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Chelsea, un beau champion, eh oui…

1 mai 2015, 09:57

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Chelsea, un beau champion, eh oui…

Nous n’avions pas été tendres envers les Blues et, en particulier, envers leur entraîneur, fou de joie après avoir vu ses ‘géants’ appliquer son plan de jeu à la perfection et prendre les trois points qui les assuraient quasiment du titre, le cinquième de l’histoire du club londonien.

 

Si, pour être champions, il fallait jouer ainsi, céder le ballon, demeurer dans ses trente mètres, avoir recours au bon vieux marquage individuel (Zouma sur Fellaini), temporiser, gaspiller du temps, et devant son public, en plus !, eh bien, dieu nous sauve de l’être. Nous autres fans voulons croire que le grand capitaine des Spurs, Danny Blanchfl ower, était dans le vrai lorsqu’il disait : «Le football… c’est la gloire. C’est faire les choses avec classe, avec panache, se lancer à l’attaque et battre ceux d’en face, pas attendre qu’ils meurent d’ennui.» Et si Blanchfl ower avait raison, ce qu’avait proposé Mourinho depuis des mois n’était pas du football.

 

Mais Chelsea sera bien à quelques heures du couronnement lorsque vous lirez ces lignes. On voit mal Crystal Palace, dont la dernière victoire à Stamford Bridge remonte au 17 mars 1982, empêcher John Terry de soulever le lourd trophée en face de la Shed End, comme en 2005, 2006 et 2010. Et quand bien même les Eagles parviendraient miraculeusement à retarder la fête du Happy One, Chelsea aurait encore trois matches à sa main pour prendre les trois points nécessaires. La cause est entendue depuis le nul à l’Emirates et la victoire à Leicester. Chelsea est champion.

 

Or, on n’est jamais champion par hasard, encore que l’on soit tenté en ce cas précis d’écrire «par Hazard»; et un champion mérite toujours son titre, comme Arsène Wenger n’a pas manqué de le rappeler. Chelsea – j’ai vérifié – sera demeuré en tête de la Premier League de la première à la dernière journée, ce qu’aucune équipe n’avait fait avant eux depuis que la Premier League a remplacé la Division One (1992-93).

 

Chelsea, si prudent, si négatif, n’en est pas moins la deuxième meilleure attaque de la compétition, sa deuxième meilleure défense et possède la meilleure différence de buts. Chelsea, même bousculé, a toujours dominé son sujet, et si vous en voulez une preuve, considérez ces chiffres : en trente-quatre matches, soit 3 060 minutes de jeu, les Blues n’ont été menés au score que pendant 171 minutes (Arsenal, second de ce classement après les Blues, le fut pendant 487 minutes); ils ont par contre géré – et bien – un avantage à la marque pendant 1 601 minutes, cinq heures et demie de plus que les Gunners ! Que Chelsea a bien été la plus forte deséquipes de cette saison de Premier League ne souffre aucune discussion.

 

On aurait préféré, bien sûr, que Mourinho ne retombe pas dans ses travers les plus désagréables en s’en prenant à une pseudoconspiration de la FA, des médias et du corps arbitral qui n’existait que dans son machiavélique cerveau. On aurait bien voulu que les Blues proposent davantage de jeu, après avoir beaucoup promis durant les premiers mois de la saison. Mais si le Portugais aurait aisément pu adopter un comportement plus ‘classe’, il n’est pas certain qu’il eut vraiment le choix de modifi er sonapproche tactique après la volée reçue à Tottenham (3-5) le 1er janvier dernier.

 

Il fut longtemps facile de prédire quel serait le onze de départ de Mourinho. Courtois; Ivanovic, Cahill, Terry, Azpilicueta; Matic, Fabregas; Willian, Oscar,Hazard; Costa. Un onze qui a de la gueule, on doit en convenir. Le problème pour Mourinho était que ce commando d’élite ne disposait pas d’assez de réservistes à la hauteur. Cech, Filipe Luis, Ramires, Rémy, oui… et c’est à peu près tout. Du coup, le turnover fut quasiinexistant.Vingt-deux joueurs utilisés au total sur une saison, et encore, en incluant André Schürrle,parti en janvier, Mohamed Salah, jamais titularisé, et le jeune Robin Loftus-Cheek, qui s’est levé une fois dubanc, c’est du jamais vu depuis les Invincibles de Wenger en 2003-04.

 

Mourinho a expliqué que l’histoire de cette saison pouvait en fait s’écrire en deux chapitres : dans le premier, d’août à décembre, les Blues se hissent au sommet par leur créativité et leur vista offensive; dans le second, de janvier à la fin, ils s’y maintiennentpar leur détermination, leur discipline et leur combativité, malgré la fatigue, malgré les critiques.

 

Ce ne fut pas toujours beau à voir, nous sommes d’accord, encore que nous ne devons pas oublier les magnifiques mouvements et buts collectifs du début de saison. Mais pas besoin d’aimer pour admirer, et la beauté se cache sous bien des guises. Oui, Chelsea fait un beau champion.

 

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