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Patrimoine: Derrière les trois sites classés, plus de 100 en souffrance

14 septembre 2015, 11:29

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Patrimoine: Derrière les trois sites classés, plus de 100 en souffrance

Décision historique ? Sans jeu de mots. Les autorités viennent de classer trois sites au patrimoine national. Selon le communiqué du Conseil des ministres, daté de vendredi, il s’agit de l’ancien consulat de France, à la rue Saint Georges à Port-Louis, du Fort Frederik Hendrik, musée de Vieux-Grand-Port, et du Lieu de Mémoire de l’Union à Rodrigues.

 

«C’est la première fois que des sites sont classés patrimoine national depuis la création du National Heritage Fund (NHF), en 2003.» C’est ce qu’affirme Yannick Cornet, président du NHF. «Cela montre notre volonté de préserver

 

Pourquoi ces trois sites en particulier ? Ils ont tous un lien avec la France. La décision de les classer patrimoine national intervient alors que les commémorations du tricentenaire de la présence française sont sur le point de démarrer. L’ancien consulat est, selon la documentation du NHF, «le seul endroit où le drapeau français était hissé (à Maurice) durant la période britannique».

 

Le Fort Frederik Hendrik, lui, est «le berceau de l’histoire mauricienne». Là où  se trouvent des structures de l’époque hollandaise et du début de la colonisation française. Alors que L’Union est le «site des anciennes concessions de Philibert Maragon Philibert, le premier administrateur civil à Rodrigues de 1794 à 1826». Et «contrairement à la perception», explique Yannick Cornet, bien que le musée du Fort Hendrik a ouvert ses portes en 1999, il n’était pas pour autant un patrimoine protégé.

 

Si trois sites ont effectivement changé de statut, reste «la liste énorme» de tous les autres sites qui attendent toujours d’être régis par le National Heritage Fund Act. Une liste qui, pour ce qui est des sites et des bâtiments, compte plus d’une centaine d’items disséminés dans tous les districts de l’île. Des lieux de mémoire identifiés par le NHF dans un inventaire des sites potentiels qui date de 2012.

 

Rien que pour le district de Grand-Port, il y a 22 propositions. Cela va de l’ancienne gare routière à Rose-Belle aux usines sucrières de Beau-Vallon, de Rose-Belle et de Savinia. Il y est question de l’abreuvoir et du lavoir à Mahébourg.

 

À Port-Louis, la liste s’intéresse notamment à l’Hôtel National, à la rue Pope Henessy, mais aussi à l’école primaire de la Salle RCA, en face du Champ-de-Mars, et au Champ-de-Mars lui-même. Sans oublier l’inventaire du patrimoine intangible, un «document de neuf pages», indique Yannick Cornet.

 

Qu’est-ce qui explique le délai entre le moment où le site est identifié comme un patrimoine potentiel et le moment de son inscription sur la liste du patrimoine national ? Il existe des procédures administratives, comme par exemple identifier le propriétaire du site, qui peut être privé. Et surtout obtenir son accord pour que le site soit classé. Ce qui ne va pas de soi.

 

En parallèle, il faut que le personnel technique du NHF complète des recherches sur le site, pour établir son histoire complète. Dans le cas de l’ancien consulat, il a été vendu à une société privée en 2011. Puis transformé en galerie d’art. Est-ce qu’être classé patrimoine national protège entièrement les sites ? Demandez aux deux théâtres municipaux pourquoi ils sont toujours fermés pour rénovation...

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