Publicité
Rencontre avec Enzo Couacaud, joueur de tennis professionnel : «La vie sur le circuit est particulière»
Par
Partager cet article
Rencontre avec Enzo Couacaud, joueur de tennis professionnel : «La vie sur le circuit est particulière»

«Le Mauricien», c’est ainsi qu’on désigne Enzo Couacaud à la Provence Tennis Académie. Un surnom qui coule de source. Bien qu’il concoure sous la bannière française, c’est à Maurice qu’il a vu le jour. Le 1er mars prochain, Enzo Couacaud fêtera ses 22 ans. Comme il y a dix ans, le joueur caresse le même rêve : jouer les premiers rôles sur le circuit professionnel. Mais entre ce rêve et la réalité du haut niveau, Enzo Couacaud l’a compris : «Il faut s’armer de patience. L’ascension sur le circuit ATP peut être longue et difficile.»
Cette réalité, Enzo Couacaud ne pensait pas y être confronté. «Quand on est à Maurice, on se sent protégé.» Mais en allant explorer d’autres territoires, Enzo Couacaud l’a réalisé rapidement. «Il faut travailler et apprendre à éviter des pièges.»
Le petit garçon qui suscitait l’émerveillement de plus d’un à chaque fois qu’il montait sur les courts du centre national de tennis, a visiblement mûri. Néanmoins, sa passion pour la petite balle jaune est restée intacte. Elle s’ajoute à une forte dose de lucidité. «Sur le circuit, le talent ne suffit pas. Il faut aussi bien s’entourer et faire les bons choix», dit-il.
Chez les pros depuis 2012, il a été à l’académie Mouratoglou pendant quatre ans avant de se tourner vers la Fédération française de tennis. «J’y ai passé un an. Après, j’ai passé quatre à cinq mois sans entraîneur avant d’intégrer le centre d’Aix-en-Provence», rappelle-t-il. Et avec Lionel Zimbler comme coach, le joueur se dit bien accompagné.
Le Franco-mauricien a encaissé des coups durs. «J’ai dû panser beaucoup de blessures.» Inflammation du coude et déchirure au mollet font partie de la liste des bobos qu’il a dû traiter. «La chance que j’ai eue est que ce n’était jamais assez grave pour envisager des interventions chirurgicales», poursuit Enzo Couacaud. Bien qu’il ait été secoué mentalement, Enzo Couacaud n’a jamais envisagé de ranger sa raquette. «C’est vrai que j’ai eu des doutes. C’est un peu normal. Le tennis c’est aussi une expérience humaine. La vie sur le circuit est particulière», poursuit-il.
Cette singularité, Enzo Couacaud s’en accommode. Il voit au-delà des difficultés. «Grâce au tennis, j’ai vécu des moments magiques.» Le joueur a participé aux quatre Grand Chelem, soit Roland-Garros (2014 et 2015), Wimbledon (2015), l’Open d’Australie (2014 et 2015) et l’US Open (2011 et 2012 chez les juniors).
«L’émotion que suscitent ces grands tournois est indescriptible. On vit le moment au présent mais on n’oublie jamais ses passages à Roland-Garros ou Wimbledon», dit-il. Actuelle- ment 413e mondial, Enzo Couacaud est le 41e meilleur joueur français. En ce début de saison, il se sent en confiance. En décembre dernier à Jakarta, il a conclu 2016 en beauté en remportant deux Futures.
«Pour l’instant, je vais m’ajuster dans ces tournois avant d’entamer les Challengers», indique-t-il. Le jeune homme veut prendre son temps. Il a appris à ne pas se presser. Pour ses deux semaines à Maurice, il savoure chaque instant. Comme chaque année, il est venu reprendre des forces et quittera Maurice le 30 courant mais dit ne pas savoir où il débutera la saison 2017. «Je ne sais pas encore», nous a-t-il mentionné lors de la rencontre.
Mais comme l’Indonésie lui a bien réussi en décembre, il se pourrait qu’il y retourne pour le Combiphar Indonesia Open 2017. Le Futures doté d’un cachet de 15 000 USD se tiendra du 6 au 12 février. L’objectif sera de grappiller le maximum de points pour se rapprocher de son meilleur niveau (206e mondial). Ce classement remonte à 2015. «Ma meilleure année», lâche le joueur. En début de saison, Enzo Couacaud s’était montré très solide avec, notamment, une demi-finale au Challenger de Cherbourg. Il avait également bien résisté à ses adversaires du Top 200 et avait surtout atteint le troisième tour des qualifications.
Enzo Couacaud a les armes pour rivaliser sur le circuit Challenger. Son parcours chez les juniors peut attester de son talent. Champion d’Europe en 2012, Enzo Couacaud nourrit l’envie de réussir. «Je sais qu’au sommet, il y a une rude bagarre. Les joueurs jouent pendant plus longtemps. Il y a peu de place pour les jeunes», constate-t-il. En effet, le n°1 mondial Andy Muray a 29 ans. Gaël Monfils, qui est le n°1 français et 69e mondial, a 30 ans. Mais il s’inspire de ces grands noms. Djokovic, Nadal et Federer ont bien débuté quelque part.
Publicité
Publicité
Les plus récents




