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Madagascar : le gouvernement dans l’antichambre de la mort
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Madagascar : le gouvernement dans l’antichambre de la mort

À la fin de la journée, en ce vendredi, le gouvernement sera fixé sur son sort. Les députés ont voté l’inscription à l’ordre du jour des discussions et du vote de la motion de censure contre l’équipe de Jean Ravelonarivo, Premier ministre. Rendez-vous est pris à 16 heures pour les députés partisans de la motion de censure et ceux qui y sont opposés, pour en découdre.
Selon la Constitution un vote favorable «des deux tiers des membres composant l’Assemblée nationale», est nécessaire pour que la motion de censure soit adoptée. Le total des élus étant de cent-cinquante-un. Les faits constatés, hier, à Tsimbazaza pourraient, toutefois, indiquer que la partie n’est pas jouée d’avance. Déjà, l’issue du vote de l’ordre du jour d’hier, pourrait laisser perplexe. Sur les cent-cinq députés présents hier, soixante- dix-huit étaient favorables. Un chiffre encore loin des deux tiers requis.
Le score serré du vote en conférence des présidents, vingt-trois pour et dix-sept contre, est aussi à prendre en compte. Les coups de téléphone se sont multipliés, hier, pour demander aux députés encore retenus en province de rejoindre la capitale pour prendre part au vote de ce jour. Tablant sur cent-quatorze signataires, les partisans de la motion ne cachent pas leur confiance.
Intérêt
Les opposants à la motion de déchéance n’ont pas ménagé leurs efforts pour renverser la tendance. Les tractations se sont multipliées, dans l’enceinte et même en dehors de la Chambre basse. Ils sont même parvenus à repousser jusqu’en fin d’après-midi la séance plénière prévue au départ à 11 h 30.
Après le vote d’hier, les défenseurs de l’Exécutif ne se sont pas démobilisés, joignant un hôtel de la capitale pour élaborer une stratégie afin de renverser la tendance en leur faveur. Dans l’hémicycle, l’usage de faux, a, une nouvelle fois, été plaidé, pour tenter de torpiller les signatures collectées par les assaillants du gouvernement.
Des «allégations», qui ont porté à ébullition l’ambiance dans l’hémicycle. Durant quelques minutes, la séance s’est muée en déballage public. Les échanges ont semblé conforter le caractère versatile et le manque d’éthique de certains députés, ainsi que, les suspicions de corruption que Hery Rajaonarimampianina, président de la République a déploré en public. Il semblerait que certains élus jouent la girouette entre les deux camps au gré des intérêts. La guerre des chiffres a également été remise sur le tapis.
Si les assaillants du gouvernement misent sur les cent-quatorze signataires, le camp des défenseurs de l’Exécutif, affirme avoir dans ses rangs quarante-cinq députés. Un chiffre insuffisant pour éviter au général Ravelonarivo et son équipe de rendre leur tablier, mais qui égratigne la Nouvelle majorité parlementaire (NMP). Pour cette motion de censure, des défenseurs du chef de l’État affirment être défavorables à l’attaque contre le gouvernement, les députés Benja Urbain Andriatsizhena, Constace Zafimily et Paul Bert Velontsara, entre autres. Ces élus affirment parler au nom de leurs groupes parlementaires respectifs, le VPM-MM2, Leader Fanilo et «Hiarka isika», notamment.
Les mouvements constatés hier, à Tsimbazaza, indiquent, pourtant, que d’autres membres de ces groupes continuent à manœuvrer aux côtés des frondeurs. Les anciens frondeurs, qui se sont opposés à la motion de censure, mais, ont signé la mise en accusation du chef de l’État. La collecte de signatures contre le Président et celle contre le gouvernement aurait, pourtant, été faite simultanément. Cent-quatorze signatures ont été confirmées par la Haute cour constitutionnelle (HCC), pour l’assaut contre le locataire d’Iavoloha.
Hier, maître Hanitra Razafimantsoa, vice-présidente de l’Assemblée nationale, a dit dans l’hémicycle que cent-quatorze signatures soutenaient la motion de censure. Étonnamment, les membres de la NMP qui affirment s’opposer à l’éviction du gouvernement, se sont tus au sujet des éventuelles usurpations de signature. Des indiscrétions soutiennent que la cause régionale aurait été soulevée par le camp du Premier ministre pour s’attirer l’appui de certains élus. La fin semble justifier les moyens. Quoi qu’il en soit, l’avant-goût de la séance plénière d’hier, promet une ambiance électrique cet après-midi.
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