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#50ansMoris - Vivian Gungaram, ancien athlete et président de l’AMA: «Tout a commencé avec une loi cadre qui est entrée en vigueur en 1984»
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#50ansMoris - Vivian Gungaram, ancien athlete et président de l’AMA: «Tout a commencé avec une loi cadre qui est entrée en vigueur en 1984»

Son riche parcours et sa longévité font de Vivian Gungaram, premier Mauricien à avoir couru le 1500 m en moins de quatre minutes en 1976, un témoin privilégié de l’évolution du sport durant les cinquante dernières années. Ancien athlète, président de l’Association mauricienne d’Athlétisme (AMA), premier vice-président de la Confédération africaine d’Athlétisme (CAA) et représentant africain au conseil de l’Association internationale d’Athlétisme (IAAF), il incarne cette évolution qui a pris son essor des premiers pas des pionniers jusqu’au zénith des temps actuels.
L’île Maurice fête ses cinquante ans d’indépendance le 12 mars. Cinquante ans d’indépendance, c’est aussi cinquante ans de sport. Quel regard portez-vous sur l’évolution du sport mauricien durant le demi- siècle écoulé ?
Le sport a beaucoup évolué pendant ces 50 ans. Tout a commencé avec une loi cadre qui est entrée en vigueur en 1984. Avec cette loi, chaque discipline sportive a eu une certaine autonomie. C’est à cette période que les fédérations sportives ont commencé à marquer leur présence dans la région et sur le continent africain.
Puis est arrivée l’organisation des Jeux des îles à Maurice en 1985. Ça a été un déclic pour le sport mauricien, avec la construction d’infrastructures sportives telles que la piscine Serge- Alfred à Beau-Bassin, et le gymnase Pandit Sahadeo à Vacoas, et la mise en place de structures pour la formation des officiels techniques, arbitres et juges et pour l’administration sportive. Les infrastructures, la formation et le savoir-faire ont évolué davantage avec l’organisation des Jeux des îles de 2003.
«L’athlétisme a toujours été à l’avant-plan sur la carte sportive durant les cinquante dernières années.»
Durant ce demi-siècle, nos sportifs se sont positionnés dans la région et sur le continent. Nous avons eu des champions africains dans certains sports individuels. Bruno Julie a donné à Maurice sa première médaille olympique à Pékin, en 2008. Nous avons aussi eu des champions du monde dans certaines disciplines non-olympiques.

Certains de nos dirigeants ont fait leur entrée dans des instances continentales et internationales et certains de nos arbitres, juges et officiels techniques ont marqué leur présence dans des compétitions internationales et des Jeux mondiaux.
Les avancées ontelles été suffisantes, nombreuses ou insuffisantes sur le plan des infrastructures, de l’entraînement, de la participation à des compétitions nationales, régionales et internationales, de la multiplication des disciplines, sur le plan de l’accompagnement technique et médical des sportifs ?
Les avancées ne sont pas suffisantes. Surtout sur le plan de l’accompagnement technique et médical. Un vrai suivi médical est inexistant pour nos sportifs de haut niveau parce que les facilités ne sont pas réunies et il y a un manque d’encadrement. Si nos sportifs n’ont pas progressé davantage dans certaines disciplines, c’est parce que l’entraînement scientifique est une fiction pour certains entraîneurs. Ces derniers auraient dû être accompagnés et formés par nos autorités sportives.
Quelle place occupe l’athlétisme dans cette fresque vieille de cinquante ans ?
L’athlétisme a toujours été à l’avant-plan sur la carte sportive durant les cinquante dernières années. Il a été présent dans toutes les délégations nationales. Il était l’unique sport présent aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles. C’est en athlétisme que notre pays a eu sa première médaille d’or sur le sol africain. C’était aux Jeux Africains au Kenya, en 1987, avec Judex Lefou. Depuis cette période, nous avons eu plusieurs champions africains. Les Buckland, Milazar, Chimier et Casquette ont mis Maurice sur la carte mondiale quand ils se sont qualifiés pour les demi-finales et finales des championnats du monde et des Jeux Olympiques. L’athlétisme mauricien est très apprécié par les instances internationales sur le plan organisationnel. Il a organisé des championnats africains en six occasions et des meetings internationaux annuellement.
