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Cyclisme - Bruno Roussel comme DTN: La FMC fait-elle le bon choix?
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Cyclisme - Bruno Roussel comme DTN: La FMC fait-elle le bon choix?

La décision de la Fédération mauricienne de cyclisme (FMC) de recruter le Français Bruno Roussel pour occuper le poste de Directeur technique national (DTN) n’est pas au goût de tous. Forcément, avec le passé qui est le sien, le choix du technicien français suscite des réactions. Certains observateurs du cyclisme mauricien pensent que sa venue comporte des risques et parlent même de «décision scandaleuse».
La FMC avait un choix à faire entre quatre candidats. Outre Bruno Roussel, l’on retrouvait un autre Français en la personne de Bertrand Carabin qui a déjà occupé le poste de DTN chez nous au début des années 2000 et deux Sud-Africains, nommément Andrew Smith, celui-là même qui avait préparé la sélection mauricienne en vue des 9e Jeux des îles de l’océan Indien l’année dernière, et Bosseau Boshoff qui avait été recommandé par la fédération sud-africaine.
Lors de la réunion du comité directeur tenue le 10 octobre, les membres ont pu donner leur point de vue sur la question et la majorité d’entre eux se sont prononcés en faveur de l’embauche de Bruno Roussel. Le président de la FMC, Lawrence Wong, a justifié ce choix par le fait que le Français «possède le meilleur CV et qu’avec sa grande expérience du haut niveau, il est capable de développer notre cyclisme». L’autre élément qui a motivé la FMC est qu’il pourra bien se faire comprendre des jeunes dont il aura la responsabilité lorsque l’Académie cycliste sera lancée du fait qu’il parle français.
Sauf que, qu’on le veuille ou non, l’implication de Bruno Roussel dans le scandale de dopage qui a éclaboussé le Tour de France en 1998, lui colle toujours à la peau. Il avait écopé d’un an de prison avec sursis. En 2000, il fut l’un des huit prévenus condamnés par le tribunal de Lille dans le cadre de «l’Affaire Festina». Il est, par la suite, resté éloigné du monde cycliste pendant une quinzaine d’années, s’étant reconverti dans l’immobilier. Mais selon ses propres dires, Roussel a ressenti le besoin de revenir vers une activité qui lui plaisait.
C’est ainsi qu’en 2014, il a envoyé «environ 70 curriculum vitae». «L’Iran était intéressé. Le Mexique s’est montré plus rapide», a-t-il notamment déclaré à la presse française. Il a ainsi posé ses valises à Mexico et avait la charge des sélections sur route et de piste de cette nation d’Amérique centrale.
Puis, il s’est montré intéressé à prendre en mains les destinées de la petite reine mauricienne. Le projet qu’il a présenté à la FMC a convaincu cette dernière. Mais certains pensent que recruter Bruno Roussel envoie un mauvais signal. «Ce n’est pas un bon exemple pour les jeunes», estiment-ils. D’autres encore craignent que le nouveau DTN n’ait recours à des méthodes illicites pour obtenir très vite des résultats. «Qui dit qu’il ne se laissera pas tenter d’utiliser le dopage pour obtenir de bons résultats plus vite ?», s’interroge-t-on.
Le vice-président de la FMC, Jean-Philippe Lagane, avoue que la fédé- ration s’attendait à ce type de réactions et tente de calmer le jeu. «À la FMC, nous maintenons que Bruno Roussel est la personne idéale pour relancer le cyclisme à Maurice. Nous avons eu quatre candidats et nous avons demandé à chacun de soumettre un projet et celui qui se rapproche le plus de notre vision a été présenté par Bruno Roussel. Il est capable de faire de la détection, de monter de bons projets pour nos cyclistes, il pourra former des entraîneurs et des encadreurs. Autre fait intéressant, il propose de lancer le BMX qui, de par son côté fun, attirera davantage les jeunes vers la pratique du cyclisme», souligne Jean-Philippe Lagane. Et comment réagira la FMC si jamais Bruno Roussel retombe dans ses «travers» ? «Dès son arrivée, Bruno Roussel sera mis devant ses responsabilités. À la première incartade, il sera mis à la porte», répond, catégorique, le vice-président de la FMC.
«Mais nous ne pensons pas qu’il viendra doper les coureurs ici à Maurice. Il a commis une erreur et a payé pour cela. Après cette fameuse affaire Festina, il a même milité contre le dopage. Nous restons persuadés que Bruno Roussel n’est pas un voyou», affirme JeanPhilippe Lagane.
Les dirigeants de la FMC seront reçus au ministère de la Jeunesse et des Sports aujourd’hui. Lors de cette rencontre, les premiers feront part au MJS de leur choix pour occuper les fonctions de DTN. Ce n’est qu’ensuite que l’on obtiendra confirmation de la venue de Bruno Roussel.
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