«Flerkann Longtail»: Roshni Mooneeram écrit pour les enfants

25 septembre 2015

25 septembre 2015, 07:04

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«Flerkann Longtail»: Roshni Mooneeram écrit pour les enfants

Après s’être essayée à la politique, Roshni Mooneeram ajoute une nouvelle corde à son arc avec la publication de son premier livre pour enfants Flerkann Longtail, A little bird goes a long way. Le lancement a eu lieu au Jardin de Beau-Vallon, mercredi 23 septembre.

Le livre, destiné aux enfants âgés de 8 à 11 ans, invite le lecteur à un voyage initiatique. Flerkann est un petit paille-en-queue timide de Rivière-Noire. Il est un peu «différent des autres». Ce qu’il veut plus que tout, c’est apprendre à voler vite et savoir d’où il vient. C’est ce qui lui fera rencontrer un maître oiseau très spécial, qui lui enseignera des techniques de vol. Le livre est illustré par le dessinateur Pov.

Sur un ton léger, l’auteure traite de sujets sérieux comme la recherche identitaire, les dangers environnementaux, la maîtrise de l’anglais, la nécessité pour les parents de participer à l’éducation de leurs enfants ou encore l’importance d’adopter une posture qui incite un individu à aller au-delà des frontières qu’il s’est fixés.

«Notre monde de demain n’a pas besoin d’enfants sachant réciter par cœur des informations déjà disponibles sur la Toile. Nous aurons besoin d’enfants capables de transformer des situations de conflit en opportunité», a lancé l’auteure à la foule présente à Beau-Vallon. «Le monde aura besoin de gens intelligents, avec un sens élevé de l’éthique et capables de recourir à des solutions qui ne vont nullement compromettre le développement durable de la vie», a-t-elle déclaré.

Roshni Mooneeram fait partie de ces intellectuels qui ne se contentent pas du confort de leur laboratoire mais qui doivent être en contact avec les gens. Elle a d’ailleurs su ériger une passerelle entre le monde universitaire et la réalité du quotidien. Son discours, longuement applaudi, a été le plaidoyer d’une femme de conviction. Une femme qui s’est fait taper sur les doigts pour avoir dit, lors de ses premières sorties: «J’ai écrit et publié énormément d’articles sans jamais me confronter directement, physiquement, à mon objet d’étude. J’étais dans mon labo de recherche, à l’autre bout du monde. Je ne côtoyais pas le laid, je ne mettais pas les mains dans le cambouis. A mon retour, j’ai vu la crasse du castéisme. Elle bouchait déjà les artères du pays quand je suis partie, mais c’est pire aujourd’hui. Ce système compromet notre futur. Pour moi, le castéisme est le pire ennemi du développement.»

«Sa décision de revenir au pays est un acte de foi», a soutenu Marie France Roussety, ex-ministre de la Femme. «J’espère qu’on ne va pas la décevoir.»

Une version française du livre est déjà en cours de réalisation. Air Mauritius, La Sentinelle Ltd et Scott Smile Foundation le sponsorisent. Donald Payen, Executive Vice President Customer Experiences, Ground & inflight Services d’Air Mauritius, n’a d’ailleurs pu retenir une larme à la fin du discours de Roshni Mooneeram.