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Bodybuilding: «Je suis devenu mon propre rival», confie Aldo Farla
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Bodybuilding: «Je suis devenu mon propre rival», confie Aldo Farla

N’est pas champion du monde qui veut. À Mexico City, en juin, lors d’une compétition organisée par la World Amateur Body Building Association (WABBA), Aldo Farla a décroché le titre mondial de Men Fitness. Un statut qui l’honore mais qui ne l’empêche pas de ne pas trouver son corps parfait… tant ses exigences sont grandes comme athlète de haut niveau.

Vous avez été sacré champion du monde WBBA de Men Fitness à Mexico City en juin 2017. Réalisez-vous que vous-vous êtes adjugé ce titre cette année ?
Ce n’est qu’aujourd’hui, en décembre, que je le réalise. C’est l’apothéose pour tout bodybuilder mauricien. Je suis très heureux et fier d’avoir pu faire honneur au pays. Oui, je réalise que je suis champion du monde aujourd’hui et je réalise aussi que ce sera encore plus difficile l’année prochaine.

Vous remettrez votre titre en jeu en 2018 ?
Tout à fait. Je représenterai toujours mon pays, à Barcelone les 16 et 17 juin.
Etiez-vous satisfait du physique que vous avez montré aux Championnats du monde WBBA de Men Fitness au Mexique ?
J’étais amplement satisfait du résultat lors de la compétition. Mais je dois vous dire honnêtement que je ne suis pas pleinement satisfait de mon physique. Nous, les bodybuilders, sommes tout le temps des gens insatisfaits. Je suis moi-même perfectionniste. Des fois, on me reproche d’être narcissique et que je passe mon temps à m’admirer devant un miroir. Au fait, c’est faux. J’ai le regard d’un juge puisque je suis aussi juge national et quand je me regarde dans un miroir, c’est pour voir mes défauts.

Vous êtes exigeant envers vous-même… Qu’est-ce que vous auriez voulu améliorer chez vous ?
Plein de choses. Peut-être que je gagnerais à avoir de plus beaux abdominaux. Ceux que j’ai, je les dois à une bonne alimentation mais non à l’entraînement. Cette année-ci, depuis un mois déjà, je travaille mes abdos. Il y a aussi mes mollets. Génétiquement parlant, nous les Africains, nous ne sommes pas gâtés à ce niveau. Il faut travailler sur les définitions et la qualité du muscle.
Croyez-vous que l’homme parfait existe, physiquement parlant ?
Nul n’est parfait. Je ne crois pas en la perfection. Ceux qui ne sont pas dans le domaine mais qui aiment voir les bodybuilders, peuvent les voir parfaits. Moi-même, autrefois, je croyais qu’Arnold Schwarzenegger représentait la perfection. Je voyais que Frank Zane avait un physique parfait. Aujourd’hui, je m’aperçois qu’Arnold avait des lacunes et n’avait pas assez de jambes. Quand je voyais Conan Le Barbare (NdlR : incarné par Schwarzenegger) autrefois, je voyais un homme parfait, à qui je voulais ressembler. Mais non, on n’est pas parfait. On commence très jeune ou plus âgé et on se perfectionne tous les jours. On essaie de se sculpter et rendre notre physique agréable.
Qui auriez-vous voulu dépasser aujourd’hui en culturisme ?
Je dirais plutôt que je suis devenu mon propre rival. Quand je me vois dans un miroir, je vois quels sont les points faibles sur lesquels je dois travailler. Aujourd’hui, je veux créer quelque chose de nouveau. Je veux surprendre. Travailler sur des détails physiques que d’autres athlètes ne possèdent pas. Il faut créer quelque chose de vraiment agréable.
Et créer quelque chose d’agréable, c’est quoi ?
C’est avoir de bonnes proportions, de belles symétries, de bonnes lignes. Je serai toujours insatisfait mais j’espère que mon public et les gens qui me suivent seront, eux, satisfaits de mon physique.
Aldo Farla, champion du monde… Le regard des gens a-t-il changé à votre égard ?
Il y a du positif comme du négatif. Pour ce qui est du négatif, il y a des gens qui ne réalisent pas encore à quel point il faut travailler dur et faire beaucoup de sacrifices pour arriver à ce niveau-là. Il y a certains qui s’amusent et font la fête jusqu’à très tard. En ce qui me concerne, j’observe une certaine discipline. Je ne connais que ma gym et ma maison. Je me donne à fond dans mes entraînements et je reviens cassé à la maison.
Pourquoi le regard de certains reste négatif ?
Parce qu’ils n’ont pas votre physique ni votre force. Le fait d’avoir gagné le titre n’a pas arrangé les choses. Surtout pour certains bodybuilders à Maurice. Je les comprends. Nous sommes Mauriciens. Nous nous donnons les moyens de réussir. Certains réussissent et d’autres non.
Nous ne sommes pas tous prédisposés à devenir champions du monde. J’ai eu la chance de le devenir. Et je pense que c’est l’ambition de chaque bodybuilder de le devenir un jour.
Et des regards positifs, y en a-t-il eu ?
Oui. Il y a beaucoup de gens qui ne me connaissaient pas auparavant ou qui ne me parlaient pas, qui ont changé d’attitude. Cela me permet d’avoir d’autres contacts. Il y a aussi des gens qui s’arrêtent pour me féliciter ou me demander des conseils.
Est-ce que le regard des gens sur le bodybuilding a changé grâce à vous ?
Je pense que oui. Au travers des moyens que je me donne pour arriver à ce niveau, cela va encore changer.
Je pense qu’avec les connaissances que j’ai acquises, je serai apte à montrer à d’autres culturistes comment réussir et comment progresser sainement.
Ouvrir un gymnase, est-ce transmettre vos connaissances ou vivre d’un sport qui vous coûte beaucoup à la base ?
Il est normalement impossible d’être athlète de haut niveau et propriétaire de gym. Je me vois mal laisser un client accumuler des erreurs dans mon gymnase. Je l’arrêterai et lui expliquerai comment faire. Peut-être parce que c’est ma passion. C’est mon travail et ma passion. D’autres professionnels, ils n’ont pas de gym. Mais ils sont coaches et vont peut-être donner deux cours par jour puis se reposer.
Alors que moi je dois faire plusieurs choses à la fois. Ne pas rater les repas, me concentrer sur mes clients. Dieu seul peut nous dire ce que l’avenir nous réserve. Mais je peux vous dire qu’il est difficile d’être à la fois propriétaire de gym et athlète de haut niveau.
Fiche signalétique
Nom : Aldo Farla
Age : 39 ans
Pratique du culturisme : 5 ans
Palmarès : Champion du monde de Men Fitness au Mexique en juin
Profession : patron de l’entreprise Go Far Ltée, importateur de batteries
Propriétaire du gymnase Aldo Fortress à la rue Virgile Naz
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