Alors que le taux de remplissage des réservoirs est jugé satisfaisant, les villages situés sur la côte Nord, dont Grand-Baie, Péreybère, Cap-Malheureux et Grand-Gaube, sont malgré tout confrontés à un problème de fourniture d’eau. Les habitants de ces localités disent n’être approvisionnés que pendant trois heures par jour. Ils déplorent, de surcroît, un débit insuffisant, la précieuse ressource ne s’écoulant des robinets qu’en un mince filet.

Ces villageois ne cachent pas leur exaspération face à ce problème qui, disent-ils, dure depuis plusieurs années. Reena Roy Gâteau et Julie Lagarre, femmes au foyer vivant à la rue Swami Dayanand, Grand-Baie, en font partie.

«Le gouvernement avait promis que nous aurions une meilleure fourniture d’eau mais nous n’avons encore rien vu de concret», fait ressortir Reena Roy Gâteau. «Parfois, nous n’avons pas une goutte d’eau depuis le matin. Il nous faut attendre 17 heures pour que la fourniture soit rétablie. Sans compter que le débit est très faible.» Confirmant les dires de sa voisine, Julie Lagarre confie que certains jours, le quartier où elles résident ne reçoit pas d’eau du tout, si bien que les villageois doivent avoir recours aux services des camions-citernes de la CWA.

À Camp-Carol, le manque d’eau incommode tout autant les villageois. La semaine dernière, alors que de nombreuses familles musulmanes se préparaient à célébrer l’Eid-ul-Fitr, la fourniture d’eau était insuffisante. «Cette fête compte beaucoup pour nous et ici, nous n’avons pu nettoyer notre maison comme prévu», souligne une habitante.

UN SUIVI QUOTIDIEN

À la CWA de Camp-Rouillard, où nous sommes allés mardi, veille de la fête, des camions-citernes faisaient la queue, attendant d’être approvisionnés. Un cadre nous explique que la CWA a reçu de multiples appels de propriétaires de bungalows de la région; ils souhaitaient que l’on remplisse leurs réservoirs en prévision de l’Eid-ul-Fitr.

Selon notre interlocuteur, la situation ne serait pas aussi grave que les villageois de la côte Nord voudraient le faire croire. Il n’en démord pas: des localités telles Poudre-d’Or-Village ou Grand-Gaube ne sont pas affectées.

A Grand-Gaube, Curdy Marie, le président du village, déclare que les habitants comptaient sur le forage d’un puits à proximité du centre commercial VIP de Goodlands. «On nous avait dit que ce borehole serait bénéfique pour Goodlands, Roche-Terre et Grand-Gaube mais il n’en a rien été. Au contraire, le débit d’eau s’est amenuisé.»

Il en va de même à Poudre-d’Or-Village, où les habitants réclament un débit d’eau plus important. Un riverain de la rue Jankee concède néanmoins qu’«autrefois, il y avait plus de problèmes: pendant des jours il n’y avait pas d’eau. Grâce à Mamade Bundhoo (NdlR, responsable de l’Emergency Unit à la CWA, Mamade Bundhoo a été en charge de la région Nord durant des années avant d’être affecté au Sud), maintenant nous avons une fourniture d’eau quotidienne».

Interrogée, la responsable de la communication de la CWA, Deenita Gungabissoon, a indiqué que la situation n’est pas si alarmante qu’elle y paraît. Elle affirme qu’un suivi est effectué au quotidien et que des camions-citernes y sont régulièrement envoyés. Elle ajoute que des réparations sont effectuées et qu’au fil des mois, la situation s'améliorera.