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Vingt-cinq Malgaches déportées en Arabie Saoudite

19 juillet 2015, 09:03

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Vingt-cinq Malgaches déportées en Arabie Saoudite
Des Malgaches dans la détresse. Embourbées dans les fils enchevêtrés d’un ressortissant yéménite, jouissant de la nationalité suédoise, vingt-cinq jeunes malgaches ont été déportés en Arabie Saoudite.
 
«Le ressortissant yéménite incriminé est le cerveau présumé de cette traite de travailleuses, il a été placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Antanimora lundi, aux côtés de deux femmes qu’il avait sous sa coupe. La première se retrouve impliquée dans cette histoire en qualité de rabatteuse, tandis que la deuxième est poursuivie pour faux et usage de faux. Les investigations que nous avons diligentées révèlent que des pièces d’identité sont fabriquées pour les adolescentes  (NDLR : mineures) que ces prévenus jettent à l’enfer du Moyen Orient », lâche la commissaire Faramalala Rakotoarisoa, chef du service central des enquêtes spécialisées et des fraudes documentaires.
 
En saisissant la balle au bond, elle explique que ces prévenus, jetés en prison, aveuglent les victimes avec la fine promesse selon laquelle elles seront envoyées en Tanzanie pour travailler en tant que vendeuses dans des boutiques de luxe et des centres commerciaux. En réalité, leur calvaire commence dès que leur avion touche le tarmac.
 
À leur débarquement, elles tombent dans les griffes de trafiquants de travailleuses qui leur infligent de la  maltraitance aussi bien physique que morale.

Sort incertain

«C’est à ce moment que la traite humaine éclate au grand jour. Les jeunes malgaches conduites à leur perte endurent de la maltraitance aussi bien physique que morale. Elles sont d’emblée conduites  par la  force en Arabie Saoudite pour y servir en tant que domestiques», se désole la chef du service central des enquêtes spécialisées.
 
Le sort de ces jeunes femmes semble incertain. Les familles de certaines d’entre elles affirment ne pas avoir beaucoup de nouvelles.
 
Cette traite humaine maquillée en offre d’emplois alléchants a été mise à nue suite à une plainte à parquet, déposée par l’époux de l’une des victimes. Le service central des enquêtes spécialisées et des fraudes documentaires a été saisie le 9 juillet.
 
«Le ressortissant yéménite soupçonné de tirer les ficelles a été le premier à se faire cueillir. Il a été coincé dans un restaurant du centre-ville. Lors d’une perquisition effectuée à son domicile, nous éléments ont mis la main sur des passeports, des contrats de travail et des billets d’avion. Il y a lieu de dire que c’est une bande organisée qui est aujourd’hui mise hors d’état de nuire», se réjouit la commissaire Faramalala Rakotoarisoa. «Soumis au feu roulant des questions, il a permis de remonter de fil en aiguille jusqu’à ses deux complices», poursuit-elle.
 
Une interdiction de l’envoi d’employés dans les pays du Moyen Orient, classés à haut risque, a été décidée en  conseil des ministres en août 2013. Le Liban, l’Arabie Saoudite et le Koweït sont parmi les destinations blacklistées. Pour contourner ce décret, les trafiquants de travailleuses font transiter ces dernières par d’autres pays à l’instar de la Tanzanie.

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