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Elise Mignot, responsable du projet Festival Ile Courts : «L’évènement a grandi»
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Elise Mignot, responsable du projet Festival Ile Courts : «L’évènement a grandi»

■ Le Festival Ile Courts entame sa 8e édition. Peuton dire que cet événement est maintenant ancré dans les moeurs mauriciennes ?
Je ne crois pas que ce soit de la prétention de la part de l’équipe de Porteurs d’Images de dire qu’effectivement, ce festival a trouvé sa place. Les gens maintenant attendent cet évènement. On a eu des demandes du public bien avant que nous ayons communiqué les détails du festival. Il y a eu des gens qui ont téléphoné pour réserver avant l’heure. Les projections pour enfants étaient pleines il y trois semaines et nous avons dû rajouter des séances. Nous sentons qu’Ile Courts figure dans le paysage et qu’il tient le coup depuis huit ans. Ce festival a grandi, tout en gardant ses éléments d’origine. Chaque année, il y a des choses qui se sont ajoutées, des projections en plein air, des ateliers, des possibilités de rencontre, des collaborations avec l’étranger…
■ Depuis l’an dernier, ce festival bénéficie du programme ACP Cultures + et de l’aide financière de l’Union européenne. Comment cette aide vous a-t-elle permis d’avancer ?
Le festival a pu redémarrer grâce à ce financement. L’association a pu installer ses locaux, constituer des équipes et s’équiper en matériel pour pouvoir être autonome et pouvoir faire des projections toute l’année. Depuis 2014, nous proposons des activités hors festival qui tourne pendant toute l’année. Cela est possible parce qu’il y a des gens qui sont rémunérés pour faire ce travail. Notre objectif est qu’à l’issue de cette aide qui s’étale sur trois ans, nous ayons trouvé les moyens de pérenniser ce festival, de faire en sorte qu’il puisse être autonome.
■ Justement, quel travail est fait pour que ce festival devienne autonome ?
On essaye de multiplier les partenariats au maximum. On travaille d’arrache-pied pour convaincre les partenaires, que ce soit du public ou du privé, de nous accompagner. On ne pourra pas vraiment changer la donne si on n’a pas aussi les partenaires publics impliqués sur ce festival. Ce qui n’est pas facile car cela a été un long chemin. Mais tout cela commence à se mettre en place. On commence à avoir le soutien des partenaires autant publics que privés. C’est un bon signe pour se dire que cela va peut-être donner au festival la possibilité de se pérenniser, mais ce n’est pas encore gagné pour l’instant. Le festival ne pourrait pas se tenir dans sa forme actuelle sans le soutien de l’ACP Cultures +.
■ Quelles aides avez-vous eues de l’État ?
Cette année, nous avons effectivement eu une petite aide financière du ministère des Arts et de la Culture, de la Mauritius Film Development Corporation et aussi de la Mauritius Tourism Promotion Authority. Nous avons eu aussi l’aide des autres partenaires publics tels que l’université de Maurice qui nous accueille cette année. Il faut dire qu’ils sont très dynamiques et impliqués et font tout pour que ce festival s’installe dans leurs locaux et attire les étudiants.
■ Île Court sagit également en tant que pépinière pour les talents cinématographiques. Quel est l’intérêt porté par les jeunes aux diverses formations offertes?
L’association a débuté avec une poignée de cinéastes ultra-motivés et depuis, leur nombre a grandi. Aujourd’hui, on a 46 membres et ils sont tous des gens impliqués dans le cinéma. Cet important nombre indique qu’il y a un esprit qui est partagé. Au fur et à mesure que le festival gagne en notoriété, les gens viennent vers nous. C’est vrai qu’au début, la participation aux formations se faisait de bouche à oreille. Mais il y a de plus en plus de jeunes qui s’intéressent au cinéma. On essaye d’organiser des ateliers qui répondent aux besoins de la carrière cinématographique des personnes. Depuis 2012, on a un atelier fiction qui est dédié aux personnes ayant déjà conçu un film. Mais on garde l’atelier réalisation pour les débutants. Cette année, nous avons reçu pas mal de projets mais c’est toujours peu. Mais en tant que festival, cette partie formation devrait être laissée à une école de cinéma. On espère qu’il y aura d’autres producteurs qui s’intéresseront à la partie production. Avec la formation que nous offrons, nous sommes en train de répondre à des absences dans le paysage mais on espère qu’au fur et à mesure, il y aura des choses qui se mettront en place.
■ Pour l’instant, ce festival est gratuit, mais dans l’optique de sa pérennisation, le restera-t-il ?
Personnellement, je pense que c’est un luxe de pouvoir offrir des films d’ailleurs gratuitement à tous les publics. Mais nous y sommes très attachés. Après peut-être que nous solliciterons la contribution des gens d’une façon ou d’une autre mais ce ne sera pas par une billetterie. On n’est pas prêt à Maurice à faire une billetterie pour le court-métrage.
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