Sollicitée par l’express à l’issue de sa rencontre avec les collégiens, mardi après-midi 13 septembre, Leela Devi Dookun-Luchoomun a affirmé que son ministère met tout en œuvre pour apaiser la fronde estudiantine. Ainsi, le délai pour le paiement des frais des examens du SC et du HSC a été étendu jusqu’à décembre.

La rencontre d’aujourd’hui (NdlR, hier) avec les collégiens, est-ce à l’initiative de votre ministère ou sur ordre du Premier ministre ?

Aucun ordre n’a émané du bureau du Premier ministre (PMO) pour cette réunion que je viens d’avoir avec les élèves du secondaire. Mon ministère privilégie énormément le dialogue et a pour seul souci l’écoute de toute revendication de nos élèves. Cela afin qu’ils s’épanouissent pleinement dans leurs études.

Le ton est-il monté au PMO sur ce dossier épineux ?

Je vous le redis, aucune situation de crise n’existe à ce jour entre le PMO et mon ministère. Mon équipe est à pied d’œuvre pour apaiser cette fronde estudiantine et vient de rassurer les élèves en prolongeant jusqu’au 31 décembre le délai de paiement des frais d’examens du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) pour ceux comptabilisant plus de 10 % d’absence pendant la période s’échelonnant de la rentrée de janvier 2016 au 9 septembre 2016. On ne tient plus en compte l’année 2015 comme arrêtée précédemment.

Le taux de présence de 90 % a été choisi comme critère d’éligibilité pour les examens. Est-il calculé de façon scientifique ?

Ce taux est calculé à partir du décompte des jours scolaires effectifs, au cours d’une année scolaire. Les jours scolaires effectifs sont les jours où l’élève est à l’école. On ne compte pas les vacances scolaires. 90 % de présence à l’école s’avère être un taux raisonnable qu’un collégien doit satisfaire pour se présenter à ses examens en fin d’année.

Y aura-t-il une nouvelle vérification du taux de présence auprès des collèges ?

Mon ministère ne prévoit aucune nouvelle vérification du taux de présence dans les collèges dans les jours à venir.

Quelle instance assure la vérification de ces données, le Mauritius Examinations Syndicate (MES) ou le National Audit Bureau (NAB) ?

C’est le MES qui a cette prérogative à ce jour, pas le NAB.

Pourquoi sommes-nous confrontés à tant d’absentéisme dans nos collèges ?

Le problème est plurifactoriel. Les leçons particulières y sont certainement pour quelque chose. Les élèves vouent une confiance absolue en ces cours de soutien, au détriment du travail en classe qui sans aucun doute reste primordial. Les collèges font des efforts pour inciter les élèves à venir en classe, tout particulièrement en fin de Upper VI et Form V mais beaucoup reste encore à faire pour changer la mentalité des élèves, comme celle des parents.

Devons-nous en finir avec le pilotage des examens du SC et du HSC par l’université de Cambridge et assurer nous-mêmes l’élaboration et la correction des copies ?

Les choses bougent. Déjà,  on corrige certaines matières à Maurice. Je pense là aux copies d’anglais, de français et de mathématiques. Mais il faut donner le temps au pays de s’adapter à cette nouvelle demande. L’objectif, c’est bien entendu d’atteindre un jour une autonomie totale avec l’élaboration et la correction de tous les sujets localement.