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Teachers’ Day: les profs appelés à se réinventer avec le Nine-Year Schooling

5 octobre 2015, 08:10

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Teachers’ Day: les profs appelés à se réinventer avec le Nine-Year Schooling
Favoriser le développement holistique, encourager les débats, enseigner différemment... Autant de défis que devront relever les enseignants du primaire et du secondaire sous le Nine-Year Schooling (NYS). Les profs mauriciens devront sortir de leur zone de confort pour s’adapter au nouveau système. Au primaire comme au secondaire, les élèves seront évalués à la fois du côté académique et sur les autres talents qu’ils possèdent, comme les arts ou la communication. À l’occasion de la Journée internationale des enseignants, nous donnons la parole à ces profs qui veulent enseigner différemment.
 
> Manoj Sunassee, enseignant en physique au collège Dr Regis Chaperon et secrétaire général de la Government Secondary School Teachers Union
Durant les premières années du secondaire (Lower Secondary), tout comme au primaire, les élèves seront notés dans des matières autres que celles purement académiques sous le NYS. «Le développement holistique des élèves fera partie intégrante du cursus même. La peinture et d’autres types d’activités artistiques seront encouragées», fait-il ressortir. 
 
Et en tant que prof, aimerait-il enseigner différemment? Oui, répond Manoj Sunassee, qui affirme croire en «l’intelligence multiple et émotionnelle» des élèves. «L’enseignement de la physique ne peut se faire en classe uniquement. J’aurais aimé faire plus de discovery learning», confie-t-il. Et d’ajouter que l’achat de nouveaux logiciels, tout comme  les sorties pédagogiques, seraient un plus pour encourager les élèves et rendre l’enseignement plus vivant.
 
 
> Rookayah Aumeer, institutrice à l’école primaire Rose-Hill Central et membre exécutif de la Government Teachers Union
Cela fait trois ans qu’elle a rejoint la profession. Rookayah Aumeer affirme que dès l’introduction du programme FoundationYear pour les élèves de Std 1, l’approche pédagogique a quelque peu changé. «Depuis la Std 1, les élèves sont encouragés à faire des activités qui leur permettent de développer leur personnalité et de vaincre leur timidité.» 
 
Avec le NYS, la jeune institutrice compte enseigner différemment, en donnant plus d’espace à la créativité. Par exemple, elle souhaiterait pouvoir créer des pièces de théâtre avec ses élèves qui deviendraient alors auteurs. Le jeu de rôle, la danse et le chant sont des exercices qu’elle voudrait promouvoir dans sa classe. «Mais il faut toutefois savoir que les écoles ne possèdent pas toutes les mêmes infrastructures. Avec 35-40 élèves dans une classe, il faut plus d’espace pour pouvoir monter des pièces. Et malheureusement, les écoles ne sont pas toutes équipées d’un gymnase ou d’une grande cour, des infrastructures qui permettraient de mener à bien ces activités», déplore-t-elle. 
 
Pour Rookayah Aumeer, le ministère de l’Éducation devrait investir dans des infrastructures appropriées pour toutes les écoles.
 
 
Bhojeparsad Jhugdamby, enseignant de sciences sociales au collège Bhujoharry Boys et membre exécutif de l’Union of Private Secondary Education Employees
L’enseignant accueille favorablement le NYS car selon lui, l’éducation ne peut demeurer statique: «C’est un projet ambitieux du gouvernement. L’approche holistique préconisée est une excellente chose car le système pédagogique actuel, qui est axé sur les examens uniquement, est complètement dépassé.»
 
Il est d’avis que la découverte des talents de chaque enfant passe également par les enseignants. «Une utilisation plus prononcée de la technologie dans les salles de classe serait un bon moyen d’aider les élèves à s’épanouir. Ce serait bien de ne pas uniquement se limiter à enseigner au tableau», ajoute-t-il.
 
Que pourrait-on faire différemment encore ? Bhojeparsad Jhugdamby soutient que la matière qu’il enseigne, les sciences sociales, pourrait devenir un sujet vivant : «Pour expliquer le thème de l’offre et de la demande à mes élèves, je pourrais, par exemple, les emmener à une vente à l’encan ou à une vente aux enchères et leur expliquer comment est calculé le prix.» Et il met aussi l’accent sur les infrastructures qui, estime-t-il, sont importantes. 
 
Pour l’enseignant, on pourrait investir dans une salle de musique dans chaque école, par exemple.

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