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Boxe française: le Mauricien Mahen Jhurry nommé DTN de l’Inde
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Boxe française: le Mauricien Mahen Jhurry nommé DTN de l’Inde

Le Mauricien Mahen Jhurry, 53 ans bientôt, ancien entraîneur national de boxe française, a été nommé, dimanche 18 février, Directeur technique national (DTN) de la discipline, en Inde. Cette nomination intervient dans le sillage de la désignation de Paris comme ville hôte des Jeux de la XXXIIIe olympiade de l’ère moderne en 2024 et de son souhait d’inclure la boxe française parmi les disciplines officielles et de développer ce sport en Inde. La savate devrait être discipline de démonstration aux Jeux de la XXXIIe olympiade de l’ère moderne du 24 juillet au 9 août 2020 à Tokyo.

«J’ai reçu ma lettre dimanche de la Savate Association of India (SAI). Elle a reçu sa reconnaissance officielle il y a deux semaines de la fédération internationale (FISAV)», déclare Mahen Jhurry. C’est une fierté pour notre pays et Saint-Hubert, mon village natal. Je pense être le premier Mauricien à devenir DTN dans un pays étranger. C’est le couronnement d’une carrière. C’est un plus grand challenge pour moi aujourd’hui. J’ai produit deux champions du monde ici à Maurice, Mario Bienvenu et Géraldo Thomasso qui est aussi devenu champion d’Afrique en Tunisie. J’ai produit des championnes du monde en Tunisie aussi. J’ai poursuivi mon chemin malgré les difficultés rencontrées localement. Contre vents et marées, j’ai toujours cru en mes capacités. Aujourd’hui, la FISAV reconnaît mes qualités de même que la SAI. Pourquoi pas un champion du monde indien et d’Asie bientôt ? Il faudra créer un championnat d’Asie avec l’Iran, l’Afghanistan, la Chine et l’Inde entre autres avant leur participation aux Championnats du monde», remarque-t-il.
En novembre dernier, Mahen Jhurry a accompli une première mission à Chandigarh, dans l’Etat d’Haryana, à la demande de la FISAV. Il a dirigé un séminaire du 5 au 10 novembre à l’intention de 150 tireurs faisant partie des 37 clubs affiliés à la SAI. Il était alors accompagné du technicien français Alain Tardis. Il effectuera sa prochaine mission, cette fois en qualité de DTN, du 14 au 17 avril à Sirsa, toujours dans l’Etat d’Haryana, dans le nord de l’Inde.

«Je vais diriger un séminaire et organiser une Federation Cup en assaut. Je vais sélectionner les meilleurs éléments masculins et féminins en assaut dans un premier temps puis en combat. J’aurai aussi pour mission de former 35 entraîneurs et de préparer les sélections masculines et féminines juniors et seniors en assaut et en combat», ajoute le technicien mauricien.
35 ans de dur labeur
La boxe française en Inde, ce sont 1 500 licenciés issus de 37 clubs répartis en six zones, souligne Mahen Jhurry. «Il y a de bons tireurs qui proviennent du kick-boxing et du taekwondo. Ils sont pas mal. Il faut juste que leurs techniques soient peaufinées. Il y a du pain sur la planche mais le coup est jouable. C’est un joli défi», assure-t-il.
Le fait que Karasingh Chawtala, président de la SAI, soit aussi vice-président du Comité olympique indien a accéléré la reconnaissance officielle de l’instance indienne de la savate par la FISAV d’autant que ce sport devrait être discipline de démonstration aux Jeux de Toyo en 2020 et discipline officielle aux Jeux de Paris en 2024.
Mahen Jhurry récolte là les fruits de trente-cinq années consacrées à la maîtrise de la boxe française et des techniques de défense. Le technicien mauricien débute la boxe française en 1983. Il fait alors partie du Club de Port-Louis qui opère au collège d’Etat Renganaden-Seeneevassen. Deux ans plus tard, il devient initiateur. En 1987, il accède au rang de moniteur et ouvre le Club du Nord. Il cueille les premiers fruits du succès en 1992 avec la quatrième place mondiale de Rajesh Gooroovadoo dans la catégorie mouche. Puis il se signale à nouveau en 1994 quand Nicolas Prosper inflige une défaite au champion du monde en titre dans la catégorie coq à l’occasion du championnat de l’océan Indien.
Mahen Jhurry est nommé entraîneur national en 1995. Il occupera ce poste jusqu’en 2003. Les quatre années qui vont suivre sont marquées par des problèmes internes au sein de la fédération locale. Le technicien forme alors des éléments de la SSU et de la VIPSU aux techniques de self-défence. En 2007, il épouse une Tunisienne et émigre en Tunisie. Là-bas, il offrira ses services à plusieurs clubs privés. Sa réputation va vite faire le tour des clubs et salles de sport à tel point que Wided Younsi (75 kg) et Ahlem Souisi (65 kg), futures championnes du monde, choisissent de s’entraîner sous sa direction. Il se verra même confier le poste d’entraîneur de self-défence et de savate au sein du plus important club de Tunisie, California Gym, propriétaire d’une chaîne de clubs.
Mahen Jhurry va, par ailleurs, se spécialiser dans la protection rapprochée de hautes personnalités. Il assure leur sécurité en Tunisie et ailleurs dans le monde. Parmi eux, Dominique Strauss-Kahn, homme politique français qui a été tour à tour maire, député, ministre et directeur du Fonds monétaire international (FMI).
En décembre 2016, alors qu’il prenait part à l’examen sanctionnant le stage de protection rapprochée auquel il participait en France, le technicien mauricien rencontre le président de la Fédération européenne de savate, le Français Rodolphe Redon. Celui-ci évoque les Jeux de 2024 et le souhait de la France de développer la savate en Inde et en Chine et d’inclure ce sport sur la liste des disciplines olympiques officielles. Il avoue buter sur la barrière de la langue. Mais Mahen Jhurry le rassure : il est à l’aise aussi bien en hindi qu’en français et en anglais.
Le projet de stage en Inde est présenté à la présidente de la FISAV, l’Anglaise Julie Gabriel. Il est approuvé. En novembre dernier, Mahen Jhurry a fait ses preuves à Chandigarth et séduit responsables et pratiquants. Il lui appartient maintenant de démontrer à Sirsa en avril qu’il est bien l’homme de la situation. Un défi qu’il compte bien relever.
R.D’A.
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