Les athlètes mauriciens ont-ils laissé leur empreinte sur le sport mauricien ?
Oui. Certains sont cités comme Role Models et comme exemples par d’autres fédérations sportives.
Une empreinte suffisante selon vous ?
Non, parce que l’accompagnement et l’aide financière auraient pu être meilleurs.
L’île Maurice estelle consciente des bienfaits du sport et de la nécessité de maintenir une pratique régulière ?
Elle commence à effectuer cette prise de conscience maintenant avec le nombre de personnes diabétiques et avec les maladies cardiovasculaires que nous avons actuellement.
Parlez nous de votre expérience personnelle, de vos débuts à cette époque de pionniers aux premières compétitions nationales et internationales ? La traversée a-telle été difficile ?
J’ai commencé à faire de l’athlétisme à l’école. C’était le cross-country et le demi-fond. J’ai pris part ensuite aux compétitions du Comité d’Athlétisme de la MSA. Il n’y a aucun parcours facile pour devenir champion. Le succès arrive après de durs labeurs et des sacrifices.
«Si nos sportifs n’ont pas progressé davantage dans certaines disciplines, c’est parce que l’entraînement scientifique est une fiction pour certains entraîneurs.»
Votre parcours a-t-il été riche en enseignements et en succès ?
L’athlétisme et le sport en général m’ont beaucoup donné en termes d’enseignements et je fais de mon mieux pour les partager avec les autres. Mon parcours a été très riche aussi en succès : j’ai été champion de Maurice pendant plus de 10 a n s , entraîneur national, International Technical Officer pendant vingt ans, membre du Comité Technique de l’IAAF pendant huit ans, vice-président de la CAA depuis 1998 et membre du Conseil de l’IAAF depuis octobre de l’année dernière en tant que représentant de l’Afrique.
Quel a été, pour vous, la clé du succès et de la longévité ?
Aimer ce que je fais, travailler dur et avoir une ligne de conduite. Pour moi, la longévité c’est le résultat de la passion et de l’amour pour le sport.
Que reste-t-il à entreprendre et réaliser pour rendre la nation mauricienne plus sportive et plus consciente des bienfaits du sport ?
Il faut avoir une politique bien définie et sensibiliser la nation mauricienne.
La carte de visite de Vivian Gungaram
Date de naissance: 21 mai 1945 à Union Ducray, dans le sud du pays.
Marié à Monique et père de deux filles, Aurélie et Valérie.
Retraité de la force policière, où il compte 33 ans de service. Vivian Gungaram était responsable de l’entraînement physique et de la section sportive à la «Special Mobile Force».
Ancien demi-fondeur spécialisé dans le 800 m et le 1500 m.
Meilleures performances: 1 :54.2 au 800 m et 3:59.9 au 1500 m. Vivian Gungaram est le premier Mauricien à avoir couru le 1500 m sous les 4 minutes en exactement 3:59.9. Cela se passa le 20 octobre 1976 au stade de Rose-Hill.
Membre des différentes équipes nationales de 1965 à 1978. En tant qu’athlète, Vivian Gungaram a participé à deux éditions des Jeux du Commonwealth : à Edimbourg en 1970 et à Christchurch quatre ans plus tard. À chaque fois, il sera éliminé au 1er tour du 800 m.
Formation d’entraîneur à l’INSEP, Paris, et à l’Université des Sports de Baden-Baden en Allemagne. Entraîneur de sprint et des haies de 1979 à 1988. Juge Technique International de 1989 à 2009. De 1994 à ce jour, conférencier de l’IAAF pour la formation des juges techniques de Niveau 1 et de Niveau 2.
Entraîneur et porte-drapeau de l’équipe aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984. Vivian Gungaram faisait partie de la délégation nationale qui participait pour la première fois aux Jeux olympiques.
Élu membre du Comité Technique de l’IAAF de 1999 à 2007.
Actuellement 1er vice-président de la Confédération africaine d’Athlétisme. Siège comme représentant africain au Conseil de l’IAAF depuis le mois d’octobre de l’année dernière. Président de l’AMA depuis décembre 2016. Fait partie des membres depuis sa naissance en 1984.
Secrétaire général du Comité Olympique Mauricien de 2008 à 2017.
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