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Vient de paraître: Issa Asgarally, ces langues bien pendues

2 novembre 2015, 11:44

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Vient de paraître: Issa Asgarally, ces langues bien pendues

Quand la perte d’un livre déclenche la réalisation d’un autre livre. Circonstance atypique qui a contribué à la concrétisation du dernier ouvrage d’Issa Asgarally. Écrits sur les langues a été lancé durant la dernière semaine d’octobre par Ameenah Gurib-Fakim, présidente de la République. Ce livre réunit divers travaux de l’auteur présentés entre 1995 et 2009.

 

Mais revenons à la perte du livre. Dans son discours de circonstance, Issa Asgarally a confié: «Deux faits en sont à l’origine. L’échange que j’ai eu avec la journaliste Augusta Conchiglia du Monde Diplomatique sur la situation des langues à Maurice. L’autre événement, c’est la perte d’un livre! Plus précisément Enseignement du français et en français, que j’avais prêté à Jean-Claude de l’Estrac et qui contient ma communication au Colloque international tenu à Hué (Vietnam) en 1997. Fort heureusement, il a trouvé et acheté le dernier exemplaire disponible sur Amazon et me l’a rendu! Autrement, j’aurais perdu toute trace de ma communication

 

Que dit cette précieuse communication ? Elle s’attache à la «paradoxale» francophonie mauricienne. Langue française qui s’est accommodée de la conquête de Maurice par la Grande-Bretagne. L’auteur y présente Maurice comme un «exemple pour le monde francophone».

 

«Plurilingues heureux»

 

En préface, Louis-Jean Calvet, son ancien directeur de thèse à l’université Paris V-René Descartes nous lançait déjà: «J’ai même rencontré des plurilingues heureux». Ce recueil de travaux fait d’Issa Asgarally, selon Louis-Jean Calvet, un «lecteur», un «passeur», un «regard», une «oreille», un «objectif photographique», un «militant conscient des dégâts causés par l’illettrisme, défenseur du plurilinguisme».

 

Plus qu’un observateur, Issa Asgarally est un intellectuel qui se mêle de dire et d’écrire ses analyses, investissant le terrain au besoin. Comme en 1997 pour l’Étude pluridisciplinaire sur l’exclusion à Maurice. Dix-huit ans plus tard, la lecture des données relevées à l’époque permet de mesurer les chemins parcourus. Ou plutôt de noter les demi-avancées, les débats qui continuent de passionner, mais qui n’ont pas encore trouvé de solutions. Surtout concernant le taux élevé d’illettrisme, le sentiment de supériorité associé par certains au fait de maîtriser telle ou telle langue.

 

Une somme de savoirs réunis qui a fait dire à la présidente de la République: «À travers ce livre, l’auteur rend accessibles des communications scientifiques présentées ailleurs qu’à Maurice et qui, de surcroît, n’étaient pas disponibles. Tant l’évidence peut échapper à l’entendement, nous oublions parfois qu’il y a pas moins d’une douzaine de langues parlées à Maurice.»

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