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[Diaporama] Ti rouz, pêcheur des îles
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[Diaporama] Ti rouz, pêcheur des îles
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Sa passion, c’est la mer. Voguer sur ses eaux et profiter de ce qu’elle offre de mieux : ses poissons et ses fruits de mer. Grâce à elle, Jean Claude Menier a pu visiter plusieurs îles de l’océan Indien, dont Chagos et Diego Garcia.
Depuis son enfance, Jean Claude Menier, affectueusement surnommé Ti-Rouz, s’épanouit dans ses racines rodriguaises, en pratiquant sa passion pour la pêche. «Tout ce que je connais, c’est de mon père que je l’ai appris», confie-t-il.
Quand l’opportunité s’est offerte à lui, il n’a pas hésité à quitter femme et enfant pour «al tras mo lavi». Nazareth, Salomon, île Poire, Diego Garcia, toutes ces îles, il les a découvertes lors de ses expéditions. «C’était une jolie vie. Pas de bruit, pas de télévision, pas de voitures. C’est un coin tranquille. On a juste envie d’y rester. Péna dimounn pou fatig twa, sourit-il. Il n’y a pas de musique, pas de gros mots.»
Et puis, ces îles offrent des facilités en matière de nourriture. «Vous n’avez qu’à marcher sur la plage, à marée basse, pour trouver poissons, crabes, homards, ourites.» Mais, prévient-il, il faut faire attention aux requins. «Mem dan ti dilo zot manz to lipié.»
De préciser qu’aucun des pêcheurs n’avait le droit de rapporter de souvenir. «Cela faisait partie des règles des compagnies avec lesquelles nous travaillions. On n’avait ni le droit de toucher, ni de rapporter quoi que ce soit. Si jamais l’on voulait ramener quelque chose, il fallait le déclarer aux officiers du ministère de la Pêche. Et pour éviter ces formalités, je ne rapportais rien», lâche-t-il avec une pointe de regret.
Quid des conditions de travail ? Ce n’était pas la joie tous les jours : «Rien n’était bon. Mais il nous fallait travailler pour gagner notre vie. Nou pez néné, bwar délwil.» L’absence de sa famille finit, toutefois, par faire pencher la balance. «Nous les quittions pendant trois, voire quatre mois», raconte Ti Rouz.
Il nous relate l’un des trajets de Maurice à Madagascar dont il garde beaucoup de souvenirs. «Pour aller à Mada, nous prenions au moins quatre jours, mais pour rejoindre le port où nous devions aller, il nous en fallait au minimum huit. Ou dormi ou lévé, ou nek trouv lamer. La terre semblait si proche mais était pourtant si loin…»
Pour passer le temps sur le bateau, Jean Claude et ses amis trouvaient de quoi s’occuper. «Nous jouions aux cartes, aux dominos, ou nous écoutions un peu de musique. Il n’y avait d’ailleurs que ça comme passe-temps.» Ces aventures, il les a vécues pendant 15 ans.
La pêche à maurice, son gagne-pain

Rien ne lui a été offert sur un plateau. À force de persévérance, Jean Claude arrive à économiser et se payer un petit bateau qui lui permet de voguer dans les eaux plus profondes de Maurice. Le parcours fétiche de cet habitant de Baie-du-Tombeau : la côte du Morne. «Les pêcheurs sont plus sympas dans cet endroit. Personne ne vient empiéter sur le terrain de l’autre. Mais entre vous et moi, à Maurice, il faut faire 90 % de travail illégal pour arriver à vivre. Surtout que le ministère ne nous aide pas et ne nous donne pas de facilités avec les permis.»
Priscilla, celle qui fait battre son coeur

Elle s’appelle Priscilla. Et cette Sud-Africaine est aux petits soins pour celui qui fait son bonheur depuis 11 ans déjà. «Je préfère préparer ses repas tôt le matin pour m’assurer que rien n’est périmé. Puis, je vaque à mes occupations. Vers 17 heures, je vais l’attendre au bord de la mer. Tant qu’il ne rentre pas, je ne me sens pas rassurée. Des malheurs arrivent si facilement quand vous êtes en mer.»
La drogue nuit à la pêche

Jean Claude soutient que plusieurs drogués viennent perturber le travail des pêcheurs de Baie-du-Tombeau. «Leur seul problème, c’est de trouver au minimum Rs 300, histoire d’acheter leur saleté. Du coup, ils viennent saboter le travail.» D’expliquer, par exemple, que les drogués sont des adeptes de la pêche aux ourites. «Ils prennent une grosse brique qu’ils cassent en deux. Et vont les immerger dans la mer. Les ourites viennent alors faire un habitat dans ce trou, et ils les pêchent alors qu’elles sont encore toutes petites.»
Un travail assidu pour une bouchée de pain

Son travail démarre tous les soirs à partir de minuit. «De minuit à deux heures du matin, je vais avec mon neveu chercher des appâts. Nous attrapons des petits poissons avec un filet de pêche que nous transportons par la suite dans une grosse boîte.» Puis, direction son embarcation qui se trouve à cinq minutes de chez lui. «Ma femme a déjà préparé mon repas. Car ce n’est que vers 20 heures que je serai de retour. Quand la saison de pêche commence, c’est à peine si l’on a l’occasion de dormir. Si vous avez de la chance, vous arrivez à dormir trois ou quatre heures.»
«Maler dans bouteille», son album
Jean Claude Menier est aussi chanteur. Il a toujours eu un coup de coeur pour la musique. Avec son groupe d’amis, il réalise même son premier album, Maler dans bouteille. Si les morceaux n’ont pas rencontré le succès qu’il espérait, il ne baisse pas pour autant les bras. Bientôt, il sortira un second album.


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Une publication du quotidien BonZour!
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