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[Multimédia] Stella Maru: la star des chalutiers recyclés

3 septembre 2015, 10:58

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[Multimédia] Stella Maru: la star des chalutiers recyclés

 

Au large de la région touristique de Trou-aux-Biches, au nord-ouest de l’île Maurice, se cache une épave connue de tout plongeur mauricien qui se respecte. Depuis le 6 décembre 1987, le Stella Maru occupe un banc de sable à 22 mètres de profondeur. Autrefois un bateau de pêche opérant surtout au large d’Agalega et de St-Brandon, il est aujourd’hui un des récifs artificiels les plus connus des plongeurs de l’île, avec une vie sous-marine diverse et colorée.

 

Un nouveau départ

Après une vingtaine d’années de service, le navire était destiné à la casse quand la décision fut prise de lui redonner vie sous l’eau. Ce raisonnement était bien fondé, car les épaves de vieux bateaux servent de substrat stable pour le développement des mollusques et poissons juvéniles. Elles remplacent ainsi les bancs de coraux, devenus rares dans les zones peu profondes car ils souffrent de l’exploitation humaine pour les loisirs et la pêche.

Le sabordage de l’épave ne fut pas de tout repos. Pour qu’il coule, l’on perça la cale au chalumeau et le bateau mit une heure à toucher le fond. En s’enfonçant par la poupe (arrière du bateau), une poche d’air s’accumula dans la coque du Stella Maru et l’avant du bateau flotta au-dessus de la surface pendant une demi-heure. Il fallut chasser cet air à coups de petites secousses, provoquant ainsi le mouvement d’un chargement dans la cale. En atterrissant au fond, le déséquilibre provoqué par la cargaison fit que le Stella Maru se coucha sur son flanc tribord (côté droit).

 

Récif artificiel à succès

Près de trente ans plus tard, l’épave regorge encore de vie. Quelques murènes javanaises y résident, trouvant leur bonheur dans les nombreuses crevasses et bouches d’aération de l’ancien navire. Sur le pont, un poisson-ange empereur affiche ses magnifiques rayures jaune et bleu. Gardez les yeux ouverts, car des juvéniles pourraient se cacher non loin. Mais attention : au lieu de rayures, ceux-ci sont bleus et marqués de cercles concentriques jaunes. Plus haut, un diodon – plus connu sous le nom Bouletangue à Maurice – fait le guet autour du mât, calme et peu farouche. Sous la coque du bateau, des rascasses volantes (Laffes volants) se camouflent parmi les algues calcifiées pour profiter d’un moment de repos. Approchez-vous, mais surtout ne les touchez pas ! Les laffes font partie de la famille des Scorpaenidae, aux rayons dorsaux venimeux. Cependant, ils ne sont pas de nature agressive et s’entendent à merveille avec les plongeurs.

 

A l’intérieur du navire, on a l’impression de découvrir un site archéologique merveilleusement préservé. Sur la passerelle, le tableau de bord est encore présent, recouvert d’algues calcaires et en partie rongé par l’iode. Cependant, on lit toujours les instructions et marques de chaque bouton, de chaque manette. Dans les parois, le temps aura formé des trous qui s’ouvrent sur le grand bleu comme des fenêtres où passent librement les poissons-soldats résidents.

 

La profondeur du Stella Maru en fait une plongée accessible aux plongeurs de tous niveaux. Cela veut dire que  l’épave est souvent visitée par plusieurs groupes de plongeurs à la fois. Dans l’épave, pensez à respecter les consignes de votre chef de palanquée et à ne pas éblouir les autres plongeurs avec vos lampes de poche. Evitez aussi de trop vous encombrer dans les espaces restreints tels que la salle des machines et la passerelle. Surtout, faites- vous discret pour pouvoir profiter au mieux de la vie bouillonnante de cette épave magique.
(Photos/vidéos prises par Gérald Rambert à retrouver sur son site www.geraldrambert.com)

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