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Affaire Sun Tan: le directeur des enquêtes de l’ICAC interpellé; descente policière chez Aujayeb
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Affaire Sun Tan: le directeur des enquêtes de l’ICAC interpellé; descente policière chez Aujayeb

La guerre est déclarée. Les ministres Roshi Bhadain et Showkutally Soodhun n’ont pas tardé à réagir après que le Directeur des poursuites publiques les a cités dans son affidavit juré mardi en Cour suprême. Ils ont fait une déposition contre Me Satyajit Boolell hier, mercredi 15 juillet, au Central Criminal Investigation Department (CCID). Depuis, les choses se sont enchaînées.
Dans la même soirée, les limiers ont convoqué le directeur des enquêtes Chimunlall Ghoorah pour des compléments d’information. Dans son affidavit, le DPP avait en fait cité le nom de ce dernier. Il a affirmé que c’est lui qui lui aurait dit que la commission anticorruption subissait des pressions de Roshi Bhadain et de Showkutally Soodhun pour l’incriminer dans l’affaire Sun Tan.
D’autre part, aux alentours de 7 heures ce matin, jeudi 16 juillet, les limiers de la CID de Flacq se sont rendus à Brisée-Verdière, au domicile du directeur de l’ICAC, Lutchmyparsad Aujayeb.
Dans sa déposition, Showkutally Soodhun a précisé que depuis six mois, beaucoup d’enquêtes ont été référées au CCID pour établir s’il y a eu maldonne. Dans d’autres cas qui tomberaient sous le Prevention of Corruption Act (PoCA), c’est la commission anticorruption qui mène l’enquête.
En tant que ministre, a-t-il affirmé, il a des comptes à rendre. Et c’est la raison pour laquelle les enquêtes ouvertes doivent suivre leur cours.
Pour sa part, le ministre Roshi Bhadain a qualifié cette affaire d’«intolérable». Dans son affidavit, dit-il, le DPP soutient que l’officier Goorah lui a affirmé que les ministres Bhadain et Soodhun exerçaient une «tremendous pressure» sur lui pour que l’enquête soit relancée. Pour Roshi Bhadain, la police devra établir d’où viennent ces propos. Sont-ils ceux de l’officier de l’ICAC ou ceux du DPP, se demande-t-il.
Me Hervé Duval : «Un manque total de respect pour la cour»
Ainsi, les deux parties ont choisi des voies différentes pour faire valoir leur droit. D’un côté, le DPP s’est directement tourné vers la justice, et a juré un affidavit pour s’expliquer sur l’affaire Sun Tan. De l’autre, les ministres Soodhun et Bhadain qui se sont, eux, tournés vers la police. «Alors que cette affaire est devant la cour et que personne n'a encore juré d'affidavit pour contredire les faits mis en avant par le DPP, les ministres Soodhun et Bhadain font une déclaration à la police supposément dans l'espoir que la police va se substituer au juge. C'est non seulement faire preuve d'un total manque de respect pour la cour - si ce n'est pas un outrage ça y resemble beaucoup! - mais c'est aussi l'aveu qu'ils appréhendent le fait que la justice puisse se pencher sur cette affaire en toute sérénité», réagit l’avocat du DPP, Me Hervé Duval.
Ce dernier soutient que Satyajit Boolell peut se réjouir d’avoir l’appui des membres du barreau. Il est d’ailleurs soutenu dans cette bataille par un panel d’avocats, soit Sir Hamid Moollan, Raymond D’Unienville, Sanjay Buckhory, Vilanen Reddy, Miss Noorsheen Ameen, l’avoué Vijay Kumar Dwarka en sus de Hervé Duval.
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