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Madagascar: des candidats crient à la fraude aux élections communales
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Madagascar: des candidats crient à la fraude aux élections communales

L’orage semble encore loin d’être passé pour la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (Ceni-T) après la tenue des élections communales du 31 juillet. Le dimanche 2 août, des habitants de Fenoarivo Atsimondrano, menés par les partisans du Hery Vaovaon’i Madagasikara (HVM) local, par exemple, se sont attroupés pour dénoncer des fraudes électorales.
«Nous avons des preuves de l’existence de bulletins précochés. Des électeurs ont été rémunérés à raison de 7 000 ariary pour les mettre dans l’urne. Par ailleurs, des électeurs déjà décédés figurent encore sur la liste et leurs signatures ont été usurpées. Nous allons intenter des poursuites contre ces fraudes dès lundi», lanceAlain Rakotonirina, directeurde campagne du candidatdu HVM qui s’est présentéà Fenoarivo.
Mais dans d’autres localités, c’est surtout la défaillance de la liste électorale qui fait gronder la colère. Ceux qui se sont rendus dans les bureaux de vote avec leurs cartes électorales et qui n’ont pas pu voter, entre autres, sont particulièrement remontés. Des candidats vaincus n’hésitent pas à utiliser cet argument pour expliquer leur défaite.
Vers un nouveau scrutin
Certains commencent même à collecter les cartes électorales de ceux dont les noms ont disparu de la liste électorale pour appuyer leur requête et demander la réorganisation du scrutin dans leur circonscription respective. «Tous nos partisans qui habitent dans un hameau entier, par exemple, n’ont pas pu voter. Des familles entières et des voisins qui auraient pu voter pour nous ne figuraient tout simplement plus sur la liste électorale alors qu’ils avaient leurs cartes électorales qu’ils avaient utilisées lors des présidentielles», avance uncandidat malheureux dans lacommune d’Ampitatafika,dans l’Atsimondrano. «Pour nous, les résultats de cette élection sont tout simplement biaisés», conclut-il.
Malgré l’explication de la Ceni-T qui renvoie la faute au logiciel informatique, cette disparition massive de noms d’électeurs sur la liste électorale est une situation sans précédent. Logiquement, lors de la mise à jour de la liste de base utilisée en 2014, il s’agissait tout simplement d’intégrer ceux qui étaient omis et ceux qui avaient atteint l’âge de voter et d’enlever ensuite les noms de ceux qui sont décédés ou qui ont perdu leur droit de vote.
Aucune mesure spécifique n’a été adoptée par rapport à ce problème qui fait monter la grogne, ni le jour du scrutin, ni aujourd’hui. La Ceni-T avait toujours refusé le rajout qui devait permettre à ceux qui avaient des cartes électorales et qui n’ont pas pu voter d’accomplir leur devoir, arguant que c’est contraire à la loi.
Pour l’heure, le traitement des plis électoraux bat son plein au siège de la Ceni- T à Alarobia et selon le responsable que nous avons interrogé, le faible taux de participation n’est pas un facteur de rejet. «Nous affichons et publions en ligne les résultats provisoires dès que la commission de validation a validé les résultats. Il appartiendra au tribunal administratif de traiter les différentes requêtes», affirme le responsable.
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