Publicité
CPE: témoignages des enfants des écoles ZEP
Par
Partager cet article
CPE: témoignages des enfants des écoles ZEP

La surprise des examens du Certificate of Primary Education 2016 vient de l’école Guy Rozemont, de la Zone d’éducation prioritaire (ZEP). Son taux de réussite est passé de 23 % à 57 %. De plus, une école SENS, Ruth School a obtenu 80 % de réussite. Sept élèves des écoles ZEP se sont démarqués en décrochant une place dans des collèges nationaux. Ils expliquent à quoi est dû leur succès.
Nesen Periacarpen, de la Hurrypersad Ramnarain Government School

Trois A +. Nesen Periacarpen, élève de la Hurr ypersad Ramnarain Government School, à Terre-Rouge, a passé haut la main les examens du CPE. Et c’est au Piton State College qu’il a décroché une place. «Même si j’ai trouvé que les examens étaient assez faciles, j’ai quand même stressé avant la proclamation des résultats.»
Pour sa mère, Purnima Periacarpen, gérante d’un magasin d’informatique, les résultats de son fils représentent bien les efforts fournis. «C’est grandement grâce au travail assidu de ses enseignants, dont celui de tamoul, qu’il a obtenu ces bonnes notes», s’exclame-t-elle. D’ajouter qu’il ne faudrait pas dévaloriser les écoles ZEP.
Sur le Nine-Year Schooling, qui ne concerne pas son fils, Purnima Periacarpen estime que cela a de bons comme de mauvais côtés. De citer qu’«à travers ce système, une fois le Grade 6 atteint, l’élève qui aurait échoué pourra quand même poursuivre sa scolarité jusqu’en Grade 9».
Interrogée, Noëlline Chavreemootoo, Liaison Officer à la Hurrypersad Ramnarain Government School depuis 12 ans, se dit honorée de l’accomplissement des élèves qui ont réussi aux examens du CPE, dont Nesen Periacarpen. Comme la mère de ce dernier, elle attribue son succès en partie aux enseignants.
Par ailleurs, un lauréat de la cuvée 2008, se rappelle Noëlline Chavreemootoo, avait fréquenté cette école.
Muhammad Azhar Surroop, de la Surtee Soonee Government School

Vingt-deux. C’est le nombre d’unités qu’a obtenues Muhammad Azhar Surroop, élève de la Surtee Soonee Government School. La suite de son parcours scolaire, c’est au Piton State College qu’il devrait normalement la poursuivre. Cela, même si ses parents, chauffeur et mère au foyer habitant Vallée-Pitot, considèrent que l’endroit se trouve un peu loin de leur domicile.
Shamimtaz Surroop, la mère de Muhammad Azhar Surroop, avoue avoir été très sévère lorsqu’il s’agissait des examens du CPE. Un tel succès est dû non seulement au travail acharné de son fils, lâche-t-elle, mais surtout à celui des instituteurs.
Interrogée, B. Safinah Oozeerkhan, la maîtresse d’école de la Surtee Soonee Government School, affirme que «c’est une fierté pour l’institution, surtout une école ZEP». Cela, même si elle s’attendait à 54 % de réussite au lieu des 52 % enregistrés. De faire ressortir que cette année encore, plus de filles ont réussi.
Maintenant que ses efforts ont payé et que l’étape d’angoisse avant la proclamation des résultats est passée, Muhammad Azhar Surroop confie vouloir une console de jeu vidéo connectée à la Wi-Fi.
Lakshita Bachoo, de Bois des Amourettes Government School

Lakshita Bachoo, élève de l’école ZEP Bois des Amourettes, n’est pas surprise de ses résultats. Deux A+ en anglais et en histoire et géographie et quatre A en mathématiques, français, sciences et hindi. Elle affirme qu’elle «a travaillé très dur» pour en arriver là. Notamment en prenant des leçons particulières tous les jours, sauf les vendredis. La jeune fille poursuivra son parcours scolaire à la France Boyer de la Giroday State Secondary School.
Était-elle stressée avant de connaître les résultats ? «Pas vraiment, je m’y attendais.» Et pendant ses années à l’école ? «Non plus. J’ai travaillé dur, mais je ne me sentais pas stressée», indique toute timide celle qui adore l’anglais, l’histoire et la géographie.
À l’école, ses enseignants la décrivent comme une élève appliquée. Lakshita Bachoo a toujours été première en classe, avancent-ils. De préciser qu’ils attribuent son succès à des parents impliqués. «Sa maman est là presque tous les jours à s’inquiéter du progrès de son enfant», explique un enseignant.
Lakshita Bachoo est fille unique. Son père est un Human Resource Officer et sa mère est une femme au foyer.
Qu’a demandé la jeune fille au Père Noël en guise de récompense ? «Depuis la Standard 4, mon papa m’a promis un laptop si j’ai de bons résultats…»
Tushina Sajanah, de Bambous ‘A’ Government School

