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Commission d’enquête: la vente de Britam fait débat
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Commission d’enquête: la vente de Britam fait débat

L’ennemi à abattre: l’ex-ministre du Mouvement socialiste militant (MSM) Roshi Bhadain. Fraîchement constituée, la commission d’enquête présidée par l’ex-juge Bushan Domah sur la vente de Britam, une ex-entité de la British American Insurance (BAI) au Kenya, fait débat. S’agit-il d’un agenda politique ou y a-t-il vraiment des zones d’ombres entourant cette vente?
Selon des sources au MSM, s’il est question de dissiper des doutes quant à la vente de Britam, il est aussi question de neutraliser Roshi Bhadain. Cela afin de l’empêcher de faire des révélations liées aux agissements du gouvernement, alors qu’il était encore ministre de la Bonne gouvernance. «C’est rare que les séances de la commission d’enquête sur une telle affaire soient publiques», dit un membre du bureau politique du MSM. Un autre membre du parti soleil va plus loin. «Il y a eu des instructions pour cibler Bhadain.»
Du côté du Reform Party, on se demande même si l’arrestation de l’ex-ministre est à craindre. Le choix de Sattar Hajee Abdoula comme assesseur de la commission d’enquête est également controversé. Surtout qu’il a été évincé en tant qu’administrateur de la BAI après que l’Insurance Act a été amendé en 2015. À noter que l’autre assesseur est Imrith Ramtohul.
Comment les assesseurs sont-ils sélectionnés, justement ? Le ministre de la Bonne gouvernance, Sudhir Sesungkur, précise que cela est fait en fonction de la technicité du dossier. «Nous avons demandé l’avis du State Law Office avant de procéder aux nominations. Il n’y a aucun conflit dans le cas de Sattar Hajee Abdoula.»
Zones d’ombres
Le nouvel assesseur affirme, lui, que son travail d’administrateur de la BAI et son rôle d’assesseur sont deux choses différentes. «Je ne ferai aucun commentaire. Je dois d’abord en parler avec le président de la commission», déclare Sattar Hajee Abdoula.
Quelles sont les zones d’ombres dans la vente de Britam qui intriguent le gouvernement? Selon d’autres sources du MSM, c’est surtout le prix qui interpelle. Celui-ci s’élève à Rs 2,4 milliards, alors que la valeur de l’entité est estimée à Rs 4,5 milliards. Là encore, le sujet fait débat. «Les actions de Britam sont listées en bourse au Kenya. Après le crash de la BAI, le cours de Britam a automatiquement chuté. Et avec la chute de la valeur sur le marché, la vente rapporte moins. L’estimation était par rapport au prix du marché.»
Mais Sudhir Sesungkur réfute cette explication. «Aujourd’hui, nous avons à trouver Rs 9 milliards pour rembourser les détenteurs des polices d’assurance Super Cash Back Gold et Bramer Asset Management. Nous nous attendions à une somme conséquente pour la vente de Britam. Il faut savoir ce qui s’est réellement passé. Le cours de la Bourse peut être faible mais la valeur réelle de Britam est plus élevée. Pourquoi avoir accepté de conclure la vente si le cours de la Bourse était faible?»
Selon lui, quand une compagnie sud-africaine avait fait l’offre de Rs 4,5 milliards, le crash de la BAI était déjà connu. «Pour Britam, on parle quand même de 23 % d’actions. Le gouvernement avait déclaré que si les autorités kenyanes ne veulent pas que Britam soit racheté par des Sud-Africains, ils pouvaient nous faire la même offre (Ndlr, Rs 4,5 milliards) et ils étaient d’accord. C’est là qu’il y a un flou. Si les autorités kenyanes ont accepté de payer ce prix, pourquoi l’avoir vendu à moins cher selon la valeur des actions sur le marché ? Il n’y a rien en écrit à ce sujet.»
Il y aurait des fonds qui manquent par rapport aux différentes transactions, d’après le ministre. «Je n’ai eu aucune réponse qui soit satisfaisante.» Selon une source au MSM, il faut que Roshi Bhadain s’explique devant la commission, surtout qu’il y a des soupçons que l’argent est allé dans des comptes privés.
Bhushan Domah récemment cité
<p>Président de la commission d’enquête, Bhushan Domah est un ancien juge. Son nom a récemment été cité dans l’affaire Sun Tan. Dans un affidavit, le Directeur des poursuites publiques avait affirmé qu’un ancien juge, l’avait contacté pour le convaincre de démissionner. Il s’agirait de Bhushan Domah.</p>
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