Publicité

Mahébourg: la foire sous tension

30 octobre 2015, 04:46

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mahébourg: la foire sous tension

Exaspérés par les marchands «illégaux» qui, selon eux, opèrent au nez et à la barbe des autorités, ils sont sortis de leurs gonds. «Lindi prosin, nou ki pou fer lafwar dan bor sémin ! Nou pou guété sipa bann-la pou anpes nou!» menacent les marchands opérant à la foire de Mahébourg. Ce qu’ils exigent : des actions de la part du conseil de district.

 

«Il ne nous reste que deux mois pour travailler jusqu’à la fin de l’année mais nous n’y arrivons pas à cause des marchands illégaux qui, eux, opèrent dans les rues menant à la foire», explique Salim Hoota, un marchand. Comme lui, ils sont nombreux à profiter de cette période de fin d’année pour augmenter les ventes afin de s’assurer un «bonus». Beaucoup ont déjà fait provision de stocks supplémentaires.

 

«J’ai moi-même investi gros. J’ai déjà importé pour plus de Rs 150 000 d’articles mais je n’arrive pas à les vendre», déplore Moostaquem Bhogil. Idem pour les autres marchands qui déplorent le fait que lorsque le client entre dans la foire, il a déjà fait ses achats auprès des marchands ambulants. En effet, ceux-ci garent leur véhicule et s’en servent pour exposer leurs articles sur une centaine de mètres avant la foire.

 

«Nou nou pey gro larzan, mé pa kapav travay»

 

Les marchands dénoncent également la politique de «deux poids, deux mesures» lorsqu’il s’agit d’appliquer la loi. «Pé avoy nou let pou met nou plas vakan é nou pé bizin al lakour akoz nou pa pé kapav payé. Mo kamarad lor sémin ki pé travay dan lilégalité li trankil. Koumadir inspecter ek lapolis péna pou zot», lance une marchande.

 

Sheikamod Hosenbucus dit toute sa difficulté à faire des ventes afin de s’acquitter de ses frais de location dans la foire. «Nou nou pey gro larzan, mé pa kapav travay. Nou pé bizin trouv Rs 4 900 pou enn plas par an. Plis séki nou payé pou transpor», ajoute-t-il. Pourtant, il y a des jours où ils n’arrivent même pas à faire suffisamment de ventes pour couvrir leurs frais de diesel. N’ayant encore rien vendu vers les 11 heures, beaucoup choisissent de délaisser les étals pour aller travailler dans les rues afin de ne pas rentrer bredouille.

 

«Le District Council veut que nous payions, mais ne nous donne pas les conditions qu’il faut pour le faire. Qu’il mette plus d’inspecteurs et de policiers. Les deux inspecteurs restent dans les bureaux au lieu d’être présents sur le terrain et de servir», déclarent les marchands . Ils ajoutent que c’est le même scénario à la foire de Rose-Belle où les marchands illégaux sont présents à la gare, à quelques mètres de la foire.

 

«Moyens très limités»

 

Dhaneswar Bahadoor, président de la Mahebourg Traders Association, lance un appel pour que le conseil de district de Grand-Port réagisse. «S’il n’y a aucune action, c’est nous qui irons travailler dehors. On bloquera cette route s’il le faut», dit-il.

 

Du côté du conseil de district, une source fait ressortir que cette instance fait de son mieux pour garder la situation sous contrôle. «Toutes les semaines nous prenons des marchands en contravention. Nous assurons un contrôle mais nous agissons avec des moyens très limités car la présence policière fait cruellement défaut», se défend-elle.

 

En outre, elle déplore le fait que le conseil de district se voit dans l’obligation de payer un «special duty» pour avoir des policiers aux abords de chaque foire. «Le conseil débourse aux alentours de Rs 40 000 par mois rien que pour cela. Nos inspecteurs se font quelques fois agresser», poursuit-elle. Et d’ajouter : «Si comme à Port-Louis il y avait un ordre de la cour pour que la police agisse contre ces marchands, on serait plus efficace dans cette lutte.»

Publicité