Jamais deux sans trois. Tushina Sajanah, une des camarades de classes d’Elie Payet et de Joshua Sakoury, a elle aussi obtenu de bons résultats. Après Bambous, elle ira au Lorette de Quatre-Bornes. «Je savais que j’avais commis quelques fautes, mais j’étais tout de même confiante», dit-elle. Pendant l’année scolaire écoulée, elle a consacré pas mal de son temps aux révisions, quitte à moins dormir. D’ailleurs, dès le deuxième trimestre, elle a constaté une amélioration de ses résultats.
Tushina Sajanah ne cache pas que l’approche des résultats était un peu stressante. Mais depuis hier matin, elle pense déjà à la rentrée. Elle va même jusqu’à conseiller les futurs élèves du primaire qui ne passeront pas par le CPE. «Peu importe le système, il faut être assidu au travail», affirme Tushina Sajanah.
Elie Payet, de Bambous ‘A’ Government School

Elie Payet, 11 ans, figure parmi les trois élèves ayant décroché 23 unités aux derniers examens du CPE à Bambous ‘A’ Government School. Le garçonnet ne cache pas sa fierté d’avoir obtenu ce résultat même s’il ne s’y attendait pas. «Après les examens, je suis allé aux leçons et nous avons refait le papier. Je me suis rendu compte que j’avais laissé quelques fautes»,dit-il, les yeux pétillants.
La scolarité d’Elie Payet n’a pas été des plus simples. Il est arrivé des Seychelles en compagnie de sa mère à l’âge de six ans et a par la suite rejoint l’école de Bambous. Le premier problème auquel il a fait face a été la langue. «Je ne comprenais pas mes amis et mes instituteurs. Mais grâce à l’aide de tous, j’ai vite appris le créole. Après un an, ça allait mieux», explique-t-il.
C’est à partir de là, dit-il, qu’il a pu vraiment commencer à suivre ses classes. Pour lui, la technique de la réussite n’est pas compliquée : suivre les consignes des enseignants et des parents. «Kan tas lor enn kestion, bizin pa perdi létan lor la», lâche-t-il. Son père, un Mauricien, est cuisinier dans un hôtel et sa mère est femme de ménage. Pendant les vacances, c’est son grand-père qui s’occupe de lui et de son petit frère de cinq ans.
Joshua Sakoury, de Bambous ‘A’ Government School
Joshua Sakoury, l’ami de classe d’Elie Payet, a obtenu les mêmes résultats, soit 23 unités. Le jeune garçon se dit ravi. Pour réussir, dit-il, il n’y a pas d’autres secrets que les révisions.
Bien que Joshua Sakoury ait connu des adversités cette année, il a réussi haut la main ses examens du CPE. Sa grand-mère, qui s’occupait de lui depuis le décès de sa mère, est morte. Depuis, c’est son oncle qui le suit et le soutient dans ses études.
Joshua Sakoury a décroché une place au Piton SSS. Mais même si la nouvelle lui vient comme une récompense de ses efforts, il a l’intention de faire des démarches pour changer d’école. «Piton est trop loin de chez moi et je tombe malade lorsque je voyage en bus», explique-t-il.
C’est pour cette raison que son oncle entamera les démarches pour qu’il aille au John Kennedy College.
Ansya Vireen, de la Stanley Government School

Vingt-quatre. C’est le nombre d’unités qu’a obtenues Ansya Vireen, scolarisée à la Stanley Government School. Originaire de la localité, la jeune fille de 11 ans, qui vit avec sa grand-mère, Linda Vireen, a réussi dans toutes ses matières, y compris l' hindi. Celle qui a fréquenté l’école de Stanley depuis la maternelle est d’ailleurs première de son école. «Pendant que mes amis étaient en classes de langues orientales, je n’avais rien à faire. Donc, j’ai décidé d’apprendre l' hindi», lâche Ansya Vireen. Elle a commencé en Standard 2 et ne regrette pas son choix.
Depuis toute petite, Ansya aimait l’école, avance sa grand-mère. Elle a toujours tout fait pour réussir. Mais la vie de sa petite-fille ne se résume pas à l’école et aux leçons particulières. Elle est scoute depuis longtemps et les sorties avec le groupe, souligne la jeune fille, ont entre autres contribué à son succès.
Réussite de 80 % pour une école Sens
<p>Douze des 15 élèves de la Ruth School, gérée par la Special Educational Needs Society (SENS), ont réussi aux examens du CPE. Ce qui amène le taux de réussite à 80 %. Selon Jacqueline Forget, membre fondatrice de SENS et psycho clinicienne, il s’agit de résultats exceptionnels. «<em>Six filles et six garçons</em> <em>ont réussi. Trois des garçons ont échoué mais</em> <em>un s’est qualifié pour</em> <em>les épreuves du </em>resit», dit-elle. D’ajouter que bien qu’en étant dyslexique, une des filles a obtenu un A en anglais.</p>
Publicité
Publicité
Les plus récents




