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Jean-Marc Rivet: «C’est un travail commencé en 2008 par une petite équipe de passionnés»

1 septembre 2017, 07:23

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Jean-Marc Rivet: «C’est un travail commencé en 2008 par une petite équipe de passionnés»

Neuf ans après, la passion est toujours la même. Au sein de l’équipe organisatrice comme parmi les participants et spectateurs qui se déplacent tous les ans pour vivre, de leurs muscles ou de leurs encouragements, l’une des quatre courses figurant au programme du CIEL Ferney Trail. Jean-Marc Rivet, directeur de course, se réjouit de l’enregistrement, cette année, de plus de 3 000 personnes à la dixième édition de ce rendez-vous incontournable du calendrier des trails à Maurice prévu le 9 septembre prochain.

Le fait d’atteindre cette année la dixième édition du Ferney Trail éveille-t-il en vous un sentiment d’accomplissement ?

Oui, tout à fait. C’est un travail commencé en 2008 par une petite équipe de passionnés. La première édition regroupait environ 800 participants sur deux parcours. Aujourd’hui, pour notre dixième édition, nous avons un peu plus de 3 000 participants enregistrés sur les quatre parcours du CIEL Ferney Trail. Nous ne pouvons donc qu’être fiers et satisfaits du chemin parcouru. Mais le plus important est que la passion reste intacte ! Pouvoir motiver et unir une équipe d’une vingtaine de personnes sur plus de huit mois, et plus de 150 volontaires le jour-J, tous bénévoles, est pour nous la preuve que l’esprit du CIEL Ferney Trail est bien vivant. De plus, il y a la satisfaction de voir, chaque année, des milliers de Mauriciens et d’étrangers de tous âges vivre ensemble une formidable expérience à la rencontre de la nature et des autres participants.

Pourriez-vous nous décrire cet esprit du Ferney Trail ?

Le CIEL Ferney Trail est pour nous plus qu’une course, c’est une manière concrète d’illustrer les valeurs qui sont chères à notre entreprise, le groupe CIEL. C’est l’esprit du challenge mais aussi de la solidarité, du partage et de la découverte. Et ce, tout en étant fiers de notre identité mauricienne, qui inclut notre diversité sociale et notre patrimoine écologique.

Le meilleur bilan tient sans doute dans le fait que nous en sommes cette année à la dixième édition de cet événement. Cela peut paraître peu, mais à l’échelle mauricienne, où le trail s’est vraiment popularisé il y a environ cinq ans, c’est déjà un long parcours. Et cela montre que le CIEL Ferney Trail s’inscrit dans la durée, comme un véritable projet sportif, social et écologique. Le CIEL Ferney Trail est aujourd’hui le rassemblement «nature» sportif et de loisirs par excellence pour la famille, les amis, les sportifs aguerris et les débutants. Chacun se retrouve dans cet événement, avec quatre parcours différents, et le participant est aujourd’hui assuré de pouvoir passer un bon moment dans un cadre magnifique et unique. N’oublions pas que cet événement porte le label d’un sanctuaire naturel sans pareil à Maurice, La Vallée de Ferney, avec des espèces animales et végétales qui comptent parmi les plus menacées au monde.

Le Ferney Trail s’est-il enraciné rapidement dans le paysage local de l’effort vert ?

Tout à fait, le CIEL Ferney trail a été un événement pionnier de par son ampleur et son parcours, il y a une dizaine d’années. Il a ensuite participé à rendre le trail populaire tout en offrant un beau défi aux compétiteurs endurcis. Ce défi est encore plus motivant depuis deux ans avec le parcours de 50 km qui remplace celui de 35 km. Le CIEL Ferney Trail est donc bien enraciné dans le paysage local de l’effort vert comme vous le dites, mais il fait plus qu’être enraciné : il a participé à le créer, et il continue à le faire vivre, avec également des innovations à chaque édition. Aujourd’hui, nous comptons une bonne quinzaine de courses par an et malgré un certain effet de mode, nous sommes confiants que le CIEL Ferney Trail restera un événement incontournable, de par ses spécificités et son attention à être un vrai rendez-vous fun et familial en plus d’avoir un fort cachet sportif.

Toujours associé à la préservation de la nature, de la Vallée de Ferney et de ses hôtes, le CIEL Ferney Trail va-t-il célébrer, naturellement, ce mauricianisme qui, dans ce cas, est synonyme de patrimoine ?

Comme nous le savons tous, le patrimoine écologique de l’île Maurice est menacé. Il ne nous reste qu’un peu plus de 2 % de forêts endémiques, dont une bonne partie se trouve dans la région de Ferney. Il est important que les Mauriciens prennent conscience de cela. Et quoi de mieux, à travers notre événement sportif, que de conscientiser le public sur la beauté et la fragilité de notre écosystème ? Nous estimons avoir la responsabilité d’essayer, à notre niveau, de réveiller cette conscience écologique chez les Mauriciens. C’est un travail de longue haleine et nous ne gagnerons ce combat que si chacun y met du sien.

Cette dixième édition sera-t-elle fêtée avec plus d’entrain que les précédentes ?

