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Expulsés de leur maison à Rivière-Noire: «Je suis prête à payer un loyer»
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Expulsés de leur maison à Rivière-Noire: «Je suis prête à payer un loyer»

Au ministère du Logement et des terres, on est catégorique (voir encadré) : «On ne peut cautionner les gens qui sont dans l’illégalité.» Reste que les Colfir, eux, ne se considèrent pas comme des squatters. Bien qu’ils soient, depuis samedi 1er avril, des sans-abri. Cette famille de Rivière-Noire – ils sont plus de dix – a été expulsée sans ménagement de la maison en tôle dans laquelle elle vivait depuis plus de 50 ans, sur le terrain familial (voir plus loin).
Terrain familial
<div style="text-align: center;"><img alt="" src="/sites/lexpress/files/images/squatters-3.jpg" /><br />
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<p>La situation est difficile à supporter pour Fanfan, le patriarche de la famille. <em>«Cela fait plus de 50 ans que j’habite dans cette maison, </em>dit-il, la voix enrouée<em>. C’est à la sueur de mon front que j’ai réussi à construire cette maison en tôle. Aujourd’hui, je me retrouve à la rue.»</em> Ce qu’il trouve le plus triste, c’est que c’est un membre de sa propre famille qui le jette à la porte. <em>«Mon neveu, qui a hérité de ce lopin de terre, a décidé de le revendre à une tierce personne. Et c’est ce dernier qui nous a expulsés.»</em> En fait, le nouvel acquéreur leur a demandé de vider les lieux en septembre 2016. La famille Colfir avaient jusqu’au 28 février pour le faire.<br />
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<div style="text-align: center;"><img alt="" src="/sites/lexpress/files/images/squatters-2.jpg" /></div>
Antonella Colfir, 35 ans, a grandi dans cette maison. Et elle concède volontiers que sa famille aurait dû quitter ce terrain depuis le 28 février. «Mais ce n’est pas de notre faute si nous n’avons pu nous en aller.» À ses dires, toutes les démarches qu’elle a entreprises pour obtenir une nouvelle maison n’ont pas abouti. «J’ai frappé à maintes reprises à la porte du ministère du Logement, sans réussite.» De lancer qu’elle est prête à payer pour une maison. «Je ne veux pas que mes enfants gardent des séquelles de cet épisode traumatisant.»
N’empêche que c’est à même le sol, sur le chemin, que cette famille dort. «Samedi soir, on priait pour que la pluie ne tombe pas.» Lorsque nous sommes allés à la rencontre d’Antonella, elle se posait une question : allait-elle pouvoir envoyer ses enfants à l’école ce lundi 3 avril ? «Nous n’avons pas d’eau, impossible de se laver. Alors, comment je vais préparer mes petits ?»
«Le gouvernement ne peut donner des terrains à tout le monde»
<p>Au niveau du ministère du Logement et des terres, on conseille à la famille Colfir de se tourner vers la <em>National Empowerment Foundation</em>. Et si l’on dit comprendre <em>«l’aspect humain»</em> de cette histoire, n’empêche, fait-on ressortir, qu’<em>«il y a beaucoup de gens qui font des économies pour devenir propriétaire d’une maison ou d’un lopin de terrain. Si le gouvernement offre des terrains à bail à tout le monde, il ne suivra pas la politique qu’il a lui-même instaurée».</em><br />
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Cuisine en plein air
<div style="text-align: center;"><img alt="" src="/sites/lexpress/files/images/squatters-1.jpg" /><br />
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<p>Au menu pour le dîner, dimanche 2 avril soir : du poisson. C’est dans un coin de la ruelle que se trouve la <em>«cuisine»</em> des Colfir. Elle consiste en une table de fortune sur laquelle repose un four et une poêle à frire. Dans un récipient repose le dîner du soir. <em>«Nous n’avons plus de frigo, du coup, il faut manger ce que l’on trouve»</em>, lâche Antonella.</p>
Une publication du quotidien BonZour!
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