes et surtout, d’attirer des investisseurs étrangers. J’ai noté que Maurice a à coeur d’encourager les réalisateurs à venir tourner ici.

Le système américain permet de soutenir pas moins de 5,5 millions d’emplois dans l’industrie du cinéma et de la musique. Nous l’avons fait en encourageant les artistes à créer. À Maurice, vous devriez encourager les gens à créer. Cela ne va pas seulement créer de l’emploi mais deviendra une vraie économie, avec des taxes payables au gouvernement.

■ Cela fait une année que le Copyright Act a été amendé. Ne pensez-vous pas qu’une année, pour que la loi soit réellement en vigueur, c’est long ?

Bon, je dirais que cela prend toujours du temps pour appliquer une loi. Je ne sais pas si c’est trop long mais il est important que Maurice implémente le Copyright Act afin d’attirer plus d’investisseurs.

■ Êtes-vous au courant des démêlés de la société des droits d’auteur avec la justice et les artistes ?

Non, je ne suis pas au courant et je ne vais pas faire de commentaires à ce sujet.

■Le piratage est un réel problème pour les artistes. Comment venir à bout de ce fléau ?

C’est triste de voir que leurs créations sont copiées et vendues dans les rues sans leur permission. J’ai cru comprendre que même les magasins de disques vendaient des copies piratées. C’est un réel problème qu’il faut régler par un durcissement de la loi.

Il faut également éduquer le public pour qu’il comprenne pourquoi il faut respecter la loi et le travail des artistes. C’est ce qui permettra aux artistes de mieux gagner leur vie.

■ La solution pour les artistes réside vraiment dans un durcissement de la loi ?

La loi doit être présente. Elle peut ne pas être appliquée systématiquement à chaque transgression mais prendre d’autres formes.

À titre d’exemple, nous avons eu ce problème en Amérique il y a environ dix ans quand les gens copiaient avec des caméras les films dans les salles de cinéma. Nous avons vite fait de réaliser que cela causait du tort à l’industrie cinématographique. Ce que nous avons fait, c’est passer une loi interdisant la possession d’un appareil pouvant enregistrer dans les salles de cinéma.

Avec une loi forte, comme Maurice en dispose déjà, il est possible de contrôler les transgressions à la propriété intellectuelle.