Publicité
Ménopause: une gestion au cas par cas s’impose
Par
Partager cet article
Ménopause: une gestion au cas par cas s’impose

Pour une majorité des femmes, la ménopause est une période éprouvante car elle s’accompagne de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes régulières. C’était le sujet du Medical Update de jeudi dernier.
Plutôt que de subir cette période, qui peut durer entre sept et 12 ans, il vaut mieux qu’elles consultent un médecin car les options pour les soulager existent. C’est en substance le message du Dr Nuttan Tanna, consultante en pharmacie au Northwick Park Hospital en Grande-Bretagne. Jeudi dernier, elle a animé un Medical Update parrainé par Unicorn Ltd et modéré par la gynécologue Zeennat Aumeerally.
Depuis plus d’une vingtaine d’années, une panacée aux inconforts de la ménopause a été trouvée en la thérapie hormonale de substitution (THS), qui consiste à prescrire aux femmes des médicaments contenant de l’estrogène et de la progestérone. Or, en 2002, une étude américaine, la Women’s Health Initiative, menée auprès de 160 000 femmes de 50 à 79 ans, a révélé qu’après cinq ans sous THS, les femmes couraient le risque de présenter un cancer du sein, de faire un accident vasculaire cérébral ou une thrombose.
Après la publication des résultats de cette étude, la prescription de la THS a chuté en Grande- Bretagne et à travers le monde car les femmes focalisaient davantage sur le risque de cancer du sein. En 2015 en Grande-Bretagne, le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) a publié des recommandations par rapport à la gestion de la ménopause. Cet institut conseille aux femmes ménopausées qui souffrent de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes de consulter leur médecin généraliste ou médecin de famille. Et si le cas est compliqué, ce dernier les réfèrera à un spécialiste.
Alors comment bien gérer la ménopause ? La consultante en pharmacie, qui traite surtout de cas compliqués référés par des généralistes, indique qu’elle regarde d’abord l’historique médical de la femme, ses antécédents familiaux, son mode de vie et qu’elle aide la femme à décider si elle veut ou pas suivre la THS.
Il y a trois types de THS. «Pour certaines patientes, je recommanderai la THS, qui occasionne des saignements mensuels comme si qu’elles étaient encore réglées. Dans d’autres cas, je leur prescrirai la THS qui n’occasionne pas de saignements. Mais il y a une période d’ajustement dans ce deuxième cas car les femmes saigneront malgré tout, certaines beaucoup, d’autres peu. À partir de là, j’ai toute une gamme d’hormones à ma disposition à tester avec elles. Parfois, cela fonctionne du premier coup et à d’autres reprises, il faut changer les médicaments. Dans le cas des autres femmes qui ont subi une hystérectomie, je ne prescrirai que de l’estrogène», dit-elle en précisant que cela prend entre trois et six mois pour que ce traitement soit ajusté de façon optimale.
Le Dr Tanna ajoute que le rôle du médecin traitant est d’expliquer les bénéfices et risques de la THS à la femme et que la décision finale appartient à cette dernière.
Qu’est-ce que la médecine a à proposer aux femmes ménopausées qui refusent la THS ? L’option possible est la prise d’antidépresseurs en petites doses car il a été noté que ceux-ci contrôlent les bouffées de chaleur. «Mais le NICE conseille de ne pas les prescrire systématiquement.» Elle souligne qu’il existe aussi des traitements à base de plantes mais que les médecins ne sont pas certains de leur qualité et des dosages à prescrire pour que les femmes en retirent des bénéfices. «De toutes les façons, ils ne donneront pas d’aussi bons résultats que la THS. Lorsque les femmes nous sont référées, nous leur expliquons tout cela et nous leur donnons une brochure explicative pour les aider à mieux faire leur choix.»
«L’inconfort de la ménopause dure entre sept et 12 ans.»
Une autre des recommandations du NICE est la thérapie cognitive du comportement, menée par un psychologue ou un conseiller en psychologie. Ce professionnel aura des séances de travail avec la femme pour l’aider à entraîner son cerveau à se relaxer et ainsi réduire les bouffées de chaleur. «Mais la thérapie cognitive du comportement ne considère pas la densité osseuse, qui diminue avec la ménopause. Le médecin traitant devra alors prescrire en simultané du calcium et de la vitamine D, encourager la femme à faire de l’exercice physique et toujours évoquer avec elle les bénéfices et risques de ses choix.»
Après 65 ans, il n’est plus possible à une femme d’être sur la THS. Que préconise-t-elle alors ? «Il faudra lui prescrire un traitement pour les os et ce sont généralement la prise de biphosphonates que nous recommandons.»
Contrairement à la croyance populaire, les inconforts de la ménopause ne durent pas trois à quatre ans. Une étude américaine, la Study of Women’s Health Across the Nation, démarrée en 1994 et qui se poursuit, a révélé que les inconforts de la ménopause durent entre sept et 12 ans. «Donc, au lieu de les subir, il vaut mieux chercher une solution appropriée auprès de son médecin traitant», estime pour conclure le Dr Tanna.
Publicité
Publicité
Les plus récents




