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Bertrand Billard, champion du monde de triathlon longue distance 2013-2014 : «Je ne suis pas là pour gagner…»
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Bertrand Billard, champion du monde de triathlon longue distance 2013-2014 : «Je ne suis pas là pour gagner…»

En lice ce matin à l’Indian Ocean Triathlon (IOT), au Morne, le triathlète français de 29 ans, Bertrand Billard, n’est pas au sommet de sa forme. Cependant, comme tout bon compétiteur, il vise le podium, motivé à l’idée d’affronter des adversaires de haut niveau. Ce qui est toutà fait naturel pour un sportif qui, dès son jeune âge, s’est toujours fixé des objectifs.
Est-ce prématuré de dire que vous allez remporter la compétition ?
(Rires). Pour ne rien vous cacher, je ne suis pas là pour gagner mais pour me faire plaisir sur la course. Après, sur le papier, c’est vrai qu’il y a Laurent Jalabert (NdlR : Champion du monde cycliste du contre-la-montre 1997) et Toumy Degham (NdlR : entre autres, ex-champion de France de duathlon militaire et champion en titre de l’IOT) . Il y en a d’autres que je ne connais pas. Cela va dépendre du niveau de chacun. J’ai déjà pris trois semaines de vacances avant de venir. Je ne suis pas dans les meilleures dispositions. Mais je viserai le podium.
Comment réagissez-vous à l’idée d’avoir des adversaires comme Laurent Jalabert et Thoumy Degham à l’IOT ? Sentezvous une rivalité ?
Il est clair qu’avant et après la course on est amis. Mais pendant la course, il y aura de la concurrence. On est amis mais on essaiera de battre l’autre, de se mettre en avant.
Dans votre jeunesse, vous jouiez du ping pong et faisiez de la natation. Comment êtes-vous passé au triathlon ?
Quand j’étais jeune je faisais plusieurs sports en même temps. Vers 13-14 ans, quand j’ai vu que j’avais des possibilités en triathlon, j’ai eu envie de faire partie des premiers de ma catégorie. J’ai dû faire des choix, arrêter le ping pong et me mettre plus sérieusement au triathlon.
Tout le monde peut-il prétendre faire du triathlon à un haut niveau ?
Tout le monde peut faire du triathlon. Mais à un haut niveau, il y a un code génétique, un certain potentiel à la base. Puis, ce potentiel-là, s’il n’y a pas de travail, ne sert à rien. Il faut beaucoup travailler. Dans le triathlon, il y a trois disciplines, notamment la natation. Il faut la commencer très tôt, il y a un travail technique, un travail de sensations qui doit se faire dès son plus jeune âge. Sinon, cela ne peut pas se rattraper. C’est une discipline où il faut avoir des bases solides.
La natation est-elle la discipline où vous excellez en triathlon ?
Malheureusement, non. Au départ j’étais nageur. Mais en fait c’est devenu presque un de mes points faibles. Je me suis découvert des qualités à vélo et c’est devenu mon point fort. En natation et en course à pied, j’ai un niveau moyen. En général, quand je gagne des couses, c’est grâce au vélo.
Vous avez été deux fois champion du monde. À Belfont, Genève, en 2013 et à Weihai, Chine, en 2014. Pourquoi le triathlon longue distance est-il devenu votre spécialité ?
Avec les années, on se rend compte qu’on doit se fixer des buts. Jeune, j’étais sur les courtes distances. Mon objectif, à ce moment-là, c’était d’aller aux Jeux olympiques. Sauf que, quand j’étais au pôle France triathlon, je me suis rendu compte que je n’avais malheureusement pas cette fibre rapide sur deux heures de course, sur la distance olympique. Pour devenir professionnel, il fallait que je fasse autre chose. Et sur courte distance, ce n’était pas possible.
Qu’est-ce qui vous a alors aidé à réorienter votre carrière ?
J’étais fort à vélo, ce qui est un point très important sur longue distance. Il n’y a pas de drafting. Chacun fait sa course individuellement. Alors que sur courte distance, c’est du vélo en groupe. J’étais donc très disposé à faire de longues distances en étant fort à vélo. Le choix était vite fait.
Faire un Ironman ou un triathlon longue distance c’est être masochiste ou toujours repousser ses limites ?
Repousser ses limites, bien sûr. L’homme a besoin de se fixer des objectifs et de les atteindre. C’est un moteur d’avoir un objectif dans le sport.
Est-ce que vous ressentez une plus grande satisfaction quand vous faites du long ?
Pour la plupart des triathlètes, faire du court est un objectif qui se réalise assez rapidement. Mais celui qui veut s’essayer sur longue distance ou faire un Ironman est quelque chose qui lui paraît, au départ, inaccessible. Mais cette personne, 3 ou 5 ans après avoir démarré le triathlon, ressentira de la fierté si elle termine un Ironman. Ce sera une étape pour elle. Elle aura ensuite peut-être besoin d’un autre Ironman, encore plus vite.
Une des difficultés à l’IOT sera la forte chaleur. Y êtes-vous habitué ?
Il fera 30 degrés. Plus même à l’abri du vent. Je suis préparé à cela. En fait, cela se prépare des jours à l’avance. Il faut bien s’hydrater. Je connais ce genre de conditions. Je vais boire durant toute la course. Même en course à pied, je vais penser à prendre quelques ravitaillements. Ce serait trop bête à 2 km de l’arrivée d’avoir une panne sèche.
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