Oui, nous avons voulu mettre l’accent sur l’inclusion en invitant des personnes autrement capables à participer au CIEL Ferney Trail, encadrées par nos employés. Nous avons aussi invité trois membres de l’Association Rodrigues Trail à venir avec leur joélette (NdlR : chaise porteuse) afin qu’un jeune autrement capable puisse vivre la course de 10 km. Il sera porté par une vingtaine de volontaires. Nous avons aussi plein d’autres petites surprises et grâce aux sponsors qui continuent année après année à jouer le jeu, nous sommes un mesure d’offrir des race packs bien garnis avec pleins de goodies. Nous avons aussi un nouveau logo et un nouveau slogan, «Bouzé Moris», afin de marquer cette dixième édition.

Quels en seront les temps forts ?

Nous ne voulons pas tout dévoiler et nous voulons garder la surprise pour toutes celles et tous ceux qui participeront à cette dixième édition. Le CIEL Ferney Trail est une expérience formidable, à vivre sur tous les parcours. Je peux quand même dire qu’il y aura plus d’animation, et un cachet mauricien bien particulier.

Sur le plan purement sportif que faut-il en attendre ?

– Le CIEL Ferney Trail fait partie de la ligue de l’association locale de trail, Rando Trail et Nature. Il n’a pas l’ambition de se positionner uniquement comme une compétition, ce qui ne veut pas dire que les parcours ne présentent pas de difficultés. Nous voulons cependant surtout que chaque participant, quelle que soit sa catégorie, y trouve ses marques, relève son propre défi et profite de l’expérience, quelle que soit la course choisie, le 4 km, 10 km, 20 km ou 50 km. Il y aura sûrement une belle compétition entre les trailers les plus forts sur les parcours intermédiaires et longs. Le parcours de 50 km, celui de la course reine, présente de nombreux défis techniques et propose une grosse difficulté dès la première partie, avec l’ascension de la montagne du Lion. Ce 50 km est vraiment une course unique et nous réfléchissons à lui donner prochainement une visibilité internationale.

Le Réunionnais Jean-Eddy Lauret ne sera pas des nôtres cette année. Il avait signé sa première victoire sur le tout premier 50 km de l’histoire du Ferney Trail l’année dernière

Le Réunionnais Jean-Eddy Lauret sera-t-il à nouveau de la partie, lui qui a triomphé sur les terres mauriciennes quatre fois de suite ?

Jean-Eddy ne pourra malheureusement pas être des nôtres cette année et il s’en trouve vraiment désolé. Nos coureurs locaux montent en puissance et le niveau à l’île Maurice commence à sérieusement évoluer, donc nous pouvons nous attendre à une performance intéressante de certains de nos coureurs favoris.

Sur le plan écologique, quels sont les efforts entrepris pour préserver semaine après semaine, mois après mois, la faune et la flore de ce sanctuaire de la diversité qu’est la Vallée de Ferney ?

Nous travaillons depuis une dizaine d’années en étroite collaboration avec les autorités nationales, la Mauritian Wildlife Foundation, et avec le soutien du GEF Small Grants Programm du UNDP, afin de préserver notre forêt endémique et réintroduire certaines espèces d’oiseaux en voie de disparition. Ceci est un travail dur et de longue haleine, nécessitant du temps, des ressources financières et, encore plus important, des gens passionnés et motivés. Chaque participant et chaque spectateur au CIEL Ferney Trail apporte sa contribution à cet effort : les frais d’inscription participent au financement de la préservation, et la forte présence à cet événement annuel démontre l’intérêt pour ce cadre unique.

Sur le plan philanthropique finalement, quels sont ces projets sociaux qui bénéficieront des recettes obtenues lors des inscriptions au Ferney Trail ?

Il faut préciser que le CIEL Ferney Trail n’a pas vocation à faire des profits. Toutes les recettes sont intégralement utilisées pour financer les projets sociaux et écologiques. Nous nous sommes associés cette année à Inclusion Mauritius, un collectif regroupant des ONG qui travaillent avec les autrement capables. Les profits seront reversés à ce collectif et à La Vallée de Ferney Conservation Trust, qui gère la zone de conservation. Nous avons aussi offert plus de 100 inscriptions à des jeunes défavorisés ayant manifesté un intérêt à participer à notre événement sportif.

Le Ferney Trail, la fête des petits… et des grands.

Cadre idyllique, conscience environnementale, défi sportif, plaisir de participer : sont-ce là les ingrédients qui ont fait le succès du Ferney Trail ?

Oui, c’est tout cela, comme je l’ai dit un peu plus tôt. Mais c’est aussi une équipe motivée ! Je leur tire mon chapeau et je leur dis merci. Ce sont ces femmes et ces hommes sur le terrain qui ont aussi fait de cet événement un succès. J’ai une pensée toute spéciale pour Amélie Audibert et Patrice de Coriolis, qui ont su donner de leur temps et de leur énergie année après année afin de faire de cette course ce qu’elle est aujourd’hui. Il faut aussi souligner le soutien des médias, dont le vôtre. Si nous pouvons ainsi aider à développer le goût du sport, la conscience écologique et l’attention aux besoins des autres, dans notre petite île, c’est aussi un succès. C’est pour cela que nous disons, avec notre slogan cette année : «Bouzé Moris !»

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