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Aurélie Alcindor: « Sans sacrifices nous n’avons rien d’extraordinaire »
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Aurélie Alcindor: « Sans sacrifices nous n’avons rien d’extraordinaire »

Aurélie Alcindor, spécialiste du 200 et du 400 m, s’envole pour les Etats-Unis d’Amérique le 31 décembre. Elle passera une année au Cowley College afin d’acquérir les « 24 credit hours » nécessaires avant son entrée à l’Oklahoma Baptist University en janvier 2018. Grâce aux bons offices de Ricky Wai Choon, ancien athlète mauricien établi au pays de l’oncle Sam, la jeune sprinteuse redonne vie à l’axe USA – Maurice et aux opportunités présentes dans la filière sport-études.
Une nouvelle aventure commence pour vous le 31 décembre, date à laquelle pour partez aux USA pour intégrer une filière sport-études. Comment vous sentez-vous à quelques jours maintenant de ce grand départ ?
J’ai obtenu une chance unique que je ne compte, bien évidemment, pas lâcher. Toute ma vie, je ne me suis donnée, je ne me suis consacrée qu’au sport. Contrairement aux autres jeunes, je ne suis pas vraiment intéressée par les boîtes de nuit ou les sorties pour faire la fête! J’ai, par moments, beaucoup négligé mes études en me consacrant à ma passion pour l’athlétisme mais en grandissant, je me suis rendu compte que les études sont tout aussi importantes, surtout si je veux avoir un avenir prometteur.
Comment est-ce que ce rêve est devenu réalité ? Quel rôle a joué Ricky Wai Choon, ancien athlète vivant aux Etats-Unis, dans la concrétisation de ce projet ?
Il y a quelques années maintenant, j’ai changé d’entraîneur. Eric Milazar est, pour moi, un coach exceptionnel qui croit énormément en mes capacités et me motive toujours ! Il a aussi été d’une grande aide dans mes décisions ! Et je le remercie du fond du cœur ! Eric était avec moi au Brésil. Il a été le premier à m’annoncer que Ron Davis et Ricky Wai Choon souhaitaient m’ouvrir la porte des USA par le biais d’une bourse sport-études. J’étais un peu perdue dans un premier temps mais Eric m’a vite rassurée et aidée à prendre la meilleure des décisions!
Vous devrez passer une année au Cowley College afin d’acquérir les « 24 credit hours » nécessaires avant votre entrée à l’Oklahoma Baptist University en janvier 2018. Etes-vous prête à relever ce défi ?
Je me sens aujourd’hui prête à relever ce défi et très motivée à briller, non seulement en sport, mais aussi dans les études ! Je veux que mes parents soient fiers de moi et que moi aussi je puisse l’être! Ma réussite sera synonyme de récompense pour mes parents qui m’ont tout donné.
Dans quelle filière allez-vous étudier ? Dans quelle épreuve allez-vous vous spécialiser ?
Je vais me spécialiser dans l’éducation physique et sportive. J’ai toujours rêvé devenir professeur d’éducation physique et sportive.
A l’Oklahoma Baptist University, vous serez entraînée par le « head-coach » Ford Mastin, celui-là même qui avait entraîné les Mauriciens Gilliane Quirin, Désiré Pierre-Louis et Dominique Chan Low. Etes-vous consciente que vous ouvrez un nouveau cycle dans cet axe Maurice – USA ?
Je reste persuadée que quand nous voulons quelque chose de tout notre cœur et que nous y travaillons, nous finissons forcément par y arriver! Il faut juste être patiente et avoir l’envie d’y arriver ! Si cette année j’ai été aux Jeux olympiques, ce n’est pas par chance, je me suis battue pour y arriver, je me suis entraînée très dur et cela pendant des années. Participer aux J.O. a toujours été mon plus grand rêve et aujourd’hui, grâce à ma persévérance et mon envie de réussir, mon rêve se prolonge à travers cette nouvelle aventure.
