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Dhiraj Sookur: «Les conseils de district manquent d’autonomie»
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Dhiraj Sookur: «Les conseils de district manquent d’autonomie»

L’élection des présidents de conseil de district se tiendra entre le 20 et le 28 décembre. Alors que son, mandat tire à sa fin, Dhiraj Sookur dresse un bilan de ce qu’il a accompli durant les deux années écoulées.
Après deux ans à la tête du conseil de district de Pamplemousses, vous devrez bientôt laisser la place à un nouveau président. Vos sentiments ?
Le temps passe très vite. Mes deux années à la présidence du conseil de district ont été formidables ; riches en expériences. J’aimerais ajouter que durant mon mandat, j’ai eu le soutien de tous les conseillers et membres du personnel du conseil de district.
Diriez-vous que sous votre présidence, le conseil a bien fonctionné ?
(Il hésite à répondre). Oui. En fait, je peux dire que j’ai eu de la chance car au moment où j’ai pris mes fonctions, les caisses du conseil n’étaient pas vides. Nous avions quelque Rs 10 millions à notre disposition et nous avons utilisé cette somme pour démarrer plusieurs petits projets à travers les différents villages du district. Nous avons aussi pu compter sur le soutien du Local Development Fund.
Pourquoi cette hésitation ?
Mon parcours n’a pas été tout le temps facile.
Expliquez-vous.
S’il est vrai qu’au niveau des finances, tout allait bien au départ, par la suite, la situation s’est compliquée étant donné que les fonds dont nous avions besoin pour la réalisation de nombreux projets ont été décaissés avec beaucoup de retard. Et pour ne rien arranger, nous n’avons pas obtenu les montants que nous attendions. À un moment donné, j’avais le sentiment que le conseil de district de Pamplemousses était désavantagé par rapport à l’autre conseil de district du Nord (celui de Rivière-du-Rempart, NdlR), qui recevait un financement plus important.
Néanmoins, je dois remercier le gouvernement qui a été à mes côtés durant les épreuves, quand nous étions en manque de fonds. Début février, par exemple, lorsque la région a été frappée par des pluies torrentielles, l’État a déboursé Rs 30 millions pour aider les victimes et réparer les dégâts.
À part les problèmes financiers, y en a-t-il d’autres auxquels vous avez dû faire face en tant que président ?
Hormis les finances, la collecte des ordures m’a donné du fil à retordre depuis le début de l’année. Comme la compagnie qui avait obtenu le contrat y relatif n’avait pas réglé les salaires de ses employés, ils ont arrêté de travailler. Nous avons tenté à plusieurs reprises d’avoir recours aux services d’une autre entreprise mais n’avons pu avoir l’aval du ministère des Collectivités locales à ce propos. Les procédures ont pris trop de temps et les habitants des villages qui tombent sous notre juridiction ont été pénalisés.
Mais le conseil n’est-il pas en mesure d’offrir ce service sans l’aide d’une compagnie privée ?
Non, pas du tout. Nous ne sommes pas équipés comme il le faut. Nous avons bien des camions mais ils ont plus de vingt ans. L’effectif dont nous disposions dans ce département était aussi insuffisant mais récemment, le ministère a recruté du personnel et bientôt, un appel d’offres sera lancé pour la collecte des ordures. Le conseil craint toujours que ce service ne soit pas assuré convenablement ; il est très important.
D’autres soucis ?
Oui, celui des terrains vagues. Nous en avons recensé 1 300 dans le district, dont certains n’ont pas de propriétaires. À Baie-du-Tombeau uniquement, ces terrains sont au nombre de 500 environ et nous recevons de nombreuses plaintes les concernant car souvent, ils sont convertis en dépotoirs. Le conseil a réa- gi et commencé à contacter les propriétaires. Nous avons aussi procédé au nettoyage de quelques-uns des terrains vagues.
En parlant de problèmes, j’aimerais également aborder la question de l’autonomie des conseils de district. Les conseils ne respectent pas tous le Public Procurement Act comme il se doit et je trouve que cela est bien. À mon avis, cette loi constitue un obstacle à notre fonctionnement, surtout pour ce qui est des procédures qu’elle implique. De plus, nous ne sommes pas indépendants et n’arrivons pas à être à l’écoute des habitants.
Passons maintenant aux aspects plus positifs de votre mandat…
Même avec un petit budget, nous avons réalisé plusieurs projets, au niveau des infrastructures sportives en particulier. Ainsi, le conseil a fait en sorte que presque tous les terrains de football du district soient éclairés. Des drains ont aussi été construits dans les villages affectés par les inondations.
Un regret ?
(Il marque une pause) Non, pas vraiment… Après dix-huit ans comme conseiller, je ne m’attendais pas à être président du conseil de district et pour cela, je suis très reconnaissant envers le gouvernement. J’ai eu l’occasion de servir la population. Malgré tout, en termes de projets, mon seul regret est que je n’aie pu lancer la construction d’un nouveau bâtiment pour abriter le conseil de district.
Avez-vous des projets pour 2017 ?
(Avec un grand sourire) Je suis ravi de retourner au club de foot que j’ai fon- dé avec d’autres villageois à Congomah. Pendant les deux années de mon mandat, les membres du club ont beaucoup ressenti mon absence. Je compte donc rattraper le temps perdu.
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