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La contre-enquête décortiquée : Les condamnés de l’Amicale entretiennent l’espoir

9 août 2014, 14:53

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La contre-enquête décortiquée : Les condamnés de l’Amicale entretiennent l’espoir

La Commission nationale des droits de l’homme examinera le dossier «Wrongfully Convicted», monté par un panel d’avocats, redonnant espoir aux condamnés et à leurs proches.

Elle examinera le dossier qui démontrerait l’innocence des quatre condamnés dans l’affaire l’Amicale. C’est ce qu’a annoncé mardi la Commission nationale des droits de l’homme, redonnant ainsi espoir à Abdool Naseeb Keeramuth, aux frères Imran et Khaleel Sumodhee et à Shaffick Nawoor, qui sont emprisonnés depuis 2001 pour l’incendie meurtrier de la maison des jeux survenu en 1999. C’est un panel d’avocats qui a enquêté et rédigé le rapport intitulé Wrongfully Convicted. La Commission pourrait référer le dossier devant une Cour de justice si elle juge qu’il y a de nouvelles preuves dans cette affaire. Les proches des condamnés, eux, comptent aller au conseil privé de la Reine pour innocenter les condamnés qui purgent une peine de 45 ans de prison.

À la rue Maharatta, Plaine-Verte, les parents de Naseeb Keeramuth poussent un ouf de soulagement. «Enn lanket pou ouver, bann zanfan la inosan», disent Farook et Keyroo, qui n’ont jamais cessé de croire dans l’innocence de leur enfant. Ce dernier n’a pas vu grandir son propre fils qui a aujourd’hui 16 ans et vit avec ses grands-parents.

Flashback de Farook Keeramuth, 71 ans. Il indique que lorsque la maison de jeux l’Amicale était en feu à la rue Royale, Port-Louis, son fils était toujours au stade Anjalay à Belle-Vue-Harel, là où il y a eu des incidents qui ont éclaté dans les gradins après le match de football entre la Fire Brigade et les Muslim Scouts. Le septuagénaire précise que Naseeb, qui avait été arrêté pour hooliganisme, s’était échappé. «Si li ti aksepte ferme, li pa ti pou gagn case l’Amicale», déclare-t-il, avec tristesse. Il ajoute que des témoins sont venus de l’avant, affirmant avoir vu son fils incendier une voiture et prendre le volant de ce même véhicule. Ce qui, selon lui, ne semble pas plausible.

Regain d’espoir également pour les Sumodhee de Vallée-Pitot. D’autant plus qu’ils ont deux membres de leur famille, Imran et Khaleel, derrière les barreaux pour cette affaire. Ils ont conjugué leurs  efforts  et leurs finances pour aller devant le conseil privé de la Reine afin que justice soit faite pour ces deux hommes, condamnés injustement, selon la famille.

Une porte s’ouvre

Rafick Sumodhee, 55 ans, le frère aîné, fait ressortir que c’est la première fois qu’une porte s’ouvre dans ce combat pour la justice. Il se dit reconnaissant envers les hommes de loi et salue la Commission  nationale des droits de l’homme qui, dit-il, a pris en considération des «fresh compelling evidence».

Il raconte que le jour fatidique, Imran et lui regardaient l’émission hippique télévisée «Ligne droite».

Quant à Khaleel, il travaillait à ce moment-là dans une boulangerie à la rue Desforges, Port-Louis. Après les graves incidents qui sont survenus, ses deux frères n’ont pas été les seuls à être arrêtés. Rafick lui-même et son autre frère Fazil, qui est décédé en janvier cette année, sont restés derrière les barreaux pendant 18 mois sous une accusation provisoire de séquestration. Mais eux ont retrouvé la liberté  et aucune accusation n’a été retenue contre eux.

Pendant ces longues années, beaucoup d’événements se sont succédé. Nazida, l’épouse d’Imran, est décédée à la suite d’une longue maladie en 2011, laissant derrière elle leurs deux fils, âgés de 24 et 26 ans respectivement. L’aîné s’est fiancé il y a un an. Rozina, l’épouse de Khaleel, et leurs deux fi ls âgés de 21 et 23 ans, ne baissent pas les bras non plus.

 

 

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