Vous allez écrire aussi une nouvelle page d’Histoire puisque l’Oklahoma Baptist University avait aussi accueilli Judex Lefou, Christian Boda et Ricky Wai Choon. Il y a 26 ans, en 1990, ils avaient écrit l’Histoire de cette université en ramenant le premier trophée de Champion National. Vous sentez-vous l’âme d’une héritière de cette glorieuse époque ?
A mon retour à l’île Maurice, mes parents ont été aussi ravis de la nouvelle et ils ont aussitôt répondu à la convocation du président de l’association, Vivian Gungaram. Celui-ci a su trouver les mots justes pour m’encourager à saisir cette opportunité! Depuis, Ricky Wai Choon m’a toujours soutenue ! Il m'est d’une grande aide et je dois dire que c’est grâce à lui que les démarches ont abouti ! Ricky est pour moi une vraie source d’inspiration ainsi que d’autres grands athlètes qui ont été en bourse sport-études en Amérique.
Quelles sont vos ambitions à l’orée de votre carrière universitaire ?
Tout comme les athlètes mauriciens qui m’ont précédée aux USA, je souhaite faire honneur à ma patrie grâce à ce sport-études ! A ma famille également.
Outre l’aide précieuse de Ricky Wai Choon, qui a contribué à faire s’ouvrir des portes aux USA, quel rôle ont joué et jouent vos parents dans votre parcours d’athlète ?
Mes parents sont, pour moi, le modèle parfait. Mon plus grand rêve serait d’être comme eux, de former un couple idéal. Ce sont des parents plus que formidables ! Ma maman a été, dès mon plus jeune âge, ma meilleure amie, ma conseillère et ma confidente, celle qui trouve toujours les bons mots. Elle me fait confiance et moi aussi, elle sait toujours ce qui est bon ou mauvais pour moi et comment me remettre sur les rails ! Toute fille rêverait sûrement d’être un jour comme Beyoncé ou Rihanna mais moi je rêve d’être comme ma maman. Quant à mon père Clifford, qui est un ancien sergent de la Special Mobile Force, il est aussi ancien athlète et champion de triple saut. Il est mon idole, celui qui m’a inspirée, qui m’a incitée à me diriger vers l’athlétisme.
Comment est-ce qu’ils continuent de vous soutenir en ce moment ?
Mes parents m’accompagnent toujours financièrement dans ce projet. Ils étaient là quand j’ai passé le TOEFL, le test d’évaluation du niveau d’anglais. A mesure que l’heure du départ approche, je réalise que ce n’est pas facile de partir, seule, loin de sa famille. Mes parents me soutiennent également à ce niveau.
Comment est-ce que votre père a influé sur vos choix, sur votre réussite ?
Derrière son grand physique se cache un vrai héros, le meilleur de tous. Après le rêve d’être comme maman, j’espère trouver un époux comme papa. Malgré les hauts et les bas, je n’ai jamais manqué de rien, il a toujours fait de son mieux et le fait toujours pour que nous ne manquions de rien à la maison. Aujourd’hui nous avons une maison de rêve grâce aux sacrifices et aux efforts de mon père. J’ai tout ce dont j’ai besoin ainsi que mon frère !
C’est un peu son rêve aussi que vous poursuivez et réalisez ?
Si aujourd’hui je ne manque de rien, c’est parce qu’il y a quelques années maintenant mon père a dû prendre la décision d’aller travailler dans un pays étranger, la Mauritanie, afin obtenir un meilleur salaire qu’ici. C’est ainsi qu’il a pu nous offrir une vie plus agréable ! Ce n’est malheureusement pas facile de ne pouvoir profiter de son père au quotidien, mais ce sont les sacrifices auxquels il faut consentir si nous voulons avoir de meilleurs lendemains. Voilà pourquoi moi aussi j’ai pris la décision de partir à l’étranger en bourse sport-études! Je suis consciente que sans sacrifices nous n’avons rien d’extraordinaire.
Votre départ pour les USA est la preuve qu’intégrer une filière sports-études à l’étranger est toujours possible à condition que les athlètes éligibles aient l’encadrement nécessaire à Maurice ?
Ma toute première médaille, je l’ai obtenue au « Sports Day » de la SMF. J’avais terminé première du 50 m et mon père premier du 100 m le même jour ! Mais j’étais encore petite ! J’ai donc débuté le sport à l’école primaire, à l'école RCA de Saint-Pierre. Je courais le cross-country, je me débrouillais plutôt pas mal car j’ai été championne à plusieurs reprises. Mais une fois au collège Adventist à Phoenix, j’ai pris goût au sprint. Cela n’a pas toujours été facile, j’ai eu plusieurs déceptions, mais je remercie ma prof d’éducation physique et sportive, Marie-Hélène Armand, qui m’avait fortement motivée après une défaite ainsi que monsieur Tito. Je voulais abandonner le sport ! C’est à partir de là que tout a vraiment commencé pour moi car un an après, j’étais médaillée d’or sur 80 m aux Intercollèges.
C’est à ce moment-là que mes parents ont décidé de me trouver un entraîneur au stade Maryse-Justin. Mon premier coach a été Steve Legentil. Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps vraiment pour percer car ma première sélection en équipe nationale s’est produite aux Jeux de la CJSOI en 2010. Depuis je suis toujours fidèle au 400m !
C’est un rêve que vous espérez possible pour d’autres athlètes mauriciens également ?
Oui, c’est la chance d’une vie. Je tiens à remercier les gens qui me soutiennent : mes parents, mon coach, Ricky Wai Choon, le président de l’association, le Trust Fund, le ministère des Sports, mes amis, ainsi que mes proches, plus particulièrement ma cousine Béatrice et son mari Daniel Zdrodowski qui résident aux USA.
Il sera important pour vous donc de montrer la voie…
Ma vie prendra une tournure radicale dès le 1er janvier 2017 et je suis persuadée que grâce à mon envie de réussir, cette nouvelle année sera l’une des meilleures ! Je suis déterminée comme jamais à me consacrer à mes études et au sport! Même si je sais que ce ne sera pas une partie de plaisir, je garde en tête que c’est pour un bel avenir que je le fais!
Sport, musique et randonnée

Aurélie Alcindor, 22 ans, habite Saint-Pierre. Sa passion première est bien évidemment le sport, plus précisément l’athlétisme. Mais elle aime bien la musique et le chant aussi, la randonnée, la nature et surtout la plage.
Aurélie fait partie d’une « famille vraiment formidable ». Celle-ci se compose d’un grand frère âgé de 27 ans - Patrice est marié et s’est installé en Australie avec sa femme Laëticia que notre future étudiante considère comme sa grande sœur - et de ses parents Clifford et Doris qui sont à ses yeux « le modèle parfait ». A tel point que son plus grand rêve est de parvenir à construire comme eux, un jour, le « couple idéal ».
Aurélie Alcindor en quelques chiffres :
<p><strong>2016 </strong><br />
200 m : 24.23* (Championnats d’Afrique, Durban)<br />
400 m : 54.93*(Championnats d’Afrique, Durban)<br />
Records personnels<br />
<strong>2015 </strong><br />
200 m : 24.20 (Championnats nationaux Vital) <br />
400m : 54.95 (Open d’Afrique du Sud)<br />
<strong>2014 </strong><br />
200m : 25.19 <br />
400m : 56.47 (Championnats nationaux, 28 juin)<br />
<strong>2013 </strong><br />
200 m : 24.99 <br />
400 m : 58.81 (Meeting International, Bambous) <br />
<strong>2012 </strong><br />
200 m : 25.62 <br />
400 m : 58.85 (Meeting International, Bambous) <br />
<strong>2011 </strong><br />
200 m : 25.54 <br />
400m : 57.70 (Rencontre Maurice – Réunion)</